Lorsqu’on désire discréditer quelqu’un, il suffit de l’accuser d’être un tenant de la théorie du complot pour l’emboiter. Il y a de ces mots qui nous disqualifient pratiquement même avant qu’on ait ouvert la bouche.
Sans grande surprise, cette accusation va toujours dans le même sens. Elle vise les contestataires de l’ordre et du statu quo. Une partie de la droite a beau soutenir qu’environnementalistes et scientifiques ont manigancé la théorie du réchauffement de la planète; les ministres et journalistes ont beau soutenir que les grévistes étudiants sont « manipulés » par les centrales syndicales; et les policiers ont beau systématiquement affirmer que les manifestations sont « infiltrées » par des « casseurs professionnels »: pratiquement personne ne soutient que ces rêveries sans magie relèvent effectivement d’une théorie du complot.
On a même dit qu’Amir Khadir avait un « agenda islamiste caché »[1], qu’on devait « démasquer l’ultragauche » présente chez Québec solidaire[2], que Kyoto était un « complot socialiste »[3] et que la Fédération des femmes du Québec était « infiltrée » par des « lobbys islamistes »[4] sans que personne ne parle de théorie du complot.
Cette accusation vise en fait les tenants des complots fomentés par l’État. Ceux qui disent que le gouvernement nous cache l’existence des OVNIS, que la première marche sur la lune était un montage et que le 11 septembre était une « inside job », etc. Le procédé est fort efficace. Il suffit d’amalgamer la critique de l’État, des médias ou du capitalisme à quelques théories farfelues soutenues par quelques illuminés et le tour est joué. Cette accusation identifie la critique — tout comme celle de « violence », d’« intimidation », d’ « islamiste « ou d’« anarchiste » —, et lui colle à la peau. Non seulement, ces « mauvais mots », comme dirait Herbert Marcuse, construisent l’identité de celui auxquels ils sont attribués : ils le constituent[5].
Quelques terreurs avantageuses
Il n’y a pourtant pas de complots ― ou si peu. Il n’existe pas de combine uniforme mobilisant des individus particuliers. George W. Bush, Ben Laden, Paul Desmarais, M. Burns et Elvis ne tiennent pas de réunion secrète dans un sombre sous-sol de pierre. Les intérêts des services secrets, de la police, de l’armée, des gouvernements, des médias et des entreprises ne sont pas le résultat d’une seule chaine de rationalité pouvant mener à une pyramide parfaite. Les intérêts divergent, s’opposent, se confrontent même.
Ce qui existe en vérité est… bien pire. La défense des institutions n’est pas le résultat de la stricte rationalité des acteurs, elle agit en amont de leur conscience personnelle. Ce dont il s’agit, c’est d’une logique enserrant les esprits et les regards sur le monde. Cette logique mène les institutions et leurs sbires à tout mettre en œuvre afin de se préserver et de se reproduire. Pour y arriver, tous les moyens sont considérés comme légitimes, y compris la manipulation, le contrôle, la propagande et le mensonge.
Voici quelques exemples…
Dans les années 1960-1970, la GRC, la SQ et la police de Montréal commettent tellement d’actions illégales afin d’amplifier la menace du « terrorisme séparatiste » qu’il est difficile de s’y retrouver : menaces de mort, vols de banques et de dynamites, faux communiqués invitant à la lutte armée, espionnage illégal… Bref : tout est mis en œuvre afin de justifier la répression des mouvements sociaux et, bientôt, la Loi des mesures de guerre[6]…
De 1989 à 1994, Gilles Breault ― alias « Youssef Mouammar » alias « Abou Djihad » ― est agent informateur pour les services secrets canadiens[7]. Pendant ces cinq années, Breault défend l’islamisme radical tout en recevant jusqu’à 7000 $ par mois pour son travail. Plusieurs journaux publient ses lettres aux forts accents d’intolérance. À un point tel que plusieurs le reconnaissent comme un authentique porte-parole de la communauté musulmane québécoise. Titre qu’il mérite d’ailleurs un peu, car il se retrouve rapidement à la tête de nombreuses organisations : la Fondation internationale musulmane du Canada, l’Institut international de recherche islamique, la Communauté de la nation musulmane du Grand Montréal… Le rôle de Breault dans la stigmatisation de la communauté musulmane est primordial. Vous vous souvenez de la « menace terroriste » contre le métro de Montréal qui a fait la manchette des grands journaux au lendemain du 11 septembre 2001 ? On parlait alors d’« armes biochimiques ». Gilles Breault en était l’auteur…[8]
Le 15 mars 2007, lors de la Manifestation annuelle contre la brutalité policière, trois hommes déguisés en « Black bloc » montrent leur badge de policiers à des employés de cinéma afin de pouvoir y poursuivre des manifestants qui tentaient de s’y réfugier[9]. La même année, des policiers armés de pierres et, encore une fois, déguisés en Black bloc seront pris la main dans le sac lors du Sommet pour le Partenariat sur la sécurité et la prospérité réunissant le premier ministre canadien et ses homologues des États-Unis et du Mexique à Montebello[10].
