M’étant faite étiquetée d’anarchiste par tous les biens pensants de ce monde, je suis devenue l’ennemie à abattre. Paraît que je ne vote pas, que mon attitude est antidémocratique, que je suis paresseuse et cynique, qu’il devrait y avoir une loi pour me forcer à voter, que je suis une menace pour le système.
L’urnophile social-démocrate est désormais le grand inquisiteur de la démocratie. Selon son schème de pensée, ce moralisateur en puissance a identifié quatre comportements électoraux qui lui permettent d’exercer son jugement dernier : l’abstention, qui est l’incarnation du Mal; l’annulation, qui passe toujours puisqu’elle participe de la grande messe électorale, mais qui sera taxée inutile; le vote par conviction, ce qui l’irrite parce que ça divise le vote; ne reste plus que le vote stratégique, bénédiction de l’urnophile social-démocrate, qui, dans sa grande lucidité de prophète prédisant l’avenir politique de la Belle Province, préférera un monde moins pire plutôt qu’un monde meilleur.
Dans le vote stratégique, l’urnophile social-démocrate refoule les failles du système. Il sait, au fond de lui, que son droit de vote est bien peu de chose et qu’il ne l’exerce pas librement. Il ne vote pas pour un parti, mais contre un parti; il a perdu son visage pour revêtir celui de la majorité. Il se croit rationnel, mais c’est sous la menace du pire, dans la peur, qu’il cochera une case plutôt qu’une autre sur son bulletin de vote. Et c’est probablement parce que son vote manque d’intégrité qu’il a aussi peu de respect envers ceux et celles qui sont en phase avec leurs idéaux.
Je ne sais pas pour toi, lecteur, lectrice, mais moi, j’ai une vision plutôt différente des quatre comportements électoraux cités plus haut. D’abord, voter par conviction, ça a quelque chose de sado-masochiste, mais au moins c’est assumé, alors t’inquiète, je ne te juge pas. Voter stratégique, c’est plutôt comme un one night que, lorsque tu te réveilles le lendemain matin en constatant le genre d’épave qu’il y a dans ton lit, tu te dis : « Eh boy! Je m’en débarrasse comment, à c’t’heure? » Annuler son vote s’apparente au viol consentant, tu sais, quand t’as vraiment pas envie, mais que tu dis oui parce que ton partenaire est achalant. C’est participer du système, mais à reculons. Quant à l’abstention, c’est comparable à l’abstinence, en tant que refus radical, mais en moins plate.
Loin de moi l’idée de te faire la morale, lecteur, lectrice, encore moins de te dire pour qui voter ou de ne pas voter. Cependant, au-delà de l’urnophilie la plus élémentaire, qu’est-ce qui nous empêche de se questionner, en commençant par qu’est-ce que la démocratie représentative et quelles sont les causes de l’abstention? Ce pourrait-il que le moins pire système démocratique ne soit pas le meilleur, comme le moins pire parti ne sera jamais qu’une acception de l’indépassabilité du réel tel qu’il se présente aujourd’hui?
Le génie de l’urne
On me dit souvent que si je veux vraiment changer les choses, ce n’est pas en m’abstenant de voter que j’y arriverai, mais en fondant un parti qui représente mes idées et en me faisant élire. Mais pourquoi voudrais-je acquérir un pouvoir contre lequel je lutte? Comment changerais-je un système en reproduisant ses privilèges et ses mécanismes de légitimation? Le communisme n’a jamais réussi à franchir l’étape cruciale de la dissolution de l’État, car il suffit de donner tous les pouvoirs à un être humain pour qu’il en abuse et en soit grisé, en tant qu’être humain, qu’est-ce qui m’assure que je ne porte pas en moi cette volonté de puissance?
En démocratie représentative, voter, c’est consentir à abandonner ma souveraineté entre les mains d’un représentant, c’est lui donner le pouvoir de m’ignorer quand je descends dans la rue pour décrier ses politiques qui ne me conviennent pas, c’est accréditer son mépris quand au nom d’une soi-disant majorité il m’impose des lois dont je ne veux pas, c’est accepter qu’il me frappe pour rétablir l’Ordre quand je manifeste. La grève étudiante de 2012 nous aura permis de constater concrètement à quel point la démocratie représentative nuit à l’action collective. De concert avec les grands médias, le gouvernement libéral n’a eu de cesse de répéter que ses choix étaient légitimés par la majorité, qu’il représentait la démocratie contre la rue, au point de déclencher une élection dont le véritable objet est de motiver ses pratiques politiques.
La stratégie électoraliste nie l’action collective en ce qu’elle enferme l’électeur dans l’isoloir d’une action individuelle. Elle défait le lien social en laissant l’électeur seul avec lui-même, sachant que sa voix représente peu de chose dans la cacophonie de l’urne. Ainsi, le principal enjeu de cette élection-ci, pour plusieurs, n’est pas tant de construire une société plus juste, que de bloquer les libéraux, ce qui a nécessairement pour effet d’estomper l’extraordinaire lutte sociale dans laquelle les citoyennes et citoyens du Québec se sont engagés depuis le printemps. Autrement dit, elle n’est une diversion.
Le paradoxe de l’abstention
Ce n’est pas tant l’abstention qui est paradoxale que sa critique. L’urnophile affirmera que mon refus de voter me rend responsable du gouvernement en place et que je n’ai pas le droit de m’en plaindre. Pourtant, l’urnophile lui-même a tendance à se plaindre d’un gouvernement pour lequel il n’a pas voté, alors qu’il en est responsable, car il participe de cette « fabrique du consentement », de cette dictature sous couvert de volonté collective, qu’est la démocratie représentative.
L’urnophile dira que l’abstention ne compte pas, qu’elle n’a pas de sens, qu’elle n’est pas utile et qu’elle ne change pas le monde. Pourtant, il se contredira en ajoutant que ne pas voter met en danger la démocratie. Refuser d’exercer son droit de vote, c’est briser la légitimité d’un gouvernement dont le pouvoir s’érige sur une relation strictement électorale.
L’urnophile insinuera que mon abstention relève de l’apathie politique. Mais l’apathie politique n’est-elle pas, justement, le fait de déléguer son pouvoir à quelqu’un d’autre qui s’occupera de la politique à sa place? L’apathie politique n’est-elle pas de reproduire et de conserver ce contrat social de démocratie représentative sans pouvoir espérer mieux? L’apathie politique n’est-elle pas d’aliéner la quotidienneté de l’action politique à l’exercice épisodique d’un droit de vote?
