Les mots nous manquent parfois, particulièrement lorsque la situation devient émotive ou grave. C’est pour cette raison qu’exceptionnellement, au lieu de développer des arguments rationnels à l’aide d’un texte plus ou moins verbeux et ennuyeux, nous avons aujourd’hui décidé d’opter pour la poésie, même si ce n’est pas du tout notre domaine.
C’est un peu gênant, mais bon, le poème s’appelle : « Il faut tenir ».
Hum, hum, attention, vous êtes prêts?
Il faut tenir
Il faut tenir
Il faut tenir
Il faut tenir!
Bon, ce n’est pas exactement du Gaston Miron, mais vous aurez sans doute remarqué la symétrie parfaite des vers, de même que la montée en intensité à la toute fin.
Non?
Pas grave, j’en ai un autre. Celui-ci s’appelle : « Plus question de reculer »
Voici ce que ça donne :
Plus question de reculer
Plus question de reculer
Plus question de reculer
Plus question de reculer!
Toujours pas?
Alors essayons celui-ci, plus complexe, il s’appelle : « Si tu penses mon hostie que je vais te laisser me marcher sur la gueule, tu te fourres, et pas juste un peu, un doigt dans l’œil ».
Ça donne ceci:
Si tu penses
Mon hostie
Que je vais te laisser me marcher sur la gueule
Tu te fourres
Et pas juste un peu
Un doigt
Dans l’œil
Toujours pas?
Bon d’accord, laissez tomber, je cède la place au parolier Maurice Vidalin. Il ne connait probablement pas grand chose aux mouvements sociaux, mais côté poésie, il ne donne pas sa place.
Le Chiffon rouge
Accroche à ton cœur un morceau de chiffon rouge
Une fleur couleur de sang
Si tu veux vraiment que ça change et que ça bouge
Lève-toi car il est temps
Allons droit devant vers la lumière
En levant le poing et en serrant les dents
Nous réveillerons la terre entière
Et demain, nos matins chanteront
Compagnon de colère, compagnon de combat
Toi que l’on faisait taire, toi qui ne comptais pas
Tu vas pouvoir enfin le porter
Le chiffon rouge de la liberté
Car le monde sera ce que tu le feras
Plein d’amour de justice et de joie
Accroche à ton cœur un morceau de chiffon rouge
Une fleur couleur de sang
Si tu veux vraiment que ça change et que ça bouge
Lève-toi car il est temps
Tu crevais de faim dans ta misère
Tu vendais tes bras pour un morceau de pain
Mais ne crains plus rien, le jour se lève
Il fera bon vivre demain
Compagnon de colère, compagnon de combat
Toi que l’on faisait taire, toi qui ne comptais pas
Tu vas pouvoir enfin le porter
Le chiffon rouge de la liberté
Car le monde sera ce que tu le feras
Plein d’amour de justice et de joie
On se retrouve bientôt – toujours en grève!– pour un autre texte verbeux et ennuyeux.
PS: Pour une version chantée du dit poème, voir: http://www.youtube.com/watch?v=g2htocAg-Gc
(…)
ah sonnez crevez sonnailles de vos entrailles
riez et sabrez à la coupe de vos privilèges
grands hommes, classe écran, qui avez fait de moi
le sous-homme, la grimace souffrante du cro-magnon
l’homme du cheap way, l’homme du cheap work
(…)
*extrait du poème de Gaston Miron, Le damned Canuck
Pour le cas – assez improbable, je le crains – où vos trois premières merveilles (Il faut tenir – Plus question de reculer – Si tu penses) seraient un petit baume offert à cette majorité des citoyens qui se tapent déjà, bien malgré eux, la très grosse part de la note relative au coût de l’éducation, soit quelque chose de l’ordre de 87% de la facture, un grand merci pour votre compréhension et votre encouragement, Monsieur Cyr.
Parce que la classe moyenne bosse à son boulot jour après jour, et n’a conséquemment pas le loisir d’aller marcher dans les rues pour exprimer son ras-le-bol de toujours devoir payer et payer.
