* Texte écrit en collaboration avec Éric Martin, professeur de philosophie
La grève étudiante nous démontre de manière exemplaire que ce que nous aimons, désirons et espérons n’a que peu de poids sur les décisions qui régissent nos vies. Elle nous démontre que l’exercice de notre liberté n’intervient nulle part dans le calcul mécanisé qui mène le monde. Cette grève nous montre encore que pour le Capital et ses serviteurs, l’éducation et la culture ne sont pas des chemins vers la découverte de l’humanité que nous avons en partage, mais des moyens d’accélérer l’accumulation de l’argent.
La jeunesse, qui n’a guère d’autre lieu d’expression, envahit les rues pour se faire entendre. Elle refuse qu’on démolisse l’éducation publique, elle refuse que son avenir soit déjà tracé d’avance. Elle libère une créativité qui nous montre la beauté qu’aurait le quotidien si nos énergies n’étaient pas toutes entières canalisées dans un travail abrutissant. Il y a longtemps que nos rues n’avaient pas été bruyantes, il y a longtemps qu’elles n’avaient pas pris autant de couleur. Cette grève, sans l’ombre d’un doute, secoue la tranquillité apathique de notre belle province.
Mais nombre d’étudiantes et d’étudiants découvrent maintenant que le monde de la marchandise n’en est pas un qui écoute. Il ne parle ni ne discute : il ordonne. Ses mots et ses phrases sont ceux de la propagande. Les gouvernants exécutent ses diktats, et envoient la police et ses matraques mater les récalcitrants qui osent élever leurs voix contre l’inquestionnable marche de la machine. La valeur, les voitures, l’information doit circuler en continu, les gens doivent tenir leur poste et se taire. La croissance infinie a besoin que l’on installe partout l’esprit de l’égoïsme, de la concurrence, de l’opportunisme, de la méfiance. Silence, on accumule !
Il est normal que la grève choque notre société. Elle est la réplique aux mensonges qui enserrent nos vies et nos pensées. Une réplique à ceux qui réduisent la liberté à sa dimension égoïste, une réplique à la démocratie formelle qui fait de nous les spectateurs du pouvoir exercé en notre nom, une réplique à ceux qui veulent qu’on transforme notre temps, nos vies, la culture, l’art et la beauté en marchandise sans qualité. Autrement dit, elle est une réplique aux mensonges qu’on se raconte en faisant semblant d’y croire.
Les étudiantes et les étudiants refusent de se taire, refusent de « faire le mort ». Ils refusent de devenir les zombies d’un système mort, d’une logique de mort, d’obéir à ceux qui « parlent avec un cadavre dans la bouche » (Marx). Comme dans le célèbre conte d’Andersen ou l’enfant est le seul à oser dire que l’empereur est nu, les étudiantes et les étudiants ont cessé de jouer la comédie. Ils ont décidé d’arrêter de ne pas exister. Ils et elles ont décidé d’apparaître collectivement. Non pas à travers une catégorie de sondage ou un « X » anonyme effectué dans un isoloir, mais réellement, en devenant assemblées, manifestations et désobéissance.
Cette grève crève l’écran, elle brise le mur du son, elle arrête le continuum du spectaculaire. Les étudiantes et les étudiants nous permettent de recommencer à parler de ce qu’est pour nous l’humain, la nature, l’égalité, la justice, un monde vivant… Cette brèche que les étudiantes et les étudiants ont ouverte ne doit surtout pas se refermer.
***
Les étudiantes et les étudiants sont quelques 170 000 en grève. Le rapport de force leur est encore largement favorable. Le gouvernement ne pourra pas tenir encore longtemps. S’il a pour lui le monopole de la violence, les juges et quelques chroniqueurs aux aboies, il ne possède pas la détermination qu’a démontré le mouvement de protestation depuis le début de cette grève.
Mais il faut tenir ! Il faut reconduire les votes de grève en assemblées, défendre les lignes de piquetage, combattre les injonctions et continuer de perturber l’économie. Pour gagner une grève, il suffit de tenir une minute de plus que la partie adverse. Encore quelques jours et le gouvernement devra plier.