Silence radio
Malgré ces faits éloquents et probants, pratiquement personne dans l’espace médiatique ne remet en question la bonne foi du gouvernement, de la police ou des services secrets. Les « attentats-terroristes-dangereux-islamistes! » causés par une « radicalisation-extrémiste-coranique-au-nom-d’Allah! » de la semaine dernière en constituent une triste preuve. Les journalistes et chroniqueurs, dans ce cas comme dans ceux relevés ci-haut, se font le relais servile de la propagande gouvernementale.
Le résultat est tout aussi prévisible qu’efficace : malgré les faits rapportés par la mère de l’assassin d’Ottawa, la GRC continue de dire qu’il s’agit d’un « attentat politique »; malgré l’isolement physique et mental des protagonistes, on continue de parler de « réseautage international »; malgré les mensonges de la GRC concernant la destination voyage d’un des assassins, on continue de reproduire sans trop se questionner la version « objective » et policière des faits.
Comme aucun journaliste n’envisage que l’État et ses services secrets puissent travailler pour autre chose que le bien commun, le gouvernement n’a plus qu’à répéter ad nauseam que le « terrorisme est parmi nous » pour justifier les hausses de budgets du SCRS, l’intervention militaire en Syrie et la limitation de nos libertés fondamentales ― certains parlent même de « fermer les mosquées », de « bloquer l’immigration musulmane » et d’en finir avec la présomption d’innocence.
La bouche ouverte et les yeux mouillés, telles des oies gavées de chaudes déjections recyclées, les journalistes avalent ainsi avec gloutonnerie les paroles de l’État avant de la vomir objectivement et du matin au soir sur toutes les tribunes médiatiques du pays.
Et par un étrange renversement logique typique de notre sombre époque, ce sont ceux et celles qui refusent de les croire sur parole qu’on accuse d’être « naïfs ».
*
Notes
[1] Éric Duhaime, Sur son blogue, 21 janvier 2011.
[2] Mathieu Bock-Côté, « L’ultragauche démasquée », La Presse.ca, 28 décembre 2010.
[3] « Harper a déjà qualifié Kyoto de « complot socialiste », Le Devoir, 31 janvier 2007.
[4] Djemila Benhabib, « Des affirmations erronées », La Presse, 27 janvier 2014.
[5] Herbert Marcuse, Vers la libération, Les Éditions de Minuit, Paris, p. 97. L’utilisation de “bons” et de “mauvais” mots à des fins de propagande est également relevée dès 1937 par l’Institute for Propaganda Analysis de New York : “How to Detect Propaganda”, Robert Jackall (dir.), Propaganda, New York, New York University Press, 1995, p. 218-219.
[6] Au sujet de la répression envers le mouvement indépendantiste, lire les rapports Keable et McDonald.
[7] Au sujet des manipulations du SCRS, lire les articles d’Alexandre Popovic, « Le SCRS et les médias », parties 1 à 5, disponibles en ligne.
[8] Effectivement, Breault aurait envoyé de nombreuses menaces de mort, sous forme de communiqués, aux ambassades canadiennes.
[9] Pour en savoir plus, lire notre article : « La délicate violence du policier sans uniforme », À qui la rue ?, sous la direction de Francis Dupuis-Déri, Montréal, Écosociété, 2013.
[10] Communiqué pour diffusion immédiate, « La Sûreté du Québec précise certains faits concernant le Sommet de Montebello », 23 août 2007, Direction des communications.
J’irai même plus loin.
Internet c’est fini. Va falloir tout débrancher. C’est comme une police en permanence dans votre maison. C’est l’outil rêvé des dirigeants et de la répression depuis le début de l’humanité. Et ce n’est que le début.
Même si je n’ai rien à me reprocher, ça ne m’intéresse tout simplement plus. Je ne serais même pas surpris qu’un jour on soit forçé à se connecter ou même avoir un compte facebook.
