La publication du rapport Ménard provoque un incroyable déferlement de lâches bêtises dont seuls les policiers à matraque, à stylo ou en complet-cravate ont le secret. Les mêmes silences stratégiques entretenus pendant la grève refont surface, la même négation de la violence et les mêmes renversements spectaculaires se montrent encore le bout du nez.
Pendant la grève de 2012, policiers et médias ont construit une image de la contestation sociale, une image qui a évidemment favorisé le gouvernement en place et le statu quo en général. Cette image, créee de toutes pièces, est encore aujourd’hui utilisée pour justifier la lâcheté des forces de l’ordre et des classes dominantes.
Une image mensongère créée des faits mensongers qui sont niés par de nouvelles paroles mensongères… Et ce sont ceux qui sortent de ce carrousel aliénant qui sont pris de nausées.
Les propos concernant la sortie du rapport Ménard, tactiquement publié à 15 minutes du match du Canadien, en disent long ‒ peut-être beaucoup trop ‒ sur l’état de la pensée critique et de l’information en notre bienheureuse belle province.
En entretien avec son collègue Benoit Dutrizac, Yves Francoeur, président de la Fraternité des policiers du Québec, se pose des questions pertinentes et objectives : « C’était qui les groupes subversifs, anarchistes qui tentaient de partir le grabuge dans toutes les manifestations? C’est qui qui a financé les étudiants pour qui fassent le plus de grabuge possible? », se demande-t-il en toute naïveté. « Y’a des gens qui ont la réponse, moi, dans mon rôle, je vous les dévoilerai pas » [98,5 FM, 15 mai 2014].
Vous avez bien lu : les groupes anarchistes étaient subventionnés ‒ oui madame! ‒ afin de semer le chaos dans les rues de Montréal. Benoit Dutrizac, candidat pressenti au Pulitzer, n’a pas cru bon de demander des preuves de ces faits mensongers allégués par Yves Francoeur. « Qui a intérêt à subventionner l’action directe? », « Quelles sont les preuves de cela? », « Pourquoi avancer ces allégations maintenant alors qu’elles pourraient nuire à la prétendue enquête ? » auraient été des questions à tout le moins pertinentes à adresser au policier fabulateur. Ou alors une question simple : « À quoi servait cet argent? ». L’action directe, aux dernières nouvelles, est totalement gratis. Elle est effectuée par des bénévoles utilisant du matériel à bas prix, la plupart du temps trouvé sur les lieux même des manifestations. Mais Dutrizac a préféré grignoter le biscuit que venait de lui donner son agent préféré. Yves Francoeur va d’ailleurs répéter la même chose sur toutes les tribunes de la province sans qu’aucun de ces collègues journalistes ne le questionne sérieusement : « On faisait face à des manifestations infiltrées par des groupes anarchistes dont le seul objectif était de faire de la casse.» [La Presse, 15 mai 2014].
Marc Parent, le chef de police de Montréal, soutient pour sa part que « 300 personnes utilisaient des tactiques de Black Bloc » lors de la manifestation du 1er mai 2012 [La Presse, 17 mai 2014]. Encore une fois, aucun journaliste n’a remis en question ces fabulations orientées… Aucun d’entre eux n’a demandé de preuve de ces allégations. Pourtant, 300 Black Block, ça commence à être un peu difficile à cacher.
Lorsqu’un étudiant se fait casser les dents ou arracher une oreille par le SPVM, les journalistes demandent des « preuves » de la responsabilité des forces de l’ordre; lorsque les policiers affirment qu’un étudiant a été gravement blessé, non pas à cause d’une grenade assourdissante lancée à hauteur d’homme, mais « parce qu’il portait des lunettes », [La Presse, 22 mai 2012], ils ne sont questionnés d’aucune manière; lorsque le SPVM soutient avoir dans ses rangs « 70 blessés » ‒ un chiffre magique tout fraichement sorti du chapeau à double fond de notre société spectaculaire ‒, les journalistes avalent le tout comme de très performants broyeurs à déchets.
Le déséquilibre est tel que le simple fait d’évoquer le terme de « violence » sous-entend « violence des manifestants » et non « violence des forces de l’ordre ». Difficile d’imaginer un plus grand renversement que celui-là. Et pourtant, Pascale Breton de La Presse, une autre collègue de Francoeur, se pose aussi des questions objectives :
« Quelles ont été les conséquences des actions de blocage pour les travailleurs ? De balles de billard, des briques et des autres projectiles lancés aux policiers ? Des pièces pyrotechniques qui explosaient au-dessus des foules ? Des manifestants armés de pics ? Des clients attablés aux terrasses soudain prises d’assaut ? Aucune réponse à ces questions ». [La Presse, 17 mai 2014].
Des questions pertinentes, donc, qui ne sont pas sans tomber dans la désinformation : les « boules de billard », comme il a déjà été dit, n’existent tout simplement pas; les « pièces pyrotechniques » n’étaient rien d’autre que de gros pétards à mèche donnant plus l’impression d’être à une fête d’enfants qu’au Vietnam; les « manifestants armés de pics » sont une autre invention composée à partir d’une photographie où on pouvait voir un seul manifestant ainsi armé; et les « clients attablés aux terrasses soudain prises d’assaut » ont été assaillis par les forces de l’ordre… et non par des grévistes.
Mais la palme de la réaction revient encore une fois à nos bons amis pleins d’intelligence et de sensibilité des radios vidanges de Québec. « C’est un tas de marde ce rapport-là », aboie avec élégance Jérôme Landry, les policiers faisaient face à « une gang d’ados attardés qui jouent à être des communistes » [CHOI, 15 mai 2014]. Le sphincter plus ou moins bouché de la plus-value, Éric Duhaime ajoute qu’il faut blâmer… les syndicats, ce que ne fait pas assez le rapport. « On blâme pas les syndicats qui ont financé la désobéissance civile, qui ont financé le saccage dans les rues de Montréal, on les blâme pas! ». Ce brillant analyste nous donnera peut-être un jour des preuves de ce complot, de même qu’une explication de la nouvelle stratégie des syndicats qui consiste à briser des vitrines du centre-ville… Une première dans l’histoire du Québec.
Duhaime ajoute avoir vu ‒ de ses yeux de lynx ‒ des manifestants briser des voitures, casser des vitrines et blesser les chevaux du SPVM sans que ce dernier n’intervienne, simplement parce que les autorités sont trop « tolérantes » à leur égard. « Les policiers sont plus méchants avec les manifestations sportives », dit-il.
Avouons-le : c’est une analyse intéressante… d’un point de vue clinique.
Nous sommes toujours en présence du même renversement : celui qui transforme le bourreau en victime et la victime en bourreau. Philippe Couillard, notre très honorable premier ministre affirme : « Nos policiers et nos policières ont été très braves dans ce à quoi ils ont dû faire face, ils se sont fait lancer des objets qui peuvent tuer… et ont été blâmés après cela. » [Le Devoir, 18 mai].