Mais nul n’est besoin de leur rappeler : les grévistes l’ont déjà compris. Ils savent désormais, et mieux que quiconque en cette tranquille belle province, comment se battre.
Les habits de l’Empereur est un conte d’Andersen, pas de Grimm. Sinon, quel beau message! Merci à vous deux pours ces encouragements!
Merci du commentaire: le changement est fait!
comme dans le célèbre conte d’Andersen ou l’enfant est le seul à oser dire que l’empereur est nu… où? 😉
Excellent texte!!
Excellent texte !!!
Wow, quel texte! Ce mouvement aura aussi montré une chose si essentielle : l’apport INDISPENSABLE, VITAL, de la philosophie!!
Merci à vous deux, chers auteurs.
Très beau texte!
Rien à ajouter sinon que même si nous travaillons et que nous ne pouvons participer à toutes les manifs, vous avez notre appui entier.
Je suis fier de nos étudiantEs!
Enfin! Une bouffée d’intelligence dans ouragan de propos agressif, démagogique et rempli d’insignifiances. Il faut appuyer les étudiants, il faut combattre a leur coté.
Pompeux énoncé de principes.
N’empêche que, peu importe la quantité de démonstrations, cette grève/boycott demeurera sans aucune légitimité tant et aussi longtemps que des X n’auront pas été faits dans des isoloirs. En lieu et place de ces mains levées.
Si le «mouvement» croit vraiment à la popularité de sa cause auprès d’une majorité des étudiants et étudiantes, alors qu’il accorde enfin à tous et à toutes la possibilité de le confirmer démocratiquement. Par le biais de X dans des isoloirs.
Est-ce trop demander qu’un strict minimum de démocratie trouve une petite place après presque trois mois de tumulte et de droits fondamentaux bafoués?
Des X et ça presse. Pour le reste, on avisera selon le résultat obtenu.
(Si ce qui s’est passé ici depuis près de trois mois était arrivé dans un pays loin d’ici, dans une quelconque dictature ou autre type de régime dirigé par des brutes tarées, on blâmerait sans hésitation la dictature ou les brutes tarées pour ne pas avoir eu la décence de procéder démocratiquement, et de laisser les uns piétiner les droits fondamentaux des autres.)
De nombreux votes de grève et de reconduction de grève l’ont été par votes secrets.
Et des votes rejetant la grève comme moyen de pression l’ont aussi été à mains levées.
Ou se trouve alors la légitimité ?
Franchement… un X
Le vote à mains levées est le meilleur choix qui soit! La politique et la démocratie ne se vivent pas isoler sauf en démocratie libérale malgré qu’encore cela ne soit qu’un voile!
En effet, les grands partis sont capables de définir avec assez de précision qui a voté où lors d’une élection. Et oui, avec leur technique de pointage, ils peuvent circonscrire les électeurs!
Sinon, de crier au loup constamment, cela ridiculise votre condamnation car dans les faits, les Assemblées générales sont les derniers lieux de politique et de débats ouverts à tous et toutes!
Finalement, la grande majorité des étudiantes et des étudiants ne croient plus au loup mon cher!
P.S. Certain que le vote à main levée pour des élections fédérales, provinciales ou municipales ont amené de l’intimidation très sauvage et violente car les gros contrats offerts par ces paliers gouvernementaux font ressortir le pire des mafieux des la construction.
Question: Êtes-vous un porte-parole bénévole ou salarié de ce gouvernement réactionnaire à la solde des compagnies minières et compromis dans tant de scandales qu’on a peine à les retracer?
Si le vote déplait au pouvoir en place, aux médias qui le servent, il est certain que ce vote ne recevra pas les mêmes échos. On tente alors de manipuler l’opinion, on fera tout pour discréditer, … ah ? ça me dit quelque chose ça.
17 avril 2012 · 00h31
‘Si ce qui s’est passé ici depuis près de trois mois était arrivé dans un pays loin d’ici, dans une quelconque dictature ou autre type de régime dirigé par des brutes tarées, on blâmerait sans hésitation la dictature ou les brutes tarées pour ne pas avoir eu la décence de procéder démocratiquement, et de laisser les uns piétiner les droits fondamentaux des autres »
Bof si c’est la reputation du Quebec qui vous inquiete … vous avez de splus grave problemes …
Suivez vous l’actualite ? Financement, corruption, collusion, ministre qui dine ici, ministre qui recoit de billet pour madonna … post it ?
