Les policiers manifestent sans avoir remis leur itinéraire.
Ils bloquent la rue, font un boucan d’enfer et mettent le feu à quelques poubelles.
Nul ne sera surpris d’apprendre qu’ils n’ont pas « été obligés d’intervenir » et qu’ils n’ont procédé à aucune « interpellation », même si des « gestes illégaux » ont été commis et qu’il aurait fallu « intervenir pour protéger les commerçants ».
« Alllooo ?!?!? » comme dirait l’autre tarte : ils n’étaient quand même pas pour se matraquer eux-mêmes!
Au lendemain de ces événements, l’heure n’était pas à la condamnation de la violence et de l’intimidation de la part du SPVM, qui est pourtant généralement d’une sensibilité à faire pleurer la petite fille aux allumettes. « Il y a eu des débordements, car les gens sont exaspérés », soutient Yves Francoeur [La Presse, 18 juin, 2014]. Autrement dit, le président de la Fraternité des policiers ne condamne pas ces gestes justifiant normalement des arrestations par centaines? Pas du tout, car l’« incendie », soyez en assurés mesdames et messieurs, n’était « ni prévu ni voulu ».
Fiou… C’est fou ce qu’on peut être ignorants, nous, les civils. Mais les policiers ont quand même défié le règlement P-6, non? Ne-non, rétorque le choix du chef : « Il faut faire attention. Plus de la moitié des manifestations à Montréal se déroulent sans permis ». Ah bon, on imagine alors que les milliers d’arrêtés se trouvaient tout simplement dans la « mauvaise » moitié alors que les policiers se trouvent dans la « bonne » moitié. Devant la bouche ouverte d’un journaliste prenant minutieusement des notes, Francoeur ajoute, avec toute la verve qui est la sienne : « Même dans le conflit étudiant, à plusieurs reprises, le service de police a donné l’avis aux manifestants comme quoi la manifestation était illégale et ils ne sont pas intervenus ». Les commandements arbitraires sont pourtant si simples à comprendre… Même si Francoeur contredit ici son patron, Ian Lafrenière, qui affirmait dernièrement que seuls quelques groupes radicaux refusent de donner leur itinéraire [Radio X, 14 mars].
Francoeur, comme si ce n’était pas assez, ajoute qu’aucun dommage aux biens publics n’a été commis pendant le rassemblement. C’était, disons, un faux feu avec de fausses flammes qui produisaient une fausse chaleur (par ailleurs inoffensive). Pas un feu d’anarchiste ou de carré rouge : un feu de police. À peine assez puissant pour faire griller une guimauve. Comme le dit, le ministre Robert Poëti, lui qui aimait pourtant tellement griller des étudiants pendant la grève : « Il faut regarder l’ensemble de l’œuvre, les pompiers étaient là pour contrôler la situation. Ils l’ont fait sur le trottoir en avant. Est-ce que c’est bien ? Non. Est-ce que c’était encadré, la réponse c’est oui ». Pour lui, mettre le feu est un geste « symbolique » [JdeM, 18 juin 2014]. On ose à peine imaginer les grognements qu’une telle réponse aurait provoqués s’ils étaient sortis de la bouche d’un porte-parole étudiant pendant la grève de 2012. En parlant des manifestations contre la brutalité policière, le même Poëti affirmait d’ailleurs être « renversé » qu’un « regroupement de personnes s’indigne et se plaigne de violence, utilise cette violence-là comme réplique, et non seulement envers les citoyens, mais vers les honnêtes citoyens, vers les commerçants qui n’ont rien à faire là-dedans » [Canal V, 29 mars 2012]. Il y a manifestement des symboles plus faciles à comprendre que d’autres…
« Mais malheureusement, quand il y arrive des manifestations comme ça, ce n’est pas toujours possible de prévoir ce qu’il va se passer », soutient Gabriel Nadeau-Dubois Yves Francoeur. On comprend, il ne saurait en être autrement : les choses déboulent par fois si rapidement… Ce dernier affirmait d’ailleurs dernièrement savoir quels sont les « groupes subversifs, anarchistes qui tentaient de partir le grabuge dans toutes les manifestations » [98,5 FM, 15 mai 2014]. S’il sait réellement qui sont ces groupes « financés » pour faire du « grabuge », il serait peut-être temps de les « interpeller » avant que quelqu’un ne se blesse, non? Les casseurs professionnels et subventionnés sont si nombreux qu’on en trouve même dans leur rangs. Qu’attend le SPVM avant d’agir?
Ça devient inquiétant, cette histoire…
L’absence d’action pourrait devenir dangereuse pour les policiers. Histoire de faire descendre la pression, certains pourraient se mettre à s’(auto)traiter « d’ostie de bœufs sales, de crisses de porcs, de mangeux de beignes, de chiens, d’imbéciles, de câlice de tatas, de caves et de grosses brutes épaisses » (ou quelque chose du genre). Ils pourraient aussi se mettre à écouter du Dead Kennedys, à faire des graffitis de leur chef avec une balle dans la tête ou ‒ imaginons le pire ‒ à poser des affiches de Mises en Demeure dans leur cuisine.