Les « objets qui peuvent tuer » ‒ les matraques, les fusils, les bombes et les gaz ‒ étaient pourtant entre les mains des forces de l’ordre, les « braves » amis de notre premier ministre. Cela nous rappelle les propos d’Yves Francoeur qui, au lendemain du service funéraire de Fredy Villanueva, assassiné des mains d’un de ses agents, se plaignait de la présence du directeur adjoint du SPVM sur les lieux. « Ce n’était pas la place du service de police. Les policiers ne l’acceptent pas du tout. Ils se sont sentis trahis ». Quelques jours plus tard, la Fraternité des policiers, dans un élan de compassion et d’amour, adoptait une motion de blâme à l’endroit de la direction du SPVM. Elle l’accusait « d’avoir plus de compassion pour la famille que de considération pour les policiers » [JdeM, 21 août 2008].
De la compassion… pour le policier qui vient de tuer un jeune sans défense. Telle est la définition de l’honneur dans les rangs de nos matraqueurs assermentés.
Le « courage » dont nous parlait Couillard.
Le courage de frapper des jeunes sans défense. Le courage de matraquer en toute impunité. Le courage d’arrêter des manifestantes et des manifestants par milliers. Le courage de celui qui est armé jusqu’aux dents. Le courage de crever des yeux, de casser des membres, de provoquer des commotions cérébrales, de gazer et de poivrer. Le courage de faire des fouilles illégales pour protéger le Grand Prix. Le courage des fils à papa de la Hauteville demandant des injonctions aux juges d’Outremont. Le courage d’envoyer l’escouade antiémeute dans nos universités. Le courage de mentir à la population. Le courage d’être protégé mur à mur. Le courage d’agir en toute impunité. Le courage de voter des lois « spéciales ». Le courage des riches. Le courage des grands. Le courage des possédants.
Le courage de la force et du pouvoir.
Le courage des grosses brutes épaisses.
Le courage des lâches.
Question à l’auteur de cette chronique :
1. Combien de yeux la police a-t-elle crevé? À ma connaissance, seul UN étudiant a perdu UN oeil. Pourquoi exagérer les faits en utilisant le pluriel?
2. Combien de membres (bras ou jambes) la police a-t-elle brisé? À ma connaissance, zéro! Pourquoi vous mentez et inventez des faits?
Police de Gatineau, 19 Avril 2012
2 crânes fracassés à coups de matraque, l’un des deux saignant abondamment.
Un courageux vieillard dans la soixantaine frappé à coups de bouclier au visage, ses mains portaient des lacérations. Sa femme s’est pris une « matraque collatérale » à la figure en se précipitant vers lui. Son fils a été matraqué dans la cage thoracique. Le crime du monsieur ? Avoir apostrophé un policier, qui venait de faire mal à une fille en l’arrêtant, en lui disant d’être plus courtois envers les demoiselles. Les policiers n’aiment pas recevoir de leçons de politesse de leurs aînés.
L’infâme « émeute » de Victoriaville du 4 mai 2012 :
Maxence Valade perd un oeil.
Alexandre Allard perd l’usage d’une oreille.
Dominique Laliberté a la mâchoire fracassée par un projectile en plastique vert retrouvé à ses pieds.
Un homme dans la trentaine, identité inconnue a une hémorragie interne de la cuisse, l’hématome était gros comme un pamplemousse.
Des secouristes ont aussi dit avoir traité une personne en arrêt respiratoire après que celle-ci ait reçu un projectile à la gorge.
Mon copain a arrêté une balle de plastique avec sa main pour éviter qu’elle frappe son ex derrière la tête, elle fût enflée et douloureuse par la suite.
Des secouristes se font gazer en portant secours aux blessés, les manifestants ont formé un cordon de sécurité autours d’eux en scandant : «On a un blessé ! On a un blessé !» pour qu’ils puissent déplacer leurs patients pendant que la SQ continuait d’avancer vers eux en gazant.
Les centaines de groupes communautaires, syndiqués et jeunes familles avec enfants qui ont été fortement incommodés par les gaz. (Vous ne pouvez pas imaginer à quel point ça brûle avant d’y avoir été exposés vous-mêmes.)
La quasi totalité des secouristes qui rapportent avoir eu de la difficulté à avoir accès à une ambulance pour leurs blessés parce que la SQ refusait de les laisser passer.
La quasi totalité des secouristes qui se sont par la suite tapé les symptômes de choc post-traumatique face à l’aberration de voir des flics mettre sciemment en danger l’intégrité physique d’une foule en entier tout en nuisant activement aux premiers soins et en retardant le transport des blessés les plus graves.
Et quand je dit «secouristes» j’étais peut-être la seule étudiante du lot, le reste était des infirmières, un paramédic et un pompier volontaire.
1. Deux étudiants se sont faits crever un œil: Francis Grenier et Maxence Valade.
2. Les membres cassés furent très nombreux, mais je n’ai pas le chiffre exacte.
http://www.lapresse.ca/actualites/dossiers/conflit-etudiant/201205/08/01-4523017-le-conflit-etudiant-a-fait-des-centaines-declopes.php
Et maintenant, une question pour vous: vous défendez quoi au juste? Le travail exemplaire des forces de l’ordre, je suppose. Êtes-vous policier?
Non, je suis pas policier.
Merci pour l’article.
Donc, deux yeux.
Mais selon l’article que vous m’avez fourni, la police a cassé zéro membre. (L’article d’une fracture à une jambe « en essayant de se sauver du chaos », donc c’est pas la police, c’est le manifestant qui s’est blessé en courant.)
Donc, je répète ma question :
Combien de membres (jambe ou bras) la police a-t-elle brisé?
Il n’y a malheureusement pas eu de comptabilité des membres blessures. Vous comprendrez que personne n’ait eu l’idée de tenir un tel registre pendant la grève.
Il aurait fallu anticiper que ce type d’information deviendrait utile dans une lutte de l’image que les forces policières et certains milieux politiques et médiatiques livrent toujours au mouvement étudiant. Personne, je crois, n’a cru que nous en arriverions-là.
Un certain nombre d’histoires ont circulé pendant la grève, et des témoignages se sont fait entendre. Celui de Gabriel Duchesneau, par exemple :
http://tvanouvelles.ca/lcn/infos/regional/montreal/archives/2012/05/20120504-051451.html
https://www.youtube.com/watch?v=BbZk0vji_8Q (notez au passage le caractère très violent du rassemblement)
Vu leur caractère épars, retracer ces informations est toutefois loin d’être une mince affaire.