L’urnophile proclamera, finalement, que nous nous sommes battus pour le droit de vote. À cela, l’abstention active ne s’objecte pas, au contraire, les abstentionnistes souhaitent que nous gardions notre droit de vote au lieu de le déléguer à un député. L’abstention ne s’oppose pas à la démocratie, elle se fait la critique radicale d’un droit sporadique soumis au bon vouloir des partis politiques et exprime le désir d’une démocratie plus participative au sein de laquelle la souveraineté de chacun et de chacune se lie dans un avenir collectif.
Se tromper de cible
En s’en prenant à l’abstention active, l’urnophile social-démocrate se trompe de cible. Il se pense de la même gauche que moi. En fait, la social-démocratie a baissé les bras dans la lutte contre le capitalisme, elle croit pouvoir s’en accommoder. Pas moi. Un immense gouffre nous sépare.
Par contre, tous les abstentionnistes ne sont pas anticapitalistes, et les abstentionnistes actifs sont une minorité. Si l’urnophile social-démocrate veut lutter contre l’abstention, il devrait se pencher sur les causes apolitiques de l’abstention et tâcher d’apporter des solutions viables.
En général, un faible taux de participation aux élections est interprété comme une perte de confiance de la population envers ses institutions démocratiques. C’est un facteur parmi d’autres quand le pouvoir a abandonné le peuple et s’adonne impunément, aux regards de toutes et de tous, à la corruption et au copinage.
Ainsi, le sentiment d’abandon joue un rôle psychosociologique déterminant dans le comportement électoral. Tout ce qui est susceptible de faire en sorte qu’un individu ne se sente pas inclus dans un projet de société peut mener à l’abstention comme, par exemple, la difficulté d’intégration des immigrants, la gauche fédéraliste et/ou non-francophone. De facto, les non-francophones s’abstiennent plus que les francophones. Pour cause, 72% des anglophones considèrent qu’ils n’ont pas d’autres options que de voter pour le parti Libéral. On peut facilement déduire que la « gauche » québécoise, étant liée à l’indépendance du Québec, ne favorise pas l’adhésion des non-francophones à un dessein commun dont ils seraient les laissés pour compte. Je conseillerais donc à l’urnophile social-démocrate un brin de jasette avec les non-francophones, mais surtout, de faire en sorte que les non-francophones se sentent inclus dans un projet de société pour le Québec.
L’abstention peut également être liée à un désintérêt pour la politique ou à un niveau d’études bas, ce qui réfère également à un sentiment d’exclusion. L’éducation populaire, les cuisines collectives politiques ou la mobilisation, par exemple, seraient tout à fait à même de convaincre ces citoyennes et citoyens de s’intéresser à la politique et d’aller voter.
Alors, toi, urnophile social-démocrate, engage-toi socialement vers la bonne cible et sacre-moi une petite patience avec mon droit de vote. Parce que je suis à la veille de faire comme toi et de voter stratégique. Sauf que, ce qui est stratégique pour moi, ne l’est peut-être pas pour toi : le moins pire parti pourrait possiblement mener à l’affaissement des consciences, alors que la lutte doit non seulement se poursuivre mais hausser le ton plus que jamais. Comme ce que je désire c’est une révolution profonde de notre société, que la confrontation avec le néolibéralisme sème la révolte populaire et la remise en question de l’ordre établi, je serais tentée de voter du côté du pire. J’ai tendance à croire qu’il n’y a que le pire qui puisse pousser l’humanité « au geste de saisir le frein d’urgence », pour reprendre l’expression de Benjamin.
La stratégie électoraliste, c’est de nous enfermer dans un bocal, où, comme un poisson rouge, on ne peut que tourner en rond. Avec la même mémoire courte qu’un poisson rouge, on tourne, on défèque, on oublie qu’on a déféqué, lorsqu’on se retrouve devant notre merde, on s’imagine que c’est de la nourriture et ça continue indéfiniment. On se goinfre dans l’éloge du même. Au bocal, je préfère la liberté.
Tout simplement superbe! Merci mille fois.
Bienvenu!
J’ai appris à rire des gens qui, en vain, sont disposés envers notre structure socio-économique comme un propriétaire désespéré l’est vis-à-vis de sa maison en ruines. Il tente de réparer la tuyauterie mais, ce faisant, entend une fenêtre se briser. Il accourt pour la réparer, et une fois fait, le toit se met à couler. De même il le répare, puis les meubles s’effritent, et le divan; le système électrique flanche. Un mois de réparation, et tout semble stable…et encore la tuyauterie déconne.
Étrangement, jamais le propriétaire ne pense à déménager; jamais il ne se demande si, peut-être, la maison est vouée à la ruine du fait d’une mauvaise architecture et d’électriciens et plombiers incompétents.
C’est ça, pour moi, l’entêtement que certains ont à voter, voter, voter, toujours voter, espérant qu’un jour les choses changent. Espérer un résultat différent sans avoir préalablement aboli les mécanismes qui l’engendrent relève de la pensée magique.
Au moins, abstinent, je n’ai pas à être le père complice d’un statu quo dommageable.
Aristote : « Il est démocratique que les magistratures soient attribuées par le sort, et oligarchique qu’elles soient électives »
Montesquieu : « Le suffrage par le sort est de la nature de la démocratie. Le suffrage par le choix est de celle de l’aristocratie. Le sort est une façon d’élire qui n’afflige personne; il laisse à chaque citoyen une espérance raisonnable de servir sa patrie. »
Las d’entendre parler de démocratie dans une aristocratie élective!
« ce qui est stratégique pour moi, ne l’est peut-être pas pour toi : le moins pire parti pourrait possiblement mener à l’affaissement des consciences, alors que la lutte doit non seulement se poursuivre mais hausser le ton plus que jamais. » Voilà, merci. Ce passage suffit pour rendre tout le reste du texte inutile. Tout le monde vote stratégique, s’abstenir est stratégique, voter au hasard est encore une stratégie et ainsi de suite. Polariser le truc entre ceux qui votent avec leurs guts et ceux qui votent stratégique, ça ne donne rien. Ça revient aussi, et surtout, à dire aux autres quoi faire / ne pas faire et comment penser.
Pour le reste, le passage dans lequel vous menacez de voter (Libéral je présume) si on vote stratégique – après avoir dit que le vote ne change rien – et bien ça me laisse un peu confus. Ça donne quelque chose de voter, ou pas?
Bref. Du moment qu’il y a un objectif (obtenir une société plus juste par exemple) alors toute démarche en ce sens est stratégique. L’expression « vote stratégique » est donc dépourvue de sens, et à part pour son haut potentiel pour attirer les clics via Facebook (salut!) je pense qu’on devrait l’abandonner tout simplement.