Certains pourraient s’(auto)poursuivre en s’(auto)plaignant en déontologie de leur (auto)comportement avant d’être (auto)défendue par la fraternité affirmant que des mesures d’(auto)disciplines seront mises en place.
Vous imaginez un peu le bordel?
Preuve, s’il en fallait, que le double discours mensonger et pathétique des forces de l’ordre peut causer de grave dommage au cerveau, des policiers, au moment même où leurs collègues mettaient le feu dans la rue, se sont sentis « intimidés » par une militante qui, semble-t-il, parlait trop fort [JdeM, 18 juin 2004].
La pente est glissante. Les policiers les plus zélés pourraient développer des comportements masochistes. Avec leurs matraques et leurs ceintures, ils pourraient se mettre à faire toute sorte d’affaires qui font pleurer le p’tit Jésus. Sans oublier que les plus intègres et courageux pourraient se casser des membres, se crever des yeux et se faire éclater des « flash bomb » en pleine face pour que justice soit rendue.
L’heure est grave, mesdames et messieurs, il faut agir avant que le chien ne se morde la queue…
j espere que la ministre va lire ca tellement vrai..
la ministre va t elle approuver…1!!!
Hey réfléchissez donc 30 secondes! Pensez vous vraiment que des policiers ont mis le feu! Vous me faites rire, partout sur internet on peut lire le même discours… comme quoi tous les prétextes sont bons pour cracher sur les policiers… comme si c’était les policiers eux mêmes qui ont partis le feu.. Je vous rappel que c’est une manif de cols bleus… Le boyau qui a servi a arrosé l’hôtel de ville, on peut facilement l’associer aux pompiers… le feu?!? Vous êtes de mauvaise foie…
Les policiers ont des armes à feu donc c’est clair qu’ils sont reponsables puisque les autre manifestant n’en avaient pas.
Quand la police tire sur une personne, il y a toujours du monde pour dire que c’est la victime elle-même qui s’est tiré dans le dos.
Hey, relis donc tes nouvelles comme du monde! Même Francoeur a pas nié les événements tels que décrit dans les articles. De toute façon ils ne se gênent pas, eux, pour mettre tout les oeufs dans le même panier lors de manifs qui ne fait pas leur bonheur. Si tu veux de l’autorité, faudrait peut-être commencer par montrer l’exemple.
Si tu regardes des vidéos de la manifestation des cols bleu, tu peux voir qu’ils font brûler… des casquettes de police! Mais oui, bien sûr, c’est peut-être pas la police qui fait brûler des casquettes de policier….
La logique serait d’aller les rejoindre et ainsi commencer à créer un méga-mouvement social, mais non.
Et non, les rôles se renversent, vous devenez les jambons cracheux de niaiseries sur les tribunes, les gauchistes-anachistes-whatever deviennent des envieux individualistes plein de préjugés, et vlan…
Vous avez ici une preuve de l’échec et de l’impossibilité de la mobilisation, et vous faites parti du problème.
Une brèche va s’ouvrir, et vous êtes trop occupés à taper avec votre petit poing sur la table pour la voir…
Faith in humanity disabled…
Ce ne serait pas « logique » mais ce serait certainement la meilleure chose à faire. Ne serait-ce que pour avoir enfin la police de notre bord, pour une fois!
Sauf que je ne sais pas si les policiers, pompiers et cols bleus verraient d’un bon oeil les anarchistes et les carrés rouges se joindre à eux…
Nopus nous sommes essayé à la solidarité plusieurs fois avec les corpo-syndicats et à chaque fois leur service d’ordre nous crisse dehors de leurs manifestations.
Toi tu fais partie du problème, langue sale. C’est énorme pour ceux qui ce sont fait taper dessus de voir ces gens-là briser des lois en toute impunité, c’est normal de réagir. Ensuite on se calme et la logique fait son chemin; http://www.lapresse.ca/debats/votre-opinion/201406/19/01-4777384-lettre-dun-etudiant-aux-policiers-qui-manifestent.php
@Nicolas Gaulin
Donc, en ayant la même logique que moi, tu me traite de langue sale, en mettant le lien de la lettre de GND, qui rejoint mon opinion…
À part ça, ca va?
@ludo Troll, tu prends juste ce qui fait ton affaire.
@ fucking punks
Mon foie est tres bien, Mais ma mauvaise foi est toute tienne 😉
Un méga-mouvement social au côté de la police? Ce ne sont pas les « gauchistes-anachistes-whatever » qui » deviennent des envieux individualistes plein de préjugés », mais bien vous, il me semble bien, qui devrait taper un peu plus du petit doigt sur la table avant d’avancer de telles énormités. Comme si les policiers étaient des travailleurs comme les autres.
Les pompiers? Les cols bleus? Et tout les autres?
Vous allez boguer pour un pourcentage de ce groupe?
Un méga mouvement social c’est un amalgame de groupes. Et oui, bien souvent, aucun de ces groupes est en amour avec d’autres groupes. Mais quand l’ennemi devient commun et plus grand, tout ces groupes qui normalement se calisse des autres groupes forment un »immense groupe ».