Pour vous Eric, ce documentaire sur les dérives de la grève étudiante. C’est l’envers de la médaille que les médias traditionnels ont très peu montré: http://www.99media.org/2013/02/derives_13.html
Encore pour vous Eric: http://repression2012.zxq.net/repression2012.php
Il serait intéressant qu’une enquête sérieuse soit faite pour répondre à ce sujet.
Mais, ni la SQ, ni le SPVM n’ont jamais voulu faire la moindre enquête sur les manifestations (dont la plupart des marches pacifiques) où il y a eu des blessés. Aucune enquête nécessaire quand des « maudits manifestants » sont blessés.
Pire, la loi interdit aux hôpitaux de divulguer le nombre de blessés qu’ils ont reçus suite à des manifs. Aucune statistique officielle. C’est interdit par les autorités.
On en est réduit à laisser une poignée de bénévoles tenter de faire le travail d’enquête, sans les moyens (pas seulement logistiques, mais aussi de communications et légaux) de la police, ramassant des témoignages à travers le bouche à oreille.
Ce qui permet aux bien-pensants d’écarter ces témoignages et ces enquêtes citoyennes comme étant « biaisées » et soit-disant uniquement des « montages » ne reposant sur rien. Qu’il y ait concordance de témoignages de sources diverses (et souvent de gens n’appartenant pas à des groupes militants) et de nombreux vidéos montrant clairement ce qui s’est passé.
Merci pour cet article Marc-André. Le dernier paragraphe sur la valeur du «courage» est des plus pertinents, car aujourd’hui sa valeur profonde semble avoir été égarée…
Je vous l’ai dit: les membres cassés furent nombreux, mais je n’ai pas le nombre. Plusieurs des témoignages que j’ai récoltés en témoignent… Parlez-en aux étudiants, ils sauront vous le dire. Les sources spécifient rarement de quel membre il s’agit, elles parlent plutôt de blessures « mineures ou graves ».
Un jour la police admettra ses torts, mais il sera bien trop tard pour que ça change quoi que ce soité
Si mentir est essentiellement un acte de courage, de nombreux policiers du SPVM sont fort courageux et quelques uns de leurs porte-parole mériteraient une médaille de courage.
Finalement, personne est capable de prouver qu’il y a eu des membres cassé…
Finalement, une autre chronique de pleurnichage
Votre lecture est tellement sélective qu’on peut dire sans doute que soit 1) vous lisez très mal; 2) vous êtes fort malhonnête. Vous avez ci-haut une liste des violences commises par la police, vous choisissez un élément très difficile à prouver pour nier le reste.
Que pensez vous des yeux crevés, des tympans percés, des arrestations de masses, des mensonges? Je répète ma question: qu’est-ce que vous défendez?
Dis-nous Marc-André : en as-tu contre la police au grand complet ou seulement contre celle de Montréal? Mettons que tu vivrais à Disraëli ou Thetford Mines, partirais-tu en croisade contre ces corps policiers aussi? Aurais-tu suffisamment de matériel sous la main pour les haïr?
@ouch
« Mettons que tu vivrais à Disraëli ou Thetford Mines, partirais-tu en croisade contre ces corps policiers aussi? »
je crois que ça dépendrait si ces corps policiers protègent le citoyen et la démocratie ou pas.
ta question niaiseuse revient à demander à marc-andré s’il « hait » la police à priori. aye c’est vraiment niaiseux comme question mon gars. surtout après les innombrables chroniques documentées de marc-andré.
Je connais personnellement des étudiants (oui, c’est au pluriel) qui ont eu un bras cassé par des coups de matraques. Sans compter un nombre élevé d’hémorragies internes dus à des balles de plastique. Pourquoi continues-tu, cher Éric, à contribuer au mensonge policier ? Là est la question.
Mon cher cacalinours, que ma question soit niaiseuse pour un cave comme toi, je m’en contrecâlisse pas mal. 🙂
Revenons maintenant à nos moutons. Pis mon Marc-André, t’haïs la police au grand complet ou juste celle du dépotoir à ciel ouvert qui te sert de ville?
@ouch
!) Pourquoi prétendre que M. Cyr « hait la police ». Où lisez-vous cette haine. Il réagit vivement aux mensonges et à la désinformation. Et il a ciblé en plus beaucoup plus de « commentateurs »,maîtres à penser autoproclamés et tout autant autoproclamés spécialistes en tout, que de « policiers ».
2) Le seul dont il a dénoncé l’hypocrisie et la désinformation est Francoeur. Représentant de la Fraternité des policiers…du Québec. Parce qu’à Victoriaville, c’est le travail de la SQ qui a été examiné. Et non pas celui du SPVM. Juste au cas où vous auriez des lacunes dans vos notions de géographie du Québec: Victoriaville ne se trouve pas sur l’île de Montréal.
Mr Eric dans le meme ordre d idée tant qu a vouloir des preuves ont sont celles de la police!
Évidemment, 2 yeux crevés ce n’est pas assez pour toi, Eric. C’est sûr que ce sont les 2 seuls blessés qu’il y a eu puisqu’on sait que les affrontements violents causent plus d’yeux crevés que de membres cassés ou de commotions cérébrales. Ton raisonnement reducteur est typique des guerriers de salons qui répriment les opinions divergents des médias dominants sans apporter de quoi de plus à la conversation. Question: qui recensait les blessés chez les manifestants? Personne! Mais il y a quand même des registres pour les blessés qui ont été répertoriés dans les médias (ce n’est qu’une fraction du nombre exacte).
4 (Montréal, 7 mars 2012)
6 (Montréal, 20 avril 2012)
12 (Victoriaville, 4 mai 2012)
1 (Montréal, 18 mai 2012)
10 (Montréal, 20 mai 2012)
6 (Montréal, 22 mai 2012)
2 (Québec, 31 mai 2012)
Continues à faire ton petit mouton….
Encore une fois le très comique argument »si je ne pense pas comme toi je consomme des médias de marde… », lancé à une personne sur le même média que vous, le Voir.
Non mais à quoi vous vous attendez.
Question. Si un mouvement de droite appuyé par 30% seulement de la population faisait 76 manifs en 3 mois, seriez vous aussi troublé? Si ce groupe était incapable se rentrer l’opinion de la majorité dans la tête, à quel moment ce serait assez? Jamais? manifs à l’infini?
Mais pour revenir à votre texte, ce qui est pissant, c’est que vous utilisez la même démagogie que ceux que vous pourfendez. Incapable sortir des chiffres, vous y allez de l’incroyable arguement : » …des chums m’ont dit…, j’ai eu oui-dire… ».
Comme la police.
En principe ça m’a l’air bien joli de faire taire une minorité quand la majorité n’est pas d’accord, mais plusieurs présupposés derrière cela sont agaçants:
– On peut mesurer l’opinion de la majorité sans biais.
– La majorité a une opinion objective qui n’est pas influencée par les médias qui projettent une certaine image contrôlée de certains événements (cela tient autant pour les médias plus à gauche, plus à droite, plus en haut, plus en bas, etc).