C’est de l’ironie employée comme figure rhétorique. Vous ne pensez tout de même pas qu’après tout cet argumentaire, j’irais vraiment voter à droite? Ni, même, que j’irais voter!
Brillant. La section du texte sur la cible est ce qui me convainc de la pertinence du point de vue de l’absentioniste actif. J’en ai pour ma part contre les abstentionistes chialeux de salon.
J’aurais voulu aller plus loin sur cet abstentionnisme passif, mais le texte aurait été trop long. Je vais peut-être y revenir dans un autre texte parce que le phénomène m’intéresse. Merci de votre intérêt.
Merci. On se sent moins seule…
🙂
Beau texte, mais vous est-il possible de considérer qu’une critique de l’ « abstentionnisme actif » comme vous dites, puisse être faite, non pas d’un point de vue moral, mais d’un point de vue politique ? C’est-à-dire que ce serait la logique politique même l’ « abstentionnisme actif » qui serait critiquée ? Comme le font par exemple le font le texte de Ekopolitica, et celui de Jean-Marc Piotte, publié récemment (voir plus bas). Qu’en pensez-vous ?
Je comprends que votre abstentionnisme actif en soit un de conviction et pour cela, je le respecte, mais ça ne veut pas dire pour autant que cette position ne soit pas critiquable. Dans ce sens, votre réponse « sacre-moi une petite patience » me semble plus démontrer une fermeture au dialogue, qu’une réelle ouverture au dialogue politique.
Est-il possible de considérer que le vote de l’ « urnophile social-démocrate », comme vous dites avec une certaine condescendance, ne soit pas uniquement l’objet d’un aveuglement, mais puisse également être appuyé par une réflexion politique conséquente, et considéré comme un geste d’émancipation, aussi modeste soit-il ?
Ekopolitica. Réponse d’un libertaire solidaire aux anarchistes abstentionnistes
http://ekopolitica.blogspot.ca/2012/08/reponse-dun-libertaire-solidaire-aux.html
Jean-Marc Piotte. Démocratie des urnes et démocratie de la rue
http://www.pressegauche.org/spip.php?article11076
Que mon point de vue soit « critiquable », je n’en doute pas. Nous sommes probablement plusieurs abstentionnistes actifs affichés à trouver les campagnes électorales éprouvantes, non seulement parce que, contrairement aux urnophiles, nous ne trouvons pas drôle la farce électorale, elle nous dégoûte, mais en plus notre position est constamment attaquée par des urnophiles qui voudraient donc nous convaincre d’aller voter.
En ce sens, oui, je suis fermée à un dialogue sur l’exercice de mon droit de vote comme vous seriez fermé et campé dans votre position si je m’attaquais au vôtre. Ce texte n’a pas pour but de vous convaincre de ne pas voter, mais de faire un bref survol des raisons qui motivent ceux et celles qui ne le font pas. En aucun cas je ne ferais la morale à qui que ce soit, les questions politiques ne m’intéressent que sur le plan éthique.
En plus d’expliquer les causes de l’abstentionnisme actif, je donne un aperçu de l’abstentionnisme « passif », ce qui représente pour l’urnophile une solution concrète où mettre sa ferveur électoraliste pour s’attaquer à l’abstentionnisme. Mais j’imagine que c’est dans la logique de la démocratie représentative que de compter sur les partis politiques pour s’attaquer aux « problèmes » plutôt que de compter sur l’engagement social de l’électorat. Parce qu’après tout, voter, ce n’est pas régler des problèmes, mais accorder sa confiance à quelqu’un pour qu’il règle nos problèmes à notre place.
Quant à ma condescendance, c’est une question rhétorique. Je fais une différence majeure entre « l’urnophile socia-démocrate » et le social-démocrate tout court. Et je ne dis pas qu’un social-démocrate n’a pas de réflexion politique conséquente, mais ceux et celles que je côtoie ont plutôt tendance à voir la démocratie représentative comme un mal nécessaire, une étape par laquelle il faut passer, car ils/elles souhaitent aussi une forme de démocratie plus participative, mais c’est probablement un échantillon non-représentatif.
Aussi, vous êtes le bienvenu à me faire part de votre réflexion politique conséquente et à m’expliquer comment vous envisagez l’exercice du droit de vote comme un geste d’émancipation.
L’abstentionniste sera toujours minoritaire et prêchera toujours dans le désert!
miam-miam.
parabens!…
Je suis plutôt mal à l’aise avec votre commentaire. J’ai hésité à le publier, mais j’ai du mal à me résoudre à la censure, même si ça vous aurait rendu service dans ce cas-ci. J’espère que ce genre d’onomatopée hétéronormatif de chasseur en manque de viande réfère au texte et non à l’auteure.
je… comment?…
quoi donc ?…
vraiment?…
Miam-miam veut dire : « c’est bon »… ou miam-miam, j’aime… ou bien : miam-miam, j’en veux encore…
Je m’exprime souvent de la sorte… (peut-être car je suis cuisiner…)
Et le Parabens (tiré du portugais) veut dire : « mes félicitations ».
À quoi donc, autre que le texte qui précède, puis-je ainsi faire référence???…
Un chasseur en manque de viande ?…
de la viande ?…
la chasse?…
Ou est donc le lien qui unit c’est deux propos ?…
Je ne comprend pas… et je dois dire, madame, que vous m’avez grandement offensé.
Toutefois, le texte, cette chose seule qui importe dans cette histoire, car, l’auteur, (on s’en fout, n’est-ce pas ?… ce sont les idées, et sûrement pas les cervelles derrières qui nous importes… sur un blogue… ) donc ce texte, il est très bien, et la prochaine fois, que vous nous écrirez un aussi bon papier, je dirai : bravo championne! (au lieu de miam-miam), et personne n’en pâtira.
Ouf! Vous m’en voyez soulagée! Faut me pardonner, j’ai des ami-e-s qui utilise l’expression « parabin » comme contraction de « paraît bien », j’ai donc cru que vous aviez contracté le « i » au lieu du « e ». Je ne parle pas portugais. Ajoutez à cela le « miam-miam », qui rend le tout juste assez douteux pour faire grimper dans les rideaux les relents de féminisme qui m’habitent!
Ceci dit, je n’ai pas pu m’empêcher d’avoir un fou rire constatant la confusion. Merci d’avoir éclaircit le sens de vos propos.
et bien voilà!…
À la bonne heure.
Sans rancune madame, et mes excuses, encore une fois, pour le flou de mes propos.
un « je suis d’accord » suivit d’un « bravo! » auraient suffit, je l’admet.
sur ce, au plaisir de vous relire.