Genre quelques matamores débarquent chez vous et : » Eille pourquoi ta pas de facebook? »…
Bientôt un «best of» des meilleurs «selfy» sur son lit de mort.
Ce n’est qu’un outil. La répression des médias de masse est encore pire. Heureusement qu’il y a Internet pour y faire face, au contraire.
Faux. Les médias de masse n’entre pas chez nous. La surveillance web, oui.
Merci Marc-André Cyr. Je me pose aussi des questions…
Il est très ironique que vous sombrez dans les mêmes conneries que ceux que vous dénoncez dans ce texte.
Idem pour l’incendie du Reichstag, que certains illuminés attribuent aux nazis, alors que c’était clairement des communistes radicaux !
Hein ?
Vous pouvez donner vos sources.
Toutes celles que j’ai vu, basées sur des documents d’archives, montrent clairement qu’il n’y avait pas de « complot » communiste.
Les deux thèses qui restent sont:
1) L’action seul d’un déséquilibré (sur le point de devenir aveugle d’après un diagnostique) se réclamant du communisme (Marinus van der Lubbe)
2) Qu’il ait été manipulé par les nazis (plus spécifiquement par Goering et son entourage). Parce que plusieurs questions restent sans réponse: Comment autant de matières incendiaires ont pu être trouvé sous le Reichstag ? Comment van der Lubbe, qui était sous haute surveillance de la Gestapo (était communiste, étranger de surcroît) a-t-il réussit à préparer et perpétrer son acte sans au moins une complicité passive des autorité (est-ce simple incompétence de leur part) ? Pourquoi Goring a-t-il déclaré au général Haddler que « le seul qui connaisse bien le Reichstag, c’est moi ; j’y ai mis le feu » (est-ce une pure fanfaronnade ?) ?
Les seuls qui aient prétendu qu’il y avait un complot de communistes radicaux ce sont les nazis. Et leur thèse a été totalement démoli par Dimitrov dans son retentissant procès que ceux-ci lui avait intenté.
Aucun historien ne croit un instant que cette thèse officielle puisse être vraie.
Il ne reste que les deux autres. Et la thèse de l’acte isolé a comme principale force qu’il n’y a aucune preuve formelle de l’action des SA et de Goring, seulement un faisceau d’indices.
David Gendron: expliquez-moi ça, au lieu de simplement le déclamer, je vous prie.
Excellent papier ! Merci M Cyr !
Quand le pouvoir organise les faits (et non plus seulement l’information) pour exacerber la dualité, faire peur à sa population et mieux la manipuler…
…Qui sont les vrais terroristes ?
Où est l’éthique à haut niveau ?
Comment peuvent-ils justifier de telles actions ?
Pour protéger le petit peuple d’une guerre civile certaine nous diront-ils…
Par ailleurs cependant, je ne suis pas d’accord qu’il n’y a pas eu (ou n’y a pas) de complots orchestrés à différents niveaux (économiques, militaires…)
Le groupe Bildeberg ?
Les loges franc-maçoniques ?
Et Les Bush ou la CIA ont quand même « couché » avec plusieurs figures emblématiques qu’ils ont ensuite utilisées comme bouc-émissaires (Ben Laden…)
Et bien d’autres sûrement : je ne suis pas un spécialiste.. mais je ne peux pas croire qu’il n’y ait pas de telles associations (même temporaires) décidant de manoeuvres peu éthiques à l’insu et aux dépends du petit peuple…
» le Dr. Kevin Barrett a débusqué un intéressant article de la revue Frontiers of Psychology. Il s’agit du compte-rendu d’une enquête sur l’équilibre psychologique des “complotistes 9/11” (partisan de la thèse selon laquelle il y a eu complot dans l’attaque 9/11) ; le sujet n’est pas politique, il ne cherche pas à déterminer certes si la version officielle est fausse, et si telle ou telle thèse complotiste est fondée ; il examine la démarche psychologique : est-ce un signe d’équilibre ou de déséquilibre psychologique et mental de mettre en cause la version officielle, et de proposer plutôt une version dissidente, qui sera nécessairement complotiste ?