– La majorité a une opinion immuable qui ne peut être influencé par les événements futures (elle ne peut pas changer de camps suite à une autre manifestation)
Bref, supposons qu’on ait un outil statistique magique et un diffuseur publique et universel parfaitement neutre, il faut en plus supposer que la majorité a raison ou est trop entêtée pour changer d’opinion devant les arguments d’une minorité qui cherche à se faire entendre. Il me semble en somme très dangereux de faire taire une minorité en restreignant le droit de manifester sous prétexte que la majorité n’est pas d’accord et qu’après X nombre de manifestations plus rien ne peut changer. Certaines opinions minoritaires deviennent majoritaire et cela se fait rarement après 1 grande manifestation ou 2 grandes ou 3 grandes… Je vous prie donc d’étayer un peu votre système de répression des manifestations pour qu’il prenne en compte ces problèmes et je vous invite aussi à vous demander quel torts causaient exactement ces manifestations et en quoi ces torts justifiaient un usage excessif de la force (parce qu’il est effectivement normal que des policiers emploient la force dans une juste mesure pour mettre fin à des actes de désobéissance civile (ce qui justifie rarement de blesser qui que ce soit), mais n’est pas ce dont il est question dans l’article qui nous concerne).
Ludo
Toujours le même déni, c’est fascinant.
La droite n’a pas besoin de la rue, elle a ses groupes de pressions, ses partis majoritaires, ses think tank, ses juges, sa grosse presse…
À quel moment c’est assez? Je ne sais pas, mais ce n’est certainement pas à la police de décider, sinon c’est l’État policier.
J’utilise les mêmes arguments que la police? Vous comprenez que l’article traite de la réaction des forces de l’ordre et politique au rapport Ménard, non? Oui? Tant mieux! Maintenant, démontrez-moi où j’ai parlé de « mes chums ». Merci.
Les gens vous ont donné une foule de références concernant cette brutalité et cette violence et vous continuez à nier. Je vais donc vous en donner d’autres, histoire de vous démontrer combien je suis patient: mes chroniques, d’abord; le rapport Ménard, ensuite; Francis Dupuis-Déri, À qui la rue?; Un printemps rouge et noir, du même auteur; le rapport de la ligue des droits et liberté; les critiques de l’ONU et d’Amnistie internationale; les nombreux films cités ci-haut, etc.
Mais vous êtes dans la phase du non, je comprends.
Non mais arrêtez. Je suis contre p-6. Je trouve révoltant l’attitude des libéraux avec le rapport Ménard. Le gouvernement Charest me faisait vomir.
La droite n’a pas besoin de la rue? Faux.
En France, les manifs anti homoparentalité, c’était quoi?
Si au Québec, 70% des gens étaient POUR l’homoparentalité, mais qu’un groupe minoritaire ne se le rentrait pas dans la tête,après 75 manif, faudrait y mettre un frein un moment donné.
Bordel, venez pas me dire que l’opinion de la majorité ne vaut pas plus que celle d’une minorité. Quand même…
Et oui, vous avez raison, 1 blessé est un blessé de trop. Totalement.
Svp, pouvez vous arrêtez de répondre aux gens comme si ils étaient totalement d’un seul moule.
À moins de penser, bien sur, que l’opinion d’un universitaire vaut plus que celle d’un ouvrier.
Si c’est le cas, je ne peux plus rien répondre.
Ludo
Vous êtes l’exemple parfait de la droite qui carbure aux chiffres et aux statistiques officielles…
Lors de la manif de la Taceq du 30 avril 2012 – soit la manif la plus joyeuse que j’avais jamais vue : les gens qui ouvraient leur fenêtre pour faire flotter des petits drapeaux rouges (plus carrés que rectangles, ne vous inquiétez pas) et des drapeaux du Québec quand on passaient dans leurs rues, d’autres qui restaient devant chez eux sur leur balcon avec leurs casseroles et »toute le kit »- rendu juste un peu avant se passer sous la porte St-Jean avec un ami et un de ses amis (avec qui j’échangeais justement nos numéros de téléphone), un gars tout habillé en noir (comme moi, qui était »street medic ») vient m’arracher des bras la pancarte que je tenais (pour mon nouvel ami) et continue à marcher avec. Je l’interpelle : »Aye. AYE ! Pourquoi t’as fait ça ? » Il s’arrête et se retourne. Il reste calme, sans répondre, avec un sourire retenu aux lèvres. Il a la shape carrée typique des jeunes policiers, avec les cheveux courts (norme de l’armée et de la police) et une paire de bottes goretex de policiers, semelle Vibram avec une tache jaune, comme celles qui avaient permis aux manifestants de Montebello en 2005 (manif contre le PSP/SPP, accord préparatoire du North American Union) de démasquer 3 provocateurs qui allaient être reconnus par la SQ (Ville de Québec) 2 semaines plus tard dans une entrevue médiatique. (Mais, encore là, »envoyés là pour assurer la paix ». Ben oui, Avec des osti de grosses roches dans les mains, prêts à starter la marde avec l’antiémeute de robocops (allez voir sur youtube !) pour »justifier » la répression violente de vieilles madames avec leur pétition et autres manifestant-e-s.) Je lui repose la même question, en ajoutant »À quoi ça te sert de faire ça ? » Il était dans une position prête à se battre, mais comme il a fini par voir que je ne prenais pas, il a continué son chemin. Juste un peu plus loin, quand nous tournions à droite devant le Pub St-Patrick, qui est-ce que je ne vois pas derrière le périmètre de sécurité des policiers ? LE MÊME GARS !!! Je commence donc à révéler aux manifestants toute l’histoire, et juste comme je me retourne pour chercher mes amis du regard, je vois un »civil » se frayer un chemin directement vers moi en accélérant ! J’accélère donc, en empruntant différents chemins entre les manifestants. Je réussi enfin à le semer. De retour devant l’Assemblée Nationale, je me dirige vers les journalistes de Radio-Canada; ils semblent prêts à entrer en ondes. Je demande à une personne de l’équipe de pouvoir raconter mon histoire live en ondes. Ils me posent quelques questions, pour savoir si je ment ou non. Ils acceptent, mais je dois passer à la télé sans cagoule et en donnant mon nom. Impossible, je me metterais trop en danger. Donc ils finissent par refuser. (Les policiers auraient connu mon visage, mon nom, et par extension mon adresse, mon programme d’étude, etc. J’aurais été fiché, espionné et surveillé, en étant toujours arrêté dans les manifestations, même avant leur début. Je le sais, parce que c’est déjà arrivé précédemment à d’autres gens.) Je fini par retrouver mes amis. Je leur raconte le reste des événements, on raconte le tout au plus de gens possibles. Je rentre chez nous en bus, j’écris mon histoire au Soleil, qui me recontacte le lendemain par téléphone. Ils me demandent si j’ai des témoins. Oui, mes 