Peut-être que mon commentaire n’a pas sa place ici. Facile de sentir qu’un texte à contre-courant ne soit pas le bienvenu, ici non plus. On entend une « écoeurantite-aigu » dans le propos.
Avec raison dû la situation; l’espoir du printemps Québécois qui se tourne en automne électoral. On aurait espéré mieux, on y aura même cru fort à un moment donné lorsque nous étions plus de 250 000 dans nos rues…
Tout c’est pas mal éteint depuis. Les manifestations des dernières semaines n’ont plus le souffle qu’elles avaient.
Personnellement, je trouve que toute cette campagne électorale continue à nous ouvrir les yeux sur la corruption de notre gouvernement, de notre police et même de nos médias qui s’amusent à refaire la loi en ne favorisant que quelques partis. Je croyais notre Radio-Canada intègre il y a moins d’un an de ça…je me réveille un peu sur le tard, les yeux de plus en plus grand ouvert.
Cela dit, le système actuel est là. Et oui, qu’on le veuille ou non, il nous gouverne. Et la majorité encore ici est complètement endormi d’un sommeil profond…très profond!!!
Et c’est pourquoi je crois profondément (!!!) qu’il doit être réveiller de l’intèrieur. Ça semble être le seul moyen d’arriver à un rvai changement COLLECTIF.
Sur ce, tout arrive au bon moment.
Un parti m’interpelle (enfin!!!!), moi qui ne me suis jamais politisé auparavant; par manque d’intèrêt en effet devant le « show-bizness cheap » de la politique au Québec. Gros parleurs, petits faiseurs et maintenant utilisateur-payeur.
Mais ce n’est plus vrai non plus que « le moins pire parti ne sera jamais qu’une acception de l’indépassabilité du réel tel qu’il se présente aujourd’hui ».
Depuis qu’Option Nationale EST ce « moins pire parti ».
J’y reconnais réellement mon peuple et ses idéaux. En fait, j’y reconnais le rêve québécois plus que jamais en politique auparavant. Et l’approche est clairement honnête; pleine de conviction et de bonnes intentions. Un plan préci, éclairé, étudié, et partagé clairement avec le peuple. Un parti par le peuple et pour le peuple. Le changement de l’intèrieur que j’espèrais.
À mon avis le premier grand pas dans la bonne direction. Parce-que oui, le peuple est endormit et les attitudes radicales ne nous mènent nulle part ces jours-ci. Au mieux, elles nous séparent d’avantage au lieu de nous rassembler…
Nous aurions déjà énormément moins besoin de marcher nos rues sous un gouvernement comme celui que nous propose Option National; clairement à notre écoute.
C’est un réel début en soi, même pour les plus radicaux il me semble, que ce pas dans la bonne direction.
Sur ce, puisque plusieurs médias font dans la « désinformation » ces jours-ci en ne mentionnant même pas ce parti, j’invite tous ceux qui n’ont pas pris connaissance d’Option Nationale en profondeur à lire sa plateforme ici: http://www.optionnationale.org/la-plateforme
Ainsi qu’à écouter l’excellent orateur qu’est son fondateurJean-Martin Aussant ici, ici entre autre:
http://www.youtube.com/watch?v=URm7TJ_D7-c&feature=relmfu
http://www.youtube.com/watch?v=gKEynEkzofc&feature=endscreen&NR=1
Est-ce que cette publicité a été approuvée par le DGE? 😉
Un beau plaidoyer intelligent. Mais, l’abstention n’est pas pour moi une option lors d’élections. Je vais voter tout simplement pour le parti qui partage des valeurs auxquelles je crois, même si ce parti ne remportera pas la majorité des sièges. Je déteste voter contre, je préfère voter pour.
Cela dit, bienvenue sur le site de Voir, madame Lemieux-Couture. Votre parole est rafraichissante et intelligente. Au plaisir de vous relire.
C’est un plaisir de retrouver un lecteur d’une plateforme à l’autre!
Quant à voter par conviction, vous savez que, malgré la métaphore, je ne vous juge pas! 😉
Premièrement, merci beaucoup pour votre texte qui porte à réflexion!
Peut-être est-ce naïf, mais il m’apparaît dommage pour l’abstentionnisme actif de ne pouvoir se dissocier de l’abstentionnisme passif puisque ces deux groupes seront toujours présentés comme un seul groupe monolithique, i.e. le X % des électeurs et électrices qui ne sont pas allés voter. Ainsi, j’ai l’impression que la démarche politique qu’est l’abstentionnisme actif n’a que peu de moyens dans un contexte électoral pour être ne serait-ce que reconnu par la population en général comme une démarche alternative et revendiquer des changements en profondeur du système électoral actuel.
Je me questionne sur quel serait le message véhiculé par un hypothétique abstentionnisme électoral disons relativement massif? Dans ce cas, les gens se questionneraient sans doute sur les raisons d’un si faible taux de participation aux élections: peut-être par apolitisme de la population, peut-être par désintérêts des enjeux de la campagne, mais il m’apparaît plutôt impossible qu’alors les gens disent « Voilà, la population s’abstient de manière active, elle veut autre chose » puisque les abstentions ne tiennent pas compte des idées sous-jacentes. Ça ne changera sans doute rien non-plus à la légitimité que s’octroiera le gouvernement élu. Je me demande donc dans quelle mesure l’abstentionnisme actif compte passer son message (si ça fait partie de ses buts). Aussi, pour vous, s’agit-il d’une démarche tout à fait anti-électorale même si le système en venait à être réformé pour adopter un scrutin proportionnel et des instances décisionnelles plus participatives?
Au plaisir de vous lire.
Ma réflexion ne s’inscrit pas dans le cadre d’une « démarche électorale », au sens où je n’envoie pas de message aux partis politiques. Peu importe le type d’abstentions, un faible taux de participation est interprété comme une perte de confiance en les institutions démocratiques. Il serait absurde de croire que cela n’a pas d’impact quand on voit les publicités de DGE pour convaincre les gens de voter. Il est possible et probable de croire que si le taux de participation restait faible, les partis politiques finiraient par offrir une réforme superficielle du système, comme le scrutin proportionnel, histoire de calmer les enjeux et de ramener la population aux urnes. Mais que le scrutin soit proportionnel ou non ne change rien au fait que, dans la démocratie représentative, voter c’est déléguer son pouvoir à un représentant et le même type de relation de pouvoir se maintient. Il est inutile de croire que la solution puisse venir des partis politiques, les solutions nous appartiennent, en tant que société, et il nous appartient de les concrétiser.