Carte electorale, reforme du mode de scrutin, periode de question a l’assemblee nationale, … ?
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« N’empêche que, peu importe la quantité de démonstrations, cette grève/boycott demeurera sans aucune légitimité tant et aussi longtemps que des X n’auront pas été faits dans des isoloirs. En lieu et place de ces mains levées. »
ben non … vous n’accorderez pas plus de legitimite aux vote car pour vous « grève/boycott » …
Et donc c’est un sophisme …
C’est l’astuce rhetorique qui consiste dans le fond a arugmentez sur x en evoquant une condition y qui ultimement ne nous satisferait jamais.
Dans le fond je pense pas que vous etes preoccupe par la democratie c’est juste une astuce rhetorique ( une autre …).
« Si ce qui s’est passé ici depuis près de trois mois était arrivé dans un pays loin d’ici, dans une quelconque dictature ou autre type de régime dirigé par des brutes tarées »
Un instant et je pensais que vous parliez du travail des policiers ….
Je lis les commentaires
« de démocratie trouve une petite place après presque trois mois de tumulte et de droits fondamentaux bafoués »
et des fois je me demande si j’ai pas affaire a des blogueurs – acteurs qui me joue un role …
Le role du gars preoccupe de democratie ici et la …
@ian
c’est que claude aime le parti libéral, ian.
il aime sa vision pour le québec, les valeurs qu’il défend et l’effort de l’équipe pour nous amener vers l’avant, malgré toutes les forces destructrices, étudiants, souverainistes et autres solidaires, qui tentent d’entraver sa marche.
c’est mystérieux, mais c’est comme ça…
Pour votre information le vote participatif a main lever est aussi utiliser au parlement ou les deputes et ministres doivent assumer leur opinions par leur presence et en prennant position devant sous les hues de leur adversaire et les applaudissements des membre de leur parti. Democratie imparfaite je te l’accordes, il fait du courage pour voter selon ses convictions… Mais dites moi si cettes formes de democratie si imparfaites soit elle est appoprie pour decider du sort des citoyen d’une province ou meme d’un pays pourquoi ne serais t’elle pas appoprie pour decider du sort d’une communaute d’etudiants ? Croyer vous nos jeunes incapable pour se tenor debout pour leur opinion ? Dans toutes desision democratique ils y a des gagnants et des perdants, les second doivent accepter la decision democratiquement, et ceux qui n’ont pas crue bon de se donner la peine de se pretter au jeu democratique n’on plus qu’a assumer le poid de leur decision et accepter le fait que les autre decide a leur place. A l’instar de nos gouvernements ( autant au federale qu’au provincial les gouvernement ont obtenue leurs majorite avec a peine plus de 30% des votes ) il arrive que se soit une majorite qui decide pour l’ensemble… C’est peut etre injustes mais c’est ainsi que la democratie fonctionne. Alors avant de chialer contre ce qu’il te semblent etre un deni de democratie rapelle toi que plus de gens ont voter contre le gouvernement qui impose les hausses que de gens qui ont voter pour et que si ce gouvernement est au povoir c’est beaucoup a cause de ceux qui ont refuser de voter.
DROIT DE GRÈVE – DE QUOI PARLE-T-ON AU JUSTE?