2 amis plus une courte séquence vidéo sur cassette mini-dv. Good good good, donc on va publier ça demain, peut-être en faire un article. Fuck nice ! Mes parents me demandent c’était quoi l’appel. Je leur explique le tout. Mon père, aucunement en accord avec mes principes et idéaux défendus, me conseille tout de même : »Tsé, la police qui cherche les fouteurs de trouble dans les manifs présentement là, pis tous ceux qui écrivent des choses qui les font mal paraître, ben y vont lire cet article-là le matin dans le journal, pis y vont voir ton nom et d’où tu viens en plus. Tu penses pas qu’y vont te surveiller de prêt, après ça ? D’après moi, c’est pas ben ben une bonne idée. » Avec ma mère qui rajoutait que tout ce que j’écris dans les médias pourront un jour se retourner contre moi, en me parlant de carrière et tout le tralala. Donc je recommunique avec l’éditrice en chef en lui demandant de publier l’histoire de manière anonyme. Elle me répond que c’est contraire aux normes éthiques du journal Le Soleil et que si je veux voir mon histoire publiée, je dois aussi accepter de voir mon nom et ma ville publiés. À contrecoeur, je décide donc d’annuler la parution de l’article, en ressentant les jours suivant un sentiment de culpabilité envers les autres militant-e-s. Je décide donc de renvoyer le même e-mail à Québec Solidaire, qui finira par en faire mention d’une façon indirecte dans les semaines suivantes dans le tumulte de la loi spéciale (projet de loi fasciste 78) en parlant des agents provocateurs de la police. Pourquoi je raconte tout ça ? Parce que je sais qu’avec des gens de ton genre, même en donnant le plus de détails et de témoignages possibles – Dieu pourrait venir confirmer le tout dans une apparition tenant d’une singularité quantique – que vous vous conforteriez toujours et infiniment dans le refus et le déni le plus primaire qui puisse exister. Continuez à sombrer dans votre relativisme orienté, mais n’espérez pas en obtenir des réponses valables – ou même valides -.
Vous avez raison, votre réponse n’est pas valable.
Ludo: si vous désirez ne pas être traité comme « un seul moule » comme vous dites, il faudrait alors arrêter d’être d’une telle mauvaise foi et de passer de l’attaque à la victimisation sans transition. Ça aiderait.
Vous voulez un mécanisme afin de mettre un frein aux manifs … à un moment donné… quel sera le critère objectif pour évaluer? Moi j’en ai un: c’est aux gens eux-mêmes de décider. Et vous?
Je ne victimise pas, je nuance.
A quel moment. Je ne sais pas vraiment.
Au moment ou la majorité commencent à sortir pour manifestez contre la minorité? Pas sur, danger de dérapage total.
Vous avez vu, en 2012, plus le temps avançait, plus l’agressivité de la majorité était en hausse.
Donc question. Est-ce que la police aurait du, hypothétiquement protéger la minorité, et empêcher la majorité de manifester contre la minorité? (si le conflit aurait perduré)
avait
@ludo
selon moi la valeur des arguments utilisés est un facteur à considérer pour déterminer quand il serait juste de cesser de manifester. tant qu’on sert des arguments de merde on continue. étonnamment tu verras, si l’on donne de bons arguments à des manifestants pour les convaincre de rentrer chez eux ils arrêtent de manifester. bien entendu je ne fais pas référence ici aux coups de matraque. la hausse des frais était justifiée? le parti libéral n’était pas corrompu? c’est ce qu’il fallait prouver, et qui ne fut pas fait. conséquence on manifeste. les manifestations ont cessé quand les élections ont été déclenchées et que le favori a promis d’annuler la hausse et d’organiser un sommet sur la question.
je ne crois pas, au québec, que la police doive crever des yeux pour entraver le travail des manifestants. jamais. c’est pas ça leur mandat.
Moi, je pense que celui qui signe Éric, c’est Éric Duhaime!
🙂
Notre Éric est pas si pire que ça… C’est méchant, très méchant.
Eric et Ludo,
Vous pouvez être certains que si le comportement des policiers n’était pas TRÈS abusif dans Beaucoup de cas, le Rapport Ménard n’aurait pas émis 21 recommandations (sur 28 je crois!!!) concernant celui-ci. Comment faites-vous pour ne pas comprendre qu’Amnistie International et Oxfam n’auraient jamais pris la peine de se prononcer sur le sujet si les abus policiers n’avaient pas dépassé les bornes par leur gravité et par leur nombre? Le nombre de plaintes déposées en déontologie (200+) exceptionnellement élevé parle de lui-même. De plus, le seul fait que des parents soient assez scandalisés pour former une association (Mères en colère), ainsi que les innombrables vidéos qui témoignent de l’usage abusif de la force par les policiers (promenez-vous un peu sur YouTube), rendent impossible pour toute personne de bonne foi, de mettre en doute a priori, le fait que la police a largement usé et abusé de violence excessive contre les manifestants. Bref, ce ne sont pas les signes puissants et les preuves qui manquent pour quiconque veut authentiquement savoir ce qu’il en est.
Deuxièmement, manifester est un geste citoyen, un droit démocratique, et le contraindre va nettement à l’encontre des droits fondamentaux qui fondent notre société qui est (qui se veut) une Démocratie. Personnellement, comme beaucoup d’autres gens, je ne manifeste plus parce qu’en gros, ayant constaté que le SPVM contient trop de fous furieux en ses rangs, j’ai peur pour ma sécurité physique et psychologique (être témoin de violence comme je l’ai été m’affecte énormément et recevoir une amende de 600$ est une violence économique pour qui vit avec un petit budget, entre autres). Je suis donc privée de mon droit fondamental de manifester, et ce n’est pas parce que vous ne comprenez pas ce qu’est ce droit ni son importance pour la santé de la démocratie, que ça change quoique ce soit à la gravité de la situation.
Vous prenez pour acquis plusieurs droits dont vous profitez aujourd’hui. Vous semblez ignorer que sans la mobilisation citoyenne de nombreux groupes de gens qui ont résisté et manifesté avant nous, les semaines de travail seraient encore à 80 h + sans aucune protection, les enfants pauvres aussi jeunes que 5 ans travailleraient eux aussi 6-7 jours/semaine et n’iraient pas à l’école, et les femmes n’auraient pas le droit de voter. « Le » PROGRÈS ce n’est pas juste une nouvelle sorte de voiture ou d’ordinateur, c’est aussi des façons plus « civilisées » de vivre dans notre société, et ces progrès-là, ce sont des combats sociaux incluant des manifestations qui les ont rendus possibles. On les doit largement à des gens qui ont manifesté pour des conditions meilleures. Il serait temps que ceci soit enseigné à l’école si on ne veut pas continuer de régresser.