Forte en analyse mais sérieusement les qu’en dira t-on et tout autre tralala pseudo utile à l’épanouissement de chacun via le jour de la marmotte me laisse pantois quoique divertissants par moment. C’est facile ou tentant de vouloir circonscrire le réel dans un espace ou une boîte mais cela n’est-il pas qu’un piège servant tout au mieux à enorgueillir les égos bien pensant ? Paradoxalement je pose la question et je ne vise personne en particulier car je reconnais l’utilité des mots pour éclaircir les choses et toute formes servant cet objectif mérite qu’on s’y arrête ne serait-ce pour prendre connaissance des points de vue visant à briser la toile de l’illusion collective.
Voter ou ne pas voter, peu importe, mais il faudra tout de même continuer de brasser la cage de ce système parce que le PQ d’avant le PLQ actuel a fait autant – sinon plus – de dommages à notre province. En ce sens, voter dans cette élection n’est pas la solution à tous nos maux.
Advenant que nous ayons un jour un système Suisse/Californien de référendums d’initiatives populaires qui ferait que tous les projets de loi soient proposés par les citoyens et qu’ils soient soumis à leur vote, seriez-vous toujours aussi abstentionniste?
Personnellement, c’est le seul système qui m’intéresse. Tout le reste – et surtout ce vieux système parlementaire britannique – est une mascarade.
Évidemment, l’abstention ne signifie pas le désengagement social et politique. Au contraire, elle s’inscrit dans une démarche d’actions que le slogan « agir au lieu d’élire » résume bien.
Quant au système de bipartisme PQ/PLQ, je vous donne raison, il est extrêmement dommageable. Les deux partis se passent la poque. Et ceux et celles qui croient que le PQ est moins pire se bercent dans l’illusion.
Si le système démocratique était plus participatif, oui, je participerais. Mais je crois que cela passe d’abord par une décentralisation du pouvoir qui permettent la démocratie directe et l’autogestion. Ce que je veux dire, c’est que, par exemple, je vois difficilement comment je pourrais voter une loi sur l’exploitation du Nord du Québec puisque je n’ai qu’une idée vague de la réalité quotidienne là-bas. Je crois que c’est aux populations locales d’évaluer leurs besoins, leurs ressources et comment ils les exploitent.
Cela dit, plusieurs options sont possibles et je n’ai pas de réponse toute faite sur quel serait le meilleur système. C’est quelque chose que nous devrions créer collectivement.
Je suis un vieux prof de 65 ans. J’ai lu votre texte et j’aurais pu l’écrire il y a 65 ans. Sauf qu’il y a 65 ans je n’avais pas les « couilles » pour le faire. Vous n’en avez pas non plus. Il y a belle lurette que j’ai appris que le monde avait moins besoin de couilles que d’idées. Il y en a chez QS. Ce sera mon vote.
D’abord, laissons tomber, si vous le voulez bien, l’expression phallocentrique « avoir des couilles » et remplaçons-la par « avoir du courage ». Si je vous comprends bien, j’ai le courage que vous n’avez pas eu il y a 65 ans d’écrire ce texte, mais par le fait même, je n’ai pas de courage? Logique. Qui plus est, si on veut parler d’idées « neuves », il y a tout lieu de croire que la démocratie représentative a existé avant sa critique. Mais bon, la nouveauté est-elle vraiment un critère pour déterminer si une idée est « bonne »? Quand à avoir besoin de courage ou d’idées, je crois que ça prend les deux, car il faut du courage pour exprimer et concrétiser ses idées, être le changement, affronter le discours dominant, … Adorno écrivait, dans Minima moralia : « La Beauté et la consolation sont dans le courage de regarder et de maintenir son regard dans l’horreur en espérant un monde meilleur malgré tout. »
je ne comprend pas pourquoi tu ne va pas voter pour la constituante , je trouve que ce parti te convient parfaitement car c est un parti qui donne le pouvoir au peuple , je crois qu il y a assez de parti au Québec pour qu on puisse y trouver notre compte je t invite a venir consulter les documents du groupe que je donne le lien plus bas , c est mal dit mais bon je t invite quand même a consulter les documents sur la constitiante , je suis plutôt convaincue que tu sera ravie de leur idée et que tu décidera de voter on parie? https://www.facebook.com/groups/125414034259432/
Si le Québec veut une constituante, il faut descendre dans la rue et l’exigez ensemble. C’est ce que l’Islande a fait.
J’aime bien vote texte et vous comprend tellement face à ce système qui semble tout sauf démocratique. Je pense en grande partie comme vous, autant pas voté tant qu’à voté pour ce qui s’offre à nous mais moins on vote, plus les opposants de la démocratie sont fort.
Vous dites que ne pas voter est un signe de manque de confiance du peuple envers le gouvernement mais si c’est vrai, le manque de confiance est l’arme ultime du gouvernement corrompu qui peut se faire élire à répétition avec un appuie très faible.
L’histoire nous à apprit qu’il était possible de battre la corruption par la démocratie. Si je me rappel bien de ça biographie, René Lesvèsque avait du engagé les frères Rougeau (des luteurs) pour protégé les électeurs de son compté des hommes de bras de l’union national quand ils s’était présenté au PLQ.
Aujourd’hui, la corruption c’est installé à nouveau et il y temps de se tenir tous debout face à cette corruption et il vaut mieux ce battre contre la corruption par la démocratie que par la guerre. Une arme sans violence contre la corruption nous est donné et celle ci nécessite seulement notre vote à condition qu’il y ai un parti qui qui représente le peuple.
Ce parti, il existe déjà et c’est la coalition pour la constituante, un parti qui propose une seul chose, donner la chance aux citoyens d’écrire une constitution à partir d’une assemblé constituante composé de 125 citoyens d’aucune allégeance politique pigé au hazard parmi les volontaires qui vont avoir comme mission interrogé la population sur ce qu’il désire comme constitution et passé celle-ci au référendum au final pour être sur que c’est ce que la population désire.
Attention, ce projet n’est pas souverainiste. Chaque état des États-Unis à leur propre constitution en plus de celle national.
La constitution serait une ligne à suivre pour les futurs politiciens, leur rappelé que le gouvernement travail pour le peuple et non pas le contraire. Un coup la constitution faite, la coalition dissoudrait le parlement et retournerais en élection.
Je sais que certains diront que ça donne rien de voté pour un petit parti mais tout les partis on commencé petit et avec internet, il est beaucoup plus facile de contré la désinformation des médias à nous faire à croire que juste 5 partis existe au Québec alors qu’il en a en vérité 21.
Si vous voulez toujours pas votez, je respecte ça mais dire que voter ne sert à rien est faux. Si tout ceux qui s’abstienne de voter votait pour la constituante, il serait probablement élue majoritaire le 4 septembre.