Du point de vue légal, y’a quelque chose qui me chicotte avec cette discussion au sujet du droit de grève que certains appellent un boycott. En fait, il faut remettre les pendules à l’heure. Bien que les associations étudiantes ne soient pas officiellement des syndicats, et j’en conviens, il faut aussi se demander de quelle grève ou boycott il s’agit. Une grève, c’est lorsqu’un groupe d’employés décident de faire cesser la production de l’entreprise qui leur paie leurs salaires. Ce ne peut être le cas des étudiants, puisqu’ils ne sont pas rémunérés, bien au contraire. Et que dire du boycott? Et bien le boycott, c’est plutôt une cessation d’achat d’un produit ou d’un service offert par une entreprise, un pays ou une personne. Il ne s’agit donc pas d’un boycott, puisque les étudiants ont déjà payé leurs frais de scolarité et que leurs gestes ne font pas en sorte que les universités perdront des « ventes », n’est-ce pas? Il faudrait donc, à mon avis dire les choses telles qu’elles sont : il s’agit d’un type de révolte. La révolte se décline sur plusieurs niveaux : coup d’État, bouleversement, troubles, manifestation, émeute, agitation, tumulte, insurrection, mutinerie, sédition, révolution, jacquerie, chouannerie, mouvement, remous, rébellion, fronde, désobéissance, dissidence, insoumission, insubordination, désordre, putsch, violence, sécession, guerre civile. Évidemment, nous éviterons d’utiliser les mots les plus subversifs de la liste, mais force est de constater que le gouvernement semble traiter la situation comme bien plus qu’une grève ou un boycott. Si ce n’était qu’une grève ou un boycott, il n’aurait qu’à dicter aux universités d’annuler tous les cours. Simple. Peu efficace, mais simple. Et ceci aurait pour effet de reporter le tout à l’automne suivant, avec tout ce que cela causerait de complications mais offrirait l’avantage de déclencher des élections avant que le conflit ne soit « résolu ». C’est parce que le gouvernement se rend bien compte qu’il s’agit de bien plus qu’une grève qu’il agit comme il le fait. Machiavel n’aurait mieux fait : diviser pour régner, et ensuite contraindre, coûte que coûte. Un mouvement social comme celui qui se forme présentement, malheureusement pour le gouvernement, et heureusement pour la jeunesse québécoise, ne se terminerait pas avec un gel des frais de scolarité (SVP cessez de militer pour une discussion… toute hausse de frais ouvrira la porte à d’autres hausses de frais… un dégel, c’est un dégel). En effet, ce mouvement social comprend maintenant bien plus que les revendications étudiantes. Les discussions des jeunes portent aussi sur l’environnement, l’équité, la justice, une société meilleure. Pour le moment, les associations étudiantes font ce qu’elles peuvent avec les frais de scolarité, mais il faudrait ne pas perdre de vue que le mouvement social qui s’est enclenché est beaucoup plus large et qu’il ne devrait pas cesser, pas même si la cause des frais était perdue. Et c’est là tout le défi. Les associations étudiantes ne pourront représenter ces autres causes. Il faudra former d’autres forums, d’autres associations, et possiblement un parti politique jeunesse? Je pose la question, car il me semble qu’il y a de la place au Québec pour un tel parti. Je suis trop vieille pour en faire partie, mais j’ai vécu les retombées de la révolution tranquille, et je souhaite sincèrement que la jeunesse puisse vivre quelque chose de semblable, puisque les générations précédentes semblent avoir perdu de vue les enjeux de base de notre société. De la génération « flower power », ils sont passés à une paranoïa collective qui risque de s’aggraver. Sans pour autant promouvoir une confrontation, il faudra tenter de trouver des liens, mais en affirmant haut et fort que la jeunesse a sa place dans les grands choix de société. C’est normal. C’est ce que tout peuple devrait favoriser. C’est ce qui empêche une société de stagner.
Merci. C’est fondamental!
« Il faudra former d’autres forums, d’autres associations, et possiblement un parti politique jeunesse? Je pose la question, car il me semble qu’il y a de la place au Québec pour un tel parti. »
option nationale.
Je suis heureuse de constater que tots les jeunes ne sont pas des passifs dans notre société. J’espère qu’aux prochaines élections ils se prévaudront de leurs droits de vote. Souvenez-vous!!!