Alors il faut peut-être se poser des questions pas mal plus larges que « combien y a-t-il d’os brisés? » pour bien prendre la mesure de ce qui est en jeu ici. Pour ce qui est des preuves comme tel des violences policières scandaleusement dangereuses et nombreuses, j’ai déjà démontré que sans être parfaitement comptabilisée elle est tout à fait indéniable pour quiconque cherche sincèrement la vérité sur cette violence illégitime.
Le vrai sujet c’est le droit démocratique de manifester qui n’est pas plus « limitable » que votre propre droit de paroles. De même personne ne peut décider que vous vous êtes assez exprimé sur tel sujet et que vous devez vous taire après x mots, de même personne ne peut décider qu’un groupe a « assez manifesté » et qu’il doit cesser de le faire après x manifs. À moins d’instaurer un régime à la nord-coréenne, allergique aux droits fondamentaux. Je ne sais pas si cela vous intéresse, moi pas du tout. Si c’est réellement vers ça qu’on s’en va, notre devoir est de nous battre pour que cela n’arrive jamais.
des yeux crevés, des tympans percés, des gueules en sang, il y en a plus chaque fin de semaine dans les sorties de bar de Montréal à 3hre du mat’ que dans les manifs d’étudiants en colère…get a life, Marc-André, t’es trop jeune pour finir en anarchiste bobo qui s’enfarge dans les virgules de ses arguties …
Hey boy, ça c’est de l’analyse…
Ce que je trouve exquis, c’est de voir Ludo, Éric et jean-claude bourbonnais écrire des réponses courtes sans argumenter avec des faits – ou tout au plus quelques arguments de fond.
»Réponse courte, jugement de valeur, fermeture d’esprit. »
Ah ! C’est vrai… Quand on est propriétaire de tondeuse, on connait mieux la vie que tous les autres…
Un peu plus et je suis persuadé qu’ils finiront par dire, comme Radio X, que »des groupuscules anarchistes étaient payés par les syndicats pour faire de la casse » et que »les carrés rouges ont étés instrumentalisés à des fins politiques par les syndicats ».
(J’espère tout de même que non, c’est triste de croire à des conneries pareilles…)
Autrement, Ludo, j’aimerais bien que la droite manifeste … Comme ça elle finirait par comprendre le »bon travail » des policiers de l’antiémeute !
Je prends quelques minutes pour analyser votre texte et je vois que la base de votre argumentation consiste à relever des questionnements de journalistes sur des éléments absents du rapport Ménard. Ces éléments sont absents. Mais vu que ces journalistes le mentionnent vous les traitez de collègue du policier (peut être une insulte) vu que ces observations vont à l’encontre de vos arguments. Bien sur vous ne vous éternisez pas sur les raisons pour lesquelles le simple fait de rapporter ces aspects non étudiés devrait être considéré comme relevant de l’imbécilité journalistique.
Ensuite vous vous mettez à nier des faits et accuser tout le monde de mentir sans trop vous commettre en disant quels sont au juste ces mensonges.
J’étais très peu impressionné par votre texte précédent -fredonner un air de bœuf- dans lequel vous basiez votre argumentation (façon de parler) sur un seul coté de la médaille de deux anecdotes (peut être vrai peut être faux mais surement amplifiés) mais ici je vois que la rigueur intellectuelle n’est pas votre tasse de thé. Du moment que ça crampe fort à gauche.
Et je crois que vous êtes au doctorat selon ce que j’ai déjà lu… Je veux bien croire que c’est à l’UQAM mais quand même, même là un minimum de rigueur devrait être de mise.
êtes-vous policier monsieur?
Vous lisez fort mal, monsieur C. Quoi dire d’autres, sinon que votre filtre idéologique semble digne des policiers eux-mêmes.
Présentez-nous l’autre côté de la médaille monsieur, celui qui vient des services de presse du SPVM et de Quebecor. On aura là une belle preuve de votre « rigueur » policée.
Des milliers d’arrestations, des dizaines de blessures, des mensonges ridicules et sans fondements, sont-ce des anecdotes à vos yeux?
Marc-André Cyr, ne te fatigue pas…
Il ne croira aux faits que si un rapport fiable est fait par quelqu’un de son bord. (J’en doute.)
Au diable ceux et celles qui étaient sur le terrain : des manifestant-e-s ne sont pas des expert-e-s sur la sécurité civile, donc ils ne peuvent pas témoigner de ce qu’ils/elles ont vu/vécu . C’est simple : soit ce ne sont que des »bavures commises par des policiers surmenés mais qui restent de bons pères de famille avec des amis qui les aiment » (car c’est bien connu que les manifestant-e-s sont apparu-e-s instantanément dans le vide et n’ont aucune existance en dehors des manifs, et que par conséquent on peux les réprimer d’une façon parfaitement conforme à l’éthique déontologique et sans avoir à le justifier), soit c’est parce qu’il est »raisonnable » d’arrêter 500 personnes parce qu’une fenêtre a été fracassée par »un-e manifestant-e », et de les matraquer et de les poivrer sans avoir à présenter de preuves. Ou encore de déclarer des manifestations illégales alors que les policiers n’ont pas de pouvoir juridique leur permettant de le faire (selon les lois en vigueur).
»Chaque fois qu’on s’attaque à la liberté et aux droits de tous, il se trouve des tas d’imbéciles pour justifier ces crimes qui aboutissent, à terme, à leur propre asservissement et à leur propre misère. » P.C.
»Les gens arrivent à endurer les conditions de vie les plus misérables et les affronts les plus indignes à leur liberté en autant qu’ils puissent voir leur prochain souffrir des mêmes maux. C’est la conséquence de l’instinct grégaire, une tare de l’esprit humain qui est exploitée avec succès depuis la nuit des temps par ceux qui se sont arrogé le statut de maîtres. Et lorsque cette égalité dans l’indignité est perturbée, lorsque des individus font mine de relever la tête, c’est contre eux que le troupeau s’en prend – jamais contre les chaînes qui déchirent leur chair et scient leurs os. » A.A.