Ne pas voter n’es pas une tactique. La vraie tactique, c’est la lutte sociale, l’engagement, le militantisme, etc.
Par ailleurs, moi, je n’ai rien contre l’indépendance du Québec. Un palier de gouvernement en moins, ce serait déjà ça.
Mais bon, non seulement je connaissais déjà ce parti (la coalition pour la constituante), mais QS aussi propose une constituante dans les six mois suivants sont accession au pouvoir. Je me demande donc pourquoi il n’y a pas eu ralliement? On jase là.
Il serait douteux de faire des prédictions sur ce qui arriverait en admettant que tous les abstentionnistes allaient voter, mais je respecte votre optimisme.
Bravo pour cet article bien construit et merci, Marie christine, je me sens moins seule
Merci à vous.
Plutot que te discutez pourquoi ou non voter je vais prendre vos affirmations a bras le corps …
(1)
« En démocratie représentative, voter, c’est consentir à abandonner ma souveraineté entre les mains d’un représentant »
« de cette dictature sous couvert de volonté collective, qu’est la démocratie représentative »
« On se goinfre dans l’éloge du même. Au bocal, je préfère la liberté. »
« Mais que le scrutin soit proportionnel ou non ne change rien au fait que, dans la démocratie représentative, voter c’est déléguer son pouvoir à un représentant et le même type de relation de pouvoir se maintient »
« qui permettent la démocratie directe et l’autogestion »
(a) Dites moi donc concretement ce qu’est votre alternative a la democratie representative ?
(b) Vous ne pensez pas que dans le fond vos critiques se fondent aussi sur une vision superficielle du travail des parlementaires ?
(c) Je suis un citoyen informe ( lecture de nombreux quotidiens dans le monde chaque jour, lecture compulsive des textes, des commentaires de citoyens, ecoute de l’assemblee nationale et des commissions parlementaire …
Mais tout de meme je vois pas comment je pourrais fonctionner avec une democratie non representative …
Je peux bien ecouter a 22:00 la reprise de la commission sur les institutions sur le projet de loi x,y ou z …
Mais dans tous les cas de figure j’aurais pas le temps de faire ce travail et mener mes activites professionnelles.
A quel moment je pourrais faire l’etude article par article ?
Et puis meme si on disait certains citoyens seraient choisit pour faire ce travail … c’est comme un peu reinventer la roue … et on se sort pas de l’idee de la representation.
(d) Comprenez vous bien le travail legislatif qui doit etre fait ou pour vous voter une loi c’est ca prend 2-3 minute de son temps ?
(e) Je pense que c’est minimiser le travail qui peut se faire dans une formation politique par des relosutions et des congres et celui qui se fait au gouvernement pour qu’un projet de loi chemine et soi depose …
(f) Dans votre proposition qu’est ce qui remplace ce travail ?
On ecrit des lois chacun sur le quoi d’une table et on la soumet sur facebook ou tweeter ?
(g) Juste pour une commission parlementaire les elus peuvent recevoir des dizaines , sinon des centaines de memoire … vous avez le temps de tout lire ca ?
Et pour votre sophisme de la liberte ….
Choisir un programme de gouvernement et des representant plutot qu’un autre c’est aussi utiliser sa liberte …
Votre liberte n’est pas meilleure que la mienne …
Et puis sur le fond, au moins je peux avoir la pretention de vraiment influencer les orientations alors que pour vous tout se passe dans votre tete en l’an 4568 sur une planete imaginaire plutot que le reel ….
—-
(2)
« Peu importe le type d’abstentions, un faible taux de participation est interprété comme une perte de confiance en les institutions démocratiques »
» Il serait absurde de croire que cela n’a pas d’impact quand on voit les publicités de DGE pour convaincre les gens de voter. Il est possible et probable de croire que si le taux de participation restait faible, les partis politiques finiraient par offrir une réforme superficielle du système »
Avec toutes les critiques dont le qualificatif « cette dictature » que vous avez fait du systeme et des gouvernements pourquoi donc s’inquieterait -il de l’abstention ?
N’est-il pas plus coherent en regard des nombreuses critiques que vous avez faites que ceux-ci ( les gouvernements ) ne se preocupe pas des abstentionistes …
Et puis dans le fond vous evoquez que les gouvernements vont necessairement s’en preocupper comme s’il y avait une quelconque logique derriere cela
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(3)
« constamment attaquée par des urnophiles qui »
« sur cet abstentionnisme passif »
» du point de vue de l’absentioniste actif. J’en ai pour ma part contre les abstentionistes chialeux de salon. »
« entre « l’urnophile socia-démocrate » et le social-démocrate tout court. Et je ne dis pas qu’un social-démocrate n’a pas de réflexion politique conséquente »
Ouf la zoologie sans grand interet …
J’en revient a (1) Expliquez moi donc dans le concret comment tout le travail actuel se fait sans democratie representative ?
Dabord félicitation pour votre texte !! En tant que jeune « urnophile » (j’avous correspondre à votre définition) je ne m’étais pas encore imaginé que quelqu’un pouvait ne pas allez voter avec autant de conviction. Une question sans réponse me restent cepandant en tête : Quelle autres moyens de changement politique vraiement efficace proposez-vous ?? Vous dites : « les abstentionnistes souhaitent que nous gardions notre droit de vote au lieu de le déléguer à un député. » Certe, mais comment aisse possible sans d’abord prendre le pouvoir légitimement ? Changer un système imparfait par ses propres mécanismes imparfaits est certe une tâche ardu, mais pas impossible.
Vu l’ampleur de votre insatisfaction envers l’actuelle système capitalisme néolibéral (insatisfaction que je partage) et la nécessité indéniable de réforme démocratique majeur que vous semblez espérer autant que moi, il m’apparait évident que nous sommes devant une cause commune. Mais qu’arriverrait-il si le 4 septembre prochain personne ou presque alllait voter ? Vous croyez vraiement que nos dirigents actuelles en serait navré et que tout à coup ils nous redonnerait le pouvoir docilement parceque nous refusons de jouer à leurs jeux ? Je crois plutôt qu’un certain cahot naitrait de la situation et l’histoire nous montre que ceux qui sorte gagnant d’un cahot le font généralement par la force et une belle dictature en résulte.
Je crois que si le peuple s’affranchit de l’influence des grands médias et qu’ils votent massivement pour des nouveaux partis trop jeunes pour être corrompu, une véritable révolution pourrait alors avoir lieu avec en tête de liste les réformes démocratiques et économiques que nous croyons tous nécessaires vous y compris puisque vous dites dans vos commentaires : « Si le système démocratique était plus participatif, oui, je participerais. Mais je crois que cela passe d’abord par une décentralisation du pouvoir qui permettent la démocratie directe et l’autogestion. »
Cela n’arrivera pas comme par magie. Il faut provoquer les choses et le choix de ne pas voter, aussi lucide puissent-il être, ne serre en bout de ligne qu’à ceux qui mannipulent le bocal. Si un poisson refuse de nager, ya qu’à le laisser couler. Par contre si tous les poissons sortent de leurs torpeurs et décide de ce réapproprié l’océan, alors tous est possible non ??