(Dans cette exposition des thèmes de l’enquête, il faut bien voir que le sujet principal est bien la démarche de la mise en cause de la version officielle. Le fait de chercher et de promouvoir une version alternative, nécessairement complotiste, est et doit être la conséquence de la mise en cause de la version officielle, qui est le fait fondamental. C’est dans tous les cas notre avis, et notre position en général étant de dire : “Il y a une seule certitude dans l’affaire 9/11, c’est que la thèse officielle est fausse”.) » Extrait de l’article » La vertu psychologique d’être complotiste » http://www.dedefensa.org/article-la_vertu_psychologique_d_tre_complotiste_21_05_2014.html
Ceci dit, imaginons un monde avec des journaux dignes de ce nom et qui ne seraient pas en quête incessante de commanditaires, un monde où les faiseurs d’opinions et autres plumitifs de l’instantanéité passeraient après le métier d’enquêteur-journaliste. Les complots, c’est à dire les efforts constants de groupes contre leurs semblables humains, les rapports de force qui ne sont pas autre chose que la définition du politique n’auraient plus la même couleur. Et la presse reprendrais son titre de quatrième pouvoir.
« Dans les années 1960-1970, la GRC, la SQ et la police de Montréal commettent tellement d’actions illégales afin d’amplifier la menace du « terrorisme séparatiste » »
Afin d’amplifier la menace ? Pouvez-vous le démontrer ou est-ce une de ces affirmations gratuites ? Moi j’ai vécu ces années d’indiscipline policière et je crois plutôt qu’il s’agissait d’incompétence et de manque de préparation de la part des corps policiers et non d’un complot comme vous avancez. N’oubliez pas que durant ces années , pour devenir policier ça ne prenait qu’une bonne carrure physique et une 9 ième année forte.
Je me souviens de la GRC qui avait incendié un repaire felquiste à Gaspé, une grange si je me souviens, et autre que les arrestations stupides et ignorantes durant la crise d’octobre, ma mémoire ne trouve rien de complot.
« La défense des institutions n’est pas le résultat de la stricte rationalité des acteurs, elle agit en amont de leur conscience personnelle. […] Cette logique mène les institutions et leurs sbires à tout mettre en œuvre afin de se préserver et de se reproduire. Pour y arriver, tous les moyens sont considérés comme légitimes, y compris la manipulation, le contrôle, la propagande et le mensonge. »
Dans ce cas, les méthodes ont été le contrôle, par coercition. Une certaine propagande, présentant les séparatistes comme des terroristes, permît l’utilisation de la loi des mesures de guerre (complètement démesurée) pour renforcer le contrôle coercitif et effectuer des arrestations de masses. On ne parle donc pas de « complot », mais de la défense des intérêt des acteurs bénéficiant de la structure politico-économique. L,auteur le souligne à plusieurs reprises dans son texte, ces acteurs agissent seuls, parfois même les uns contre les autres : il n’y a pas de complot.
Pour finir, le film Octobre, de Falardeau, illustre bien l’ignorance des policiers que vous mentionnez. Il faut garder à l’esprit que les « acteurs » dont parle l’auteur ne sont pas les corps policiers qui le plus souvent, ne font que « suivre les ordres ».
Merci pour les commentaires.
En fait, je dis qu’il n’y a pas de complots partant de la tête de la hiérarchie et descendant jusqu’aux opérations policières, ou si peu. Chaque branche de l’État défend ses intérêts de manière plus ou moins légale, en manipulant, en mentant et en amplifiant certains faits, mais je ne crois pas en l’existence d’un vaste complot touchant toute la hiérarchie et formant une pyramide parfaite.
Concernant les sources et la lutte au FLQ, les rapports Keable et Macdonald sont fort éloquent, de même que le livre de Louis Fournier, FLQ, qui en reprend quelques éléments. Il existe aussi un mémoire analysant ces rapports, disponible en ligne.
Sinon, je peux également vous référer à mes travaux sur l’infiltration dans les mouvements sociaux dans le livre À qui la rue?, dirigé par Francis Dupuis-Déri.
Bonne soirée à tous.
Votre réponse est une description universelle de la nature humaine. Il n’y a pas de débat à avoir là dessus .Le Québec et le Canada sont exactement comme toutes les autres sociétés développées, les nantis se protègent, les pauvres essaient de dégommer les nantis, rien de neuf, rien de surprenant.
Le mouvement anti-austérité c’est quoi au juste ? Une forme de revendication contre les « gros méchants capitalistes » et rien d,autre. Les mouvements de droite ne sont qu’une réaction envers les anti-capitalistes, Plus ça change….
Y-a-t-il un complot dans le sens d’un projet planifié par le pouvoir des oligarchies financières ? Oui et non.
Pas besoin de comploter lorsque les intérêts des grands détenteurs de capitaux convergent ‘naturellement’ et que les institutions et les lois sont faites par et pour l’élite possédante qui reproduit tout aussi ‘naturellement’ et ad vitam ‘nauseam’ les classes sociales et la pauvreté endémique. Cela se fait tout seul car la mécanique est bien huilée.