Mais je ne vous apprendrez rien, c’est vous l’expert des mouvements sociaux.
Ps( C’est pas vous, dernièrement, qui affirmiez que la droite ne manifeste jamais? Vous ne l’aviez pas vu venir celle-là ou quoi?)
Il me semble évident que la manifestation est un mode d’action plus utilisé par la gauche que par la droite… Et qui a dit que cette manif était de droite?
De quoi vous parlez quand vous parlez de « bogue »? Où ai-je dis que je n’était pas du côté des travailleurs. Ce dont vous parlez, c’est d’appuyer la police et de s’attendre à ce qu’elle participe à un « mouvement social », comme s’ils étaient des cols bleus comme les autres, comme s’ils n’étaient pas le bras armé de l’État et des classes dominantes.
Détail peut-être pas banal… regardez donc quelles opinion se tiennent dans l’anonymat ? Lesquelles s’assument?
Mon opinion ne change plus, les policiers n’ont pas l’éducation morale nécessaire à l,exercice de leurs fonctions… les démonstrations se multiplient autant dans le nombre que dans la gravité.
—->« (…) Est-ce que c’était encadré, la réponse c’est oui ». Pour lui, mettre le feu est un geste « symbolique » [JdeM, 18 juin 2014]. On ose à peine imaginer les grognements qu’une telle réponse aurait provoqués s’ils étaient sortis de la bouche d’un porte-parole étudiant pendant la grève de 2012.
Pardon? Les pompiers étaient sur place pour le superviser le foutu feu. Les étudiants eux, ils n’auraient jamais rien prévu pour éteindre le leur.
Pourrait-on parler d’abus de pouvoir de la part de la police dans ce cas?
J’ai bien hâte de voir qui lâchera le morceau:la police ou les politiciens.Chaque camp ne veut pas lâcher le morceau et les syndicalistes municipaux seront beaucoup plus tenaces¸et unis que les étudiants.Il faut se rappeller qu’il y avait beaucoup de divisions à l’intérieur des mouvements étudiants.Nous aurons droit à un été 2014 extrêmement chaud côté manifestations et grèves de toutes sortes.
M.Lacroix. C’est effectivement à suivre. D’après moi, une des questions importantes est à savoir si les syndicats seront dépassés par leur base, car les ailes dirigeantes ne sont pas très combatives… Sans une pression importante des assemblées, il y aura seulement semblant de lutte, loi spéciale et grincement de dents, comme d’habitude. S’il y a combat, j’ai bien hâte de voir comment les syndicats vont faire avec paralysante question de la « violence et de l’intimidation », qui fera elle aussi surface.
À suivre…
@ Gabriel m. : Évidemment, de l’eau ça éteint le feu et leur présence permettait un certain contrôle: et pi après, faire un feu en pleine rue, qu’il soit sous contrôle ou non, c’est carrément illégal….c’est drôle, quand on a un peu de sympathie pour un groupe, on est bien prêt à faire des concessions….mais quand ce sont les méchants anarchistes…..c’est autre chose….le feu ne me cause pas tellement de problème en soi: c’est plutôt le traitement qu’on lui accorde par rapport à d’autres actes illégaux commis par d’autres franges de la population; pourtant, j’ai assez souvent entendu Marc Parent soutenir que nul n’est au dessus des lois…..
C’est clair que ce feu était une idée vraiment stupide, mais au moins il y avait un minimum de planification dans cette stupidité! La stupidité étudiante elle, elle ne prévoit pas grand chose!
C’est d’autant plus ironique l’histoire du feu que lors d’une manifestation, des gens avaient allumer un feu. Après que les pompiers leur aient donné le feu vert en leur expliquant comment le faire de manière sécuritaire.
Ce feu avait pourtant servi à justifier une répression féroce (avec blessés) de la part du SPVM.
Avec leur sempiternel propagandiste (ai-je besoin de le nommer ?) qui n’hésite jamais à déformer les faits pour « passer son message » qui a affirmé que les manifestants avaient empêché les pompiers d’aller éteindre le feu.
Bref, un feu contrôlé par les pompiers peut être un crime grave et dangereux » s’il est allumé par des « manifestants », mais est « sécuritaire » et quasiment mignon quand c’est fait par des policiers.
C’est ce que je reproche à l’action du SPVM depuis 2 ans: La répression est totalement arbitraire et les décisions d’encadrer ou de punir ne dépend pas de ce qui se passe (des faits), mais des individus et de la « cause » défendue.
C’est l’opposé de l’État de droit. On ne devrait pas vivre dans un état où les autorités décident qui a le droit de faire quoi selon leur humeur. Les règles devraient être les mêmes pour tout le monde.Ou un feu contrôlé est toléré ou il ne l’est pas. Ou une manifestation peut ne pas donnée son itinéraire ou elle est obligée à le faire.
Et le plus terrible est que cet arbitraire est approuvé par une tranche importante de citoyens.
Ce sont les germes du totalitarisme qui sont semés.