Voter ou ne pas voter ne change pas le monde. Et il faut comprendre que, malgré que vous croyez que ne pas voter sert à ceux qui manipulent le bocal, voter leur sert encore plus.
Personnellement, je suis sortie de cette logique. Ça ne se fait pas si facilement. On est élevé dans la démocratie représentative comme si on nous avait dressé à la soumission. Se départir des vieux modes de pensée provoque toutes sortes de débats et de déchirures intérieures. Il ne s’agit pas simplement de sortir de l’influence des grands médias, il y a toutes sortes de structures en place dans la société pour nous faire marcher au pas, fabriquer notre consentement, nos désirs, nos besoins, pour nous faire croire à un simili-pouvoir qui se solde par un sentiment d’impuissance.
Ce n’est pas pour rien, d’ailleurs, que Charest craint le rue, car c’est là que s’exprime le plus grand pouvoir du peuple. Le peuple tire une grande force dans l’action collective. Ainsi, je pense qu’il vaut mieux s’engager socialement que de voter. Il vaut mieux incarner le changement que l’on désire. L’action directe, les manifestations, le désobéissance civile, la révolution, tout ça sont des moyens de changements politiques. Ils vont de paire avec un militantisme actif et la mobilisation.
En ce qui concerne ce qui arriverait si tout le monde n’allait pas voter, je n’ai pas de réponse toute faite, sauf qu’aucun gouvernement n’aurait la légitimité de se former et se buterait à un refus de peuple d’approuver son pouvoir.
Et oui, le faible taux de participation inquiète les partis politiques. C’est souvent à force de faible taux de participation que des réformes sont proposées, pour ramener les gens aux urnes.
Très bon texte et merci, merci beaucoup ! J.Charest
Au risque de vous décevoir, Charest serait plutôt du genre à m’accuser de violence et d’intimidation. Les anarchistes font partie de tous les mouvements sociaux, ils sont le moteur du changement par leur engagement. Et Jean, il aime pas ça qu’on remette en question son pouvoir, ou même, le pouvoir.
»Et oui, le faible taux de participation inquiète les partis politiques. C’est souvent à force de faible taux de participation que des réformes sont proposées, pour ramener les gens aux urnes. »…
Vraiment ! Certains se servent de la démission citoyenne pour instaurer des régimes autoritaires. D’autres se battent pour leur droit de vote. Il est plus simple de réformer un régime démocratique que de chercher à l’instaurer. La situation sociale que nous partageons et la réalité que nous vivons est en lien direct avec votre attitude. Croyez-moi, nul besoin de se faire violence devant l’aplaventrisme ou l’aveuglement volontaire. Pour l’instant, c’est du tout cuit merci !
Oui, je suis la grande coupable de l’humanité, bien sûr. Vous me crucifierez sur l’autel de la « démocratie » pour vous expurgez de vos fautes. En attendant, je vais continuer de me battre pour que vous viviez dans un monde meilleur, car je n’ai ni démissionnée ni témoigné d’aplaventrisme.
Je lis tes nouveaux commentaires et je pense que t’as evite le mien ne sachant pas quoi repondre.
Plus facile de repeter des generalites …
« Oui, je suis la grande coupable de l’humanité, bien sûr. Vous me crucifierez sur l’autel de la « démocratie » »
« On est élevé dans la démocratie représentative comme si on nous avait dressé à la soumission »
J’ai pose des questions tres concretes
22 août 2012 · 18h59
sur comment tu comptais remplacer le travail qui se fait pour le cheminement des projets de loi et sur des propos qui a mon sens repose sur une vision superficielle.
C’est bien beaux evoquer que tu es libere de la democratie representative mais concretement demain matin ton etat tu le fait fonctionner comment ?
Je pense que certains confondent un etat en 2012 avec une grande hutte amerindienne ou le vaisseau entreprise en l’an 2456
D’abord, avons-nous élever des cochons ensemble? Je priorise l’utilisation du « vous », parce que cela instaure, d’un point de vue éthique, une distance et un respect.
Ensuite, vous m’avez poser un kilomètre de questions, je n’ai pas le temps d’écrire 3 kilomètres de réponses, et si je le faisais, j’enverrais ça à une maison d’édition au lieu de le publier en commentaire sur le site du Voir. Je ne suis pas, non plus, professeure de petite école, si la question de la démocratie représentative et ses alternatives vous intéresse tant que ça, pourquoi ne pas entreprendre une démarche autodidacte? Plusieurs ouvrages traitent de ces questions et offrent diverses pistes de réponses. Évidemment, cela demande de penser le monde autrement, de penser la politique autrement, de penser sans les relations de pouvoirs qui sont tellement bien imbriquées dans nos vies que nous ne constatons plus leur présence, voire les défendons comme vous le faites.
Votre approche m’est apparue agressive et incohérente, je m’accorde le droit de répondre ou non, ça ne fait pas de vous quelqu’un de plus intelligent et ça ne fait pas de moi une fille qui répète la « cassette » anarchiste. Mais pour répondre à la seule de vos phrase qui, cette fois, finit par un point d’interrogation, je vous dirais qu’il n’y a pas lieu de faire « fonctionner » l’État, que « prétendre que l’être humain a besoin de l’État pour exister, c’est comme prétendre que les animaux ont besoin de la ferme pour vivre ». On peut très bien choisir l’autogestion.
(1)
« si la question de la démocratie représentative et ses alternatives vous intéresse tant que ça, pourquoi ne pas entreprendre une démarche autodidacte »
Ici il y a deux sophismes … le sophisme du renversement et celui qui consiste a renvoyer des references ( sans préciser de plus lesquels).
C’est a vous qui avez des critiques si importantes de la démocratie représentative de nous montrer une alternative.
Car évoquez dans le vide se liberer de la démocratie representative sans évoquer d’alternative … ca c’est incohérent.
La realité c’est que c’est a vous d’évoquez en quoi votre propore s’inspire pas d’une vision superficielle du travail de parlementaire, ce que vous ne faites ni dans votre texte ni dans vos commentaires et non plus dans ce dernier commentaire.