Mais la notion de complot dans le sens d’un projet planifié par le pouvoir des oligarchies financières supranationales n’est pas non plus à exclure d’entrée de jeu. Elle touche une minorité mais cette minorité détient la grande majorité des capitaux et des dettes nationales mathématiquement presque impossible à rembourser.
De là à dire que les gouvernements sont assujettis aux banques et autres oligarques financiers et qu’ils disposent d’un pouvoir limité, il y a un pas que je franchis allègrement.
Pas besoin non plus d’être communiste pour réaliser que l’analyse marxiste du capitalisme et de sa finalité est d’une aussi brûlante actualité. Marx n’a jamais parlé de complot que je sache mais a démontré comment la concentration des capitaux et l’appropriation des moyens de production par une minorité sonnait le glas de la liberté des individus dans le contexte d’industrialisation de l’époque.
Est-ce que les acteurs des systèmes impériaux et féodaux tous azimuts d’antan ‘complotaient’ pour asservir le peuple et le spolier ? Me semble que cela se faisait ‘naturellement’, la part du lion de droit divin pour les uns et de droit de conquête pour les autres. Bref, par abus de pouvoir et brutalité. Le train-train transhistorique habituel, la cupidité, la loi du plus fort et la reproduction des élites. On n’a rien inventé de mieux depuis pour dominer son prochain et l’asservir (mais je suis certaine qu’on y travaille..).
M’enfin.. pas besoin non plus d’être un spécialiste du discours pour comprendre que la langue de bois institutionnalisée est consubstantielle à ce qui précède.
»l’analyse marxiste du capitalisme et de sa finalité est d’une aussi brûlante actualité » et oui, et sans oublier que ses réponses au capitalisme se sont avérées tellement brillantes qu’il n’y a eu que d’excellents exemples de sociétés qui ont adhéré à ses théories. De superbes réussites sociales, des paradis terrestres. C’est ce qui est merveilleux avec les architectes sociaux; ils se croient tous plus brillants que les autres mais tous oublient le facteur humain dans leur modèles de sociétés humaines.
Je ne peux m’empêcher de constater que vous utilisez une citation de Mathieu Bock-Coté de son article »L’ultragauche démasquée ». Bien que notre bonhomme s’apparente souvent à une chemise brune, dans ce texte il mettait vraiment le doigt sur un bobo. Un des seuls textes de Bock-Coté que je recommande mais celui-là je le recommande fortement. Pas tant une dénonciation d’une théorie du complot plutôt que de l’imbécilité gauchiste en général.
« Pas besoin non plus d’être communiste pour réaliser que l’analyse marxiste du capitalisme et de sa finalité est d’une aussi brûlante actualité. Marx n’a jamais parlé de complot que je sache mais a démontré comment la concentration des capitaux et l’appropriation des moyens de production par une minorité sonnait le glas de la liberté des individus dans le contexte d’industrialisation de l’époque. »
Depuis les temps mégalithiques, et peut-être avant, l’homme agit en homme. Il se concentre sur son bien personnel, suivi de celui de sa famille, de son clan/tribu etc. C’est dans sa nature. Quand les « riches » ou « capitalistes » ou « corporatistes », appelez les comme vous voulez, quand ils ont accumulé au point ou les autres n’ont plus rien à perdre, et bien alors il se produit des révolutions et on leur coupe la tête et bientôt d’autres les remplacent. Et le bal continue. Ce n’est pas seulement Marx qui l’a constaté, mais bien d’autres philosophes bien avant lui.
Napoléon a conquis presque toute l’Europe en installant sa proche famille sur les trônes , et ce combien d’années seulement après que la révolution française mit à mort l’aristocratie ?
Robert Mugabe, le grand libérateur du Zimbawé qui libéra son peuple du joug des colons blancs est au pouvoir depuis combien d,années et quelle fortune a-t-il accumulé depuis ?
Que ce soit par complot ou tout naturellement ne change strictement rien au résultat qui se répète depuis les temps immémoriaux. Et puis ? L’hiver suit toujours l’automne qui est toujours suivi par l’été.
Et tous les communistes qui ont fait tomber des systèmes de privilèges simplement pour les remplacer par d’autres systèmes de privilèges mais dont ils devenaient bénéficiaires. Allez constater la fortune de Fidel Castro par exemple, tout un révolutionnaire oui….