Alors, pour le cas où, malgré tout, vos petites merveilles seraient de votre part un appui à tous ceux et à toutes celles qui triment dur quotidiennement pour permettre à nos étudiants d’obtenir une éducation universitaire pour une fraction du coût réel, je vous remercie vivement pour cette solidarité. Et aussi pour avoir su faire la part des choses, distinguer entre l’abus et la sagesse.
franchement claude. mais qu’est-ce que tu racontes?
cette hausse sera payée ou bien par les parents des étudiants, soit la classe moyenne, ou bien par les étudiants eux-mêmes, soit la future classe moyenne, mais plus tard, avec intérêts.
où, dans cette hausse des frais de scolarité, la classe moyenne trouve-t-elle son compte, claude? nulle part.
et toi, claude, à disséminer des menteries, comme ça, quotidiennement, en quoi cela t’avantage-t-il?
@claude
claude! peux-tu stp expliquer en quoi la hausse des frais de scolarité allègera le fardeau fiscal de cette classe moyenne que tu sembles vouloir défendre?
penses-tu vraiment que ta société puisse se passer de sept mille diplômés universitaires par année, sachant que ces gens, au cours de leur carrière, auraient remboursé, en impôts, maintes fois le coût de leur formation?
M.Perrier, vous avez dans la tête des clivages qui n’existent pas dans la vraie vie, mais qui sont par contre très utiles aux classes dominantes. Comme si les étudiants qui prenaient la rue voulaient refiler la facture aux travailleurs, comme les étudiants n’étaient pas eux-mêmes des travailleurs, comme si les étudiants étaient privilégiés d’être en grève… Vous devriez voir au delà des catégories créées par l’idéologie dominante. Les étudiants et étudiantes en grève se battent pour la justice sociale, pour que l’éducation soit accessible pour TOUS.
Vous êtes tannés de payer pour les étudiants? Ça tombe bien: ils se battent contre les hausses de frais.
Ils sont une partie de l’ensemble de la population qui, comme vous, comme moi, doivent travailler de plus en plus fort pour engraisser les bourrelets de plus en plus indécents d’une classe dégénérée. Vous vous levez tôt le matin? Les grévistes aussi… Mais vous préférez masser les pieds du patron et jouer le jeu du gouvernement, alors que les étudiants, quoique vous en pensiez, défendent objectivement les intérêts de cette fameuse « classe moyenne » dont vous parlez.
Merci d’avoir pris le temps de répondre, Monsieur Cyr.
Je constate que nous voyons les choses comme… euh… comme nous les voyons.
Et puis, en ce qui pourrait concerner la véritable justice sociale, à laquelle vous faites allusion, cela dépend sans doute de comment on pourrait voir les choses. Peu importe les proportions de la répartition de la note, si je saisis bien.
(Ah, et puis si «votre» patron vous astreint à lui masser les pieds, peut-être serait-il temps de chercher un boulot ailleurs…)
En fait, je crois que la part de taxes reliée à l’éducation , n’a jamais été mis a jour ,sous forme de budget participatif ce qui legitime le questionement administratif d’aujourdhui
alors je voudrais bien que les citoyens qui veulent un remboursement de leur taxes relier a l’éducation se lève et aille le demander au ministre,ou bien demande plus de transparence quand à la gestion de ces taxes,lors d’assemblée consultative…et participative, je crois ce serait geste solidaire envers tous ceux qui veulent continuer à s’eduquer en tant que travailleurs et face aux éudiants travailleurs qui le font presentement
passons la politique active , participative, et la poesie en est une aussi parmis d’autre
@ Marc-André Cyr Si la poésie ne suffit guère plus à vous faire émerger de cette triste vision des choses que commande la désinformation politique et médiatique, peut-être serez vous heureux de trouver en L’IDEM une source d’inspiration moins primaire et qui n’est pas, mais VRAIMENT pas cantonnée à gauche de l’échiquier. Il est vrai que la gauche est particulièrement redoutable au Qc…
En appliquant une fiscalité raisonnable et raisonnée aux banques et aux grandes entreprises,nous pourrions récupérer jusqu’à 4 milliards de dollars. Bien entendu, le 1% devra consentir à une légère baisse de son standard de vie, rien à voir cependant avec toute la violence institutionnelle qu’elle inflige au 99%. Or, ce même institut constitué de communistes à cravate, concède que le financement de la gratuité de l’éducation à TOUS les niveaux couteraît approximativement 800 millions de dollars. À vous maintenant de nous pondre un chef d’oeuvre avec les milliards restants…