Je sais pas si vous aviez une larme à l’œil en copiant ces citations mais bien qu’elle se soient appliqués à certaines situations à travers l’histoire elle ne peuvent s’appliquer au printemps 2012 à moins d’être très romantique et déconnecté. Le printemps 2012 a vu un phénomène hors du commun ou »ceux qui se sont arrogé le statut de maitres » comme vous citez est devenu très obscur. À partir du moment ou les leaders étudiants ont rejeté l’entente selon laquelle les étudiants nécessiteux allaient pouvoir étudier à coût nul grâce à la bonification du système de prêts et bourses, l’idée de défendre l’accessibilité aux études est devenue inutile puisque rejetée d’emblée par l’ensemble du mouvement. Donc la majorité des étudiants universitaire étant issue de familles d’universitaires, nous assistions à une lutte d’une classe favorisée pour conserver ses privilèges (faire payer ses études par la prolétariat). Ce qui est vraiment débilitant c’est de constater que les syndicats qui se targuent d’être défenseurs des classes ouvrières ont financé la lutte des enfants bourgeois. Cela s’est expliqué par le désir de revanche sur le gouvernement Charest. Mais que l’extrême gauche s’associe à la lutte bourgeoise là c’est du jamais vu. L’extrême gauche québécoise est-elle si mélangée dans ses principes ou ne comprenait pas le phénomène? Mais dans tous les cas si la population en est venue à espérer que la police mette un terme à cette épisode c’est que les classes non-dominantes n’en pouvait plus de l’arrogance et l’intransigeance des classes universitaires bourgeoise. Ca serait d’ailleurs un phénomène intéressant pour un expert en mouvement sociaux : l’association de l’extrême gauche et des syndicats pour la défense des intérêts et privilèges des classes bourgeoises. M. Cyr?
Vous voyez vraiment le monde à l’envers, c’est …. pathétique.
Les étudiants comme « classe bourgeoise »; les » leaders étudiants ont rejeté l’entente selon laquelle les étudiants nécessiteux allaient pouvoir étudier à coût nul »; nous « assistions à une lutte d’une classe favorisée pour conserver ses privilèges (faire payer ses études par la prolétariat) »…
Tout ça pour défendre la hausse des frais de scolarité, une mesure « populaire et démocratique », je suppose?
C’est quelque chose.
Claude C
Je ne viens ni d’une famille universitaire ni d’une famille très riche.
J’ai supporté activement cette lutte de longue haleine depuis 2010, année où j’ai rejoint le Comité de Mobilisation de mon Cégep, jusqu’en 2013, soit l’année de ma session universitaire. (Oui, je l’ai fait avant que ce soit »cool ». Comme je suis hipster !) Le but de cette lutte, depuis 1968, est de permettre à tous, même aux plus démunis, d’avoir accès aux études universitaires. S’il n’y a que les »familles universitaires » qui y ont accès, c’est LÀ que la bourgeoisie gagne son avantage sur le »petit-peuple ».
DE PLUS, il est faux de dire qu’un universitaire gagne nécessairement plus qu’une personne ayant fait un DEP ou une technique collégiale. Être devenu prof (comme je le voulais au départ) dans le domaine que je souhaitais, je n’aurais pas gagné plus de 32 500$ / année, à moins de rester à l’Université quelques années de plus, le temps de faire maîtrise + bac pour pouvoir espérer, après plusieurs années, augmenter à peine un peu plus mon salaire.
Je n’ai fait qu’une session d’université (avant de savoir que ce n’était pas fait pour moi et que mon choix de carrière change en cours de route), et cette seule session coûte plus cher, pour 15 semaines, qu’une technique collégiale de 3 ans, si on ne parle que des droits de scolarité.
Mais si on quitte l’argument fallacieux du cca (calcul coût-avantage, si »cher » aux utilitaristes de tout poil), l’argument de l’accès égal à l’éducation supérieure pour tous-toutes réside aussi dans la pensée que plus un peuple est instruit, et moins il se fait manipuler – de l’intérieur comme de l’extérieur.
La rigueur du milieu, lui non plus, n’est pas à négliger parmis les avantages qu’il offre.
Mon unique session universitaire m’a obligé à me botter le cul plus que d’habitude, et à redéfinir ma perception sur un monde que je croyais pourtant bien connaître (comme tous les partisans du »gros bon sens » ) et à développer un niveau de pensée analytique dont je ne me croyais pas capable jusqu’alors.
Vous dites :
»À partir du moment ou les leaders étudiants ont rejeté l’entente selon laquelle les étudiants nécessiteux allaient pouvoir étudier à coût nul grâce à la bonification du système de prêts et bourses, l’idée de défendre l’accessibilité aux études est devenue inutile puisque rejetée d’emblée par l’ensemble du mouvement. »
Quel troll vous êtes. Vous le savez bien que nous voulions un accès égal pour TOUS LE MONDE, et pas simplement les extrêmement riches ou les extrêmement pauvres. (Et sinon, comment aurions pu oublier les gens ni trop riches ni trop pauvres pour avoir accès aux bourses et qui ne recevraient pas assez avec l’argent du prêt ? Car non, on ne peut pas travailler 30-35 heures par semaine, aller à l’université et réussir nos études et nos travaux en même temps, surtout rendu aux 2e et 3e cycles (et quand il faut déménager en appartement et que les parents ne peuvent pas apporter d’aide financière).
Il est facile de chialer contre un étudiant qui gagne 774$ par mois quand vous gagnez plus que lui en une seule semaine/ une seule paye.
Sinon, Claude, pourquoi augmenter les frais de scolarité si c’est pour ensuite augmenter les prêts et bourses ?
Surtout si c’était pour »combler le déficit reliés aux frais de gestion des campus » ?
Pourquoi ne pas avoir augmenté les FIO (Frais Institutionnels Obligatoires, soit le montant qui sert à cette tâche), à la place ?
*Et pendant ce temps, le recteur Brière recevait un stylo de 675$ pour ses 20 ans de service…payé par l’Université.*
Cet argument est des plus fallacieux, parce que si, à mon instar, ils finissent par changer de branche de métier ou s’ils ne trouvent pas d’emplois relié à leurs études (car au final c’est la loi du marché – toujours instable et vacillante – qui décide si vos études de 30 000$ vont vous servir ou non !), ça va les mettre dans le brun sur un moyen temps, comme on dit par chez nous.
DE PLUS, pourquoi les libéraux voulaient-ils imposer une augmentation de 3,2 fois l’inflation, au nom de cette même inflation ? Il s’agissait d’une hausse idéologique et politique, rien de moins.
C’est sous le même air de violon que les libéraux de 2014 vont appauvrir le Québec au nom du remboursement d’une dette illégitime au FMI, qui ne veut pas qu’on le rembourse de toute manière. (L’Argentine, après avoir récupéré l’argent qu’elle avait prêté au Paraguay, est allé au FMI pour rembourser sa dette : le FMI a refusé. Pourquoi ? Parce que le but n’est même pas le remboursement des dettes nationales, mais la conservation de la structure coercitive qui permet au FMI de contrôler les pays par leurs dettes. Les dettes nationales sont les fils qui relient la marionnette au doigts du maître.)
Et si vous êtes un adepte du culte de la privatisation des services publics, je vous recommande d’écouter l’excellent documentaire franco-grec Catastroïka (vostfr) sur Youtube, qui explique la mise en place médiatique, les coûts et les effets dévastateurs de la privatisation d’un service public (à savoir celui des chemins de fer grecs dans le documentaire).