Merci pour cet article, qui m’encourage. L’Auto-défense intellectuelle existe encore…
» Pour le moment, les associations étudiantes font ce qu’elles peuvent avec les frais de scolarité, mais il faudrait ne pas perdre de vue que le mouvement social qui s’est enclenché est beaucoup plus large et qu’il ne devrait pas cesser, pas même si la cause des frais était perdue. Et c’est là tout le défi. Les associations étudiantes ne pourront représenter ces autres causes. Il faudra former d’autres forums, d’autres associations, et possiblement un parti politique jeunesse? »
C’est ça le problème, la grande majorité des grévistes sont pas là pour un ensemble de causes sociales, mais plus pour…la leur. On ne pourra pas compter sur ces gens, qui perçoivent 27$/semaine comme un obstacle à leur culture, pour « construire une société », si meilleure soit-elle. On peut pas compter sur des gens qui encouragent ce modèle de médiocrité (État-providence) pour faire des changements qui apporteront à tous. J’approuve ce que dit le texte d’Éric Martin, mais on dirait qu’il croit qu’une bande de jeunes vendus à la démagogie syndicale pourra changer un monde laid en un monde parfait… C’est ridicule. Notre société actuelle nous offre la possibilité de ne pas jouer la game de la superficialité, et un monde nouveau aurait encore sa part de gens qui dominent. C’est la nature humaine. Les carrés rouges seraient-ils sur-humains? Une panoplie de services payés par l’État est la clé d’un monde parfait? Pouvons-nous empêcher quiconque d’accumuler quelconque richesse? Devons-nous revenir au troque? Revenir au troque empêcherait quiconque qui le veut d’accumuler des richesses? Est-ce mal de vouloir une voiture sportive alors que quelqu’un d’autre se contente d’un vélo? Devons-nous le juger? Cette « ambition », n’est-ce pas à elle que l’on doit le progrès humain dont nous parlent tant les philosophes et sociologues? J’aurais encore des centaines de questions comme celles-là, auxquelles la majorité du mouvement gréviste n’a pas plus les réponses que Charest. Bullshit.
Critique sociale très intéressante. Devra malheureusement être qualifiée d’idéalisme de gau-gauche par son orientation vers une volonté d’invalider un capitalisme de marché qui a réussi à «économiser» les moeurs de ce peuple et à le condionné à voir dans les chiffres la seule et unique vérité envisageable.
Il n’est pas inutile de rappeler que tout étudiant qui ne complète pas ses études supérieures faute de moyens financiers suffisants prive notre état de revenus importants sur les 40 ans de sa vie active qui proviendraient de revenus plus importants qu’avec des études moins avancées. De ces revenus supplémentaires sur 40 ans de vie active qu’on estime à environ 1 millions de dollars, près de la moitié va à notre collectivité de impôts et taxes.
Il suffit de bien peu d’étudiants potentiels dans cette situation pour que les frais de scolarité supplémentaires qui iront aux universités grâce à la hausse prévue soient bien moindres que ces sommes supplémentaires à notre collectivité tout entière qui n’y viendront jamais..
Et cela sans compter les intangibles qu’on pourrait appeler les gains en bonheur collectif, car l’éducation est un bien public, pas avant tout individuel.
On peut faire de petits calculs un peu simplifiés qui montre ce point:
http://wikistat.polymtl.ca/tiki-download_file.php?fileId=270
Une confusion symptomatique? Je ne connaissais pas cette lugubre expression. On semble ici l’attribuer à Marx à l’encontre des défenseurs du système capitaliste. Il n’aurait évidemment pas récusé la ligne. Quelques recherches plus loin, j’ai trouvé que cette image venait de l’Internationale Situationniste et que le cadavre dont ils parlaient, c’était celui de Marx et du marxisme! Voir : http://www.lescommunistes.org/biblio/gauchisme.htm. Cette équivoque me paraît illustrer l’ambiguïté persistante dans les rapports entre « gauchistes » et marxistes, les premiers prenant appui sur la critique du capitalisme de Marx tout en prenant leurs distances quand les seconds prétendent articuler un projet révolutionnaire en bridant quelque peu les élans des individus pour les rendre prétendument plus effectifs. Les seconds, c’est le parti, qui parle avec un cadavre dans la bouche. Penser ce qui pro quoi n’est peut-être si futile qu’il n’y paraît Que dirait Lénine de notre printemps érable? Qu’il souffre peut-être d’une petite maladie infantile… Faut-il enterrer Lénine ou se pourrait-il qu’il y ait là plus qu’une relique honteuse sous cloche de vers (!) d’une époque révolue?