Ou si votre culte est plutôt la »juste part », je vous conseille l’ouvrage du même titre (La Juste Part) de Patrick Turmel, excellent auteur – et professeur de l’Université Laval – qui détruit à la perfection cet argument repris pendant des mois dans les crase-médias.
Ok je vais aller lire votre ouvrage. Je vous rends la politesse et vous propose aussi un titre »Histoire du mouvement étudiant » de Marc Simard. Je vois que vous vous nourrissez au plancton gauchiste alors ayez l’esprit ouvert pendant sa lecture. Mais d’une manière ou d’une autre c’est un ouvrage intéressant. Je ne le suggère pas à M. Cyr. Son lavage de cerveau est complété et je ne peux plus rien pour lui.
Vous devez comprendre que lorsque l’on parle de phénomènes comme le printemps 2012 on vient forcément à parler d’un paysage global, ou de généralisations qui donnent un portrait global. Nous ne pouvons pas prendre en compte chaque anecdote ou exception.
Pour terminer un troll n’est pas quelqu’un qui a une opinion autre que celle du blogueur. On appelle ça quelqu’un qui a une opinion divergente. Insulte inutile de la part de quelqu’un qui semble pouvoir s’exprimer mieux que ça.
Appel au respect suite à une insulte. Vous lisez mes articles comme des modes d’emploi on dirait.
Mais quelle poubelle!
C’est un bel article de marde. Vous avez une belle paire de couille pour parler contre la police. Vous m’impressionnerai quand vous en ferai autant pour les motards, la mafia et les gangs de rues. J’imagine que ça ne sera jamais le cas. Il faudrait peut-être que l’on coupe la police, la vie serait tellement meilleure. On pourrait manifester comme on veut et quand on veut et ceux qui ne sont pas content… on s’en câlisse.
Merci pour votre commentaire, M. Vincent. Fort éloquent.
Vincent
Entre temps je suis devenu agent de sécurité.
*Paradoxal, je sais : mais faut bien rembourser ses dettes d’étude !*
J’ai déjà eu ma part de cas difficiles à régler, quelque fois par la force (on m’avais frappé avant).
Les agents de sécurité ont la même échelle de force que la police, à la différence que si on exagère, nous on se fait poursuivre au civil, parfois au criminel et que le syndicat ne nous backera pas le cul comme la Fraternité des Policiers en cas d’abus de la force nécessaire.
(Des cas d’abus, j’en ai vu de mes propres yeux lorsque je manifestais. Et pas qu’une fois. )
Les nouveaux policiers abusent de la force, même François Normand (un de mes profs du cours d’Agent de Sécu, soit un ex-policier de la SQ (30 ans de carrière) qui a été aussi l’un des 2 enquêteurs qui a clos le dossier sur l’attentat raté contre Pauline Marois) le reconnais. Et comme lui, je préfère toujours la parole pour régler les conflits, même lorsque les gens sont baveux / agressifs.
On ne pacifie pas quelqu’un par la force, à moins de s’être fait attaqué avant. Ça fait partie de l’échelle de l’utilisation de la force nécessaire. Et même si l’on se fait attaquer, on ne peut pas dépasser la puissance de l’attaque qui a été commise.
Pourtant, c’est une toute autre chose qui s’est vue au printemps étudiant de 2012. Si vous le niez, soit vous êtes foncièrement fanatisé par l’idéal policier, soit vous êtes de mauvaise foi.
Mon travail le nécessitant, j’ai aussi dû travailler avec des policiers et policières. Certes, je dois le reconnaître, certain-e-s sont proffessionnel-le-s. Mais le ratio actuel me mène plus à croire que l’usage abusif de la force est beaucoup plus facile pour une personne faisant partie de la police que d’une agence de sécurité.
Couper la police ? Pourquoi pas, ça me donnerais plus de contrats ! (Blague à part.)
Vous parlez de motards, de mafia et de gangs de rue.
C’est drôle, il est souvent arrivé par le passé que le SPVM se retrouve dans l’eau chaude pour ses liens louches avec ce milieu… (Et je parle d’un passé sommes toutes assez récent !)
Côté gangs de rue, je connais une rue de Limoilou où un gang armé habite, et où la police ne passe jamais pendant ses rondes…
Personnellement, je prône davantage le droit de se défendre, et non de simplement attendre de saigner à mort dans la rue avant que la police arrive 10-15 minutes plus tard. Mais bon, à chacun ses préférences…
Manifester quand on le veut ? Certainement ! C’est l’expression d’un peuple libre et démocrate. L’interdire tiens du musèlement politique, ce qu’un pays démocratique comme le nôtre ne peut pas se permettre.
Claude C
J’accepte votre suggestion de lecture. Dès que je le trouve, je le lirai !
Cependant, je trouve déplorable cet argument de la droite selon lequel toute la gauche carbure à un consensus orthodoxe.
À vrai dire, c’est la gauche qui se rapproche le plus du centre qui a cette habitude !
Si à gauche on obtient un consensus plus facilement, c’est à cause des cultures qui y ont pris forme, lesquelles ont chacune leurs lectures »obligatoires » et leurs sujets communs. Et encore, souvent ce consensus n’est qu’utilitaire lors de coalitions ou de luttes communes, car » à l’interne » (comprendre ici les milieux intellectuels de gauche) on peut facilement s’obstiner sur des virgules.
De plus, j’ai épousé tant d’idéologies – parfois carrément opposées ! – que personne ne peux m’accuser d’avoir une vision étroite sur les sujets sur lesquels j’argumente.
Cependant, je refuse les paysages globaux, car on peut leur faire dire n’importe quoi. L’Histoire (ou un rapport d’événements, comme je le fais à chaque chiffre de job) ne s’explique pas à partir de paysages globaux, mais à partir de faits et d’événements vérifiables par les gens qui ont étés sur le terrain. (I want to ear the story from boots on the ground ! disait Jessy Ventura en entrevue à CNN, à Pierce Morgan)
Et oui, c’est justement ces »exceptions » et ces »anecdotes » qu’il faut mettre en lumière, car autrement la déontologie ne sert à rien de plus que d’exciter Kant dans sa tombe en prononçant ce mot.
Surtout lorsqu’il ne s’agit plus d’exceptions.
Pour terminer, je vous ai traité de troll car votre argument était mensonger et fallacieux, et que je me suis dit que ce devait être intentionnel. (Non, je ne suis pas plus immunisé que vous aux présupposés.)
Je trouve tout de même drôle que le dernier argument des gens qui ne savent plus quoi répondre est immanquablement »Tu le dis car j’ai une opinion différente de la tienne ».
C’est faux.
Je décèle simplement plus rapidement les failles logiques, les présupposés, les sophismes et les arguments fallacieux que les gens qui n’ont pas étudié la philosophie. Point.
Si quelqu’un a une critique constructive qui me sonne une cloche, je vais accepter l’argument. Autrement, je ne serais pas philosophe.