—
(2)
De plus ici vous allez plus loin et je pense que c’est tordu …
Non seulement plus de démocratie représentative mais ici plus d’état …
» prétendre que l’être humain a besoin de l’État pour exister, c’est comme prétendre que les animaux ont besoin de la ferme pour vivre ». On peut très bien choisir l’autogestion »
1- Je pense pas que vous parlez pas d’une societe moderne en 2012 …
2- Le plus fascinant c’est que ca rejoint la droite libertarienne ( est-on dans la droite libertarienne ?)
3- Dans le fond la recherche fondamentale universitaire se finance comment dans votre truc … sans l’etat ?
4- La redistribution de la richesse on la fait comment sans etat ?
—
(3)
« Votre approche m’est apparue agressive et incohérente »
-Pour la coherence dites moi ou j’ai été incoherent dans mes commentaires sinon c’est un sophisme ?
Sinon c’est un sophisme …
-Pour l’agressivité lisez certains de vos propres commentaires dont celui qui me repond …
Je vous retourne donc le compliment.
—-
(4)
« D’abord, avons-nous élever des cochons ensemble? Je priorise l’utilisation du « vous », »
Le sophisme des « tu » et des « vous » je n’en ai cure … qui est une variante dans le fond de la fausse objection.
Ici ca sert juste de truc rhétorique et de prendre de haut son interlocuteur.
—-
(5)
« vous m’avez poser un kilomètre de questions »
Ben non a peine quelques lignes … c’est pas critique de la raison pure …
Et puis dans le fond vous me faites le sophisme de l’homme de paille ici … bravo …
http://voir.ca/yohann-hetu/2012/02/07/les-trolls-aiment-les-caresses/
1)
Pour l’attaque personnelle … le troll adhominen …
J’avais deja vu la caricature … très bien faite et le style de manière générale est intéressant …
Mais selon votre propos … si j’écris que c’est super bon … je suis un bon internaute mais si j’émets des critiques je suis un troll pis un tata …
2) Je suis tanné des blogueurs qui voient leur espace comme un espace unidimensionnel pour faire leur spin et être applaudi par 4-5 suiveux … et qui répondent pas aux critiques légitimes ….
3)
Lisez mon propos calmement vous allez voir que c’est des critiques légitimes.
Je vous invite a y répondre …
4)
Une incohérence sur le propos de votre texte et la manière de me répondre …
Votre propos parle d’action, parle de mobilisation … de ne pas être dans le bocal …
Des citoyens informés qui debattent … ca veut aussi dire que votre propos de blogue peux aussi être l’objet de critiques … et même de critiques systématiques
Je peux sortir du bocal en autant que je vous critique pas trop ?
5)
Sur le fond …
« prétendre que l’être humain a besoin de l’État pour exister, c’est comme prétendre que les animaux ont besoin de la ferme pour vivre ». On peut très bien choisir l’autogestion »
Je pense que vous nous amenez dans autre chose qu’une société moderne en 2012 …
Elle se fait comment la recherche universitaire et la redistribution de la richesse …
Ben oui je suis fatiguant avec ca …
On devrait laisser les idéologues nous abreuver de généralités …
6) Si la discussion avec les « trolls » c’est pas votre fort … vous pouvez toujours faire comme Jérome Lussier ou Simon Jodoin qui m’ont bloqué …
Et ensuite nous faire des textes sur la démocratie … l’engagement … le dialogue … la liberté d’expression …
J’avais déjà remarqué que votre émotivité l’emportait sur votre rationalité, c’est pourquoi le dialogue me paraît inutile. Par exemple, votre utilisation du mot « sophisme », dans votre commentaire précédent, n’a rien d’un argument en soi. Vous le répétez ad nauseam comme si la répétition était votre seule arme rhétorique, mais en fait c’est un mécanisme de défense. Je ne vous le reproche pas, remarquez, car tout le monde aujourd’hui emprunte les termes de la rhétorique alors qu’il n’en n’ont aucune notion ou très peu. Même chose lorsque vous dites que mon utilisation du « vous » est méprisante. Puisque je vous ai dit que j’utilisais le « vous » pour créer une distance éthique et un respect, c’est de la mauvaise foi d’interpréter qu’il en est autrement.
En ce qui concerne votre interprétation selon laquelle je ne veux pas répondre à la critique, vous érigez une généralité à partir de vous-même. Et non seulement je vous ai répondu, mais j’ai répondu à d’autres commentaires qui remettent en question ma pensée. Si je croyais que mon blogue était un espace unidimensionnel, je ne me donnerais certainement pas la peine de répondre à qui que ce soit. Je considère au contraire que c’est un excellent exercice de réflexion dans l’espace collectif.
Vous interprétez que je ne suis pas calme et c’est encore une fois faire intervenir des émotions là où il n’y a pas lieu. Croire que vous suscitez chez moi un quelconque énervement, c’est vous accordez beaucoup de crédit.
Vous ne pensez pas que si d’autres bloggueurs vous ont bloqué, il y a peut-être quelque chose qui cloche avec votre façon de nous aborder?
Reprendre mes phrases, les couper et les rabouter pour ensuite faire une liste d’épicerie de questions qui partent dans tous les sens n’a rien d’une pensée cohérente. Et je répète, je ne suis pas là pour penser à votre place ou faire votre éducation. De plus, en me demandant de vous produire une thèse de 300 pages sur les alternatives à la démocratie représentative, vous êtes hors du propos du texte qui visait simplement à expliquer l’abstention. Mon texte offre même des solutions concrètes aux grands défenseurs du système parlementaire britannique pour qu’ils puissent lutter efficacement contre l’abstention, là où elle est passive. Je suis altruiste de même.
Votre société moderne, 2012-style, avec son système d’esclavagisme planétaire d’exploitation des ressources jusqu’à plus soif mène à l’extinction de la race humaine dans la souffrance. C’est ça votre vision du meilleur système du monde? Je comprends que nous ne partons pas des mêmes bases pour discuter, vous ne savez même pas que « libertaire » s’oppose à « autoritaire » et que c’est un adjectif qui n’appartient ni à la gauche ni à la droite, c’est un autre axe politique, comme l’axe identitaire par exemple. Vous croyez vraiment que vos gouvernants sont en mesure de financer adéquatement la recherche universitaire et d’effectuer une redistribution équitable de la recherche? Vous voyez cela actuellement dans nos sociétés modernes? Bien sûr que non, la richesse comme la recherche universitaire sont orientées vers des intérêts privés auxquels vos dirigeants sont liés. Mais pour répondre à comment faire mieux, il n’y a pas une, mais plusieurs réponses possibles. Un idéologue vous dirait qu’il n’y a qu’une seule réponse, la sienne. Je vous dis qu’il y en a plusieurs et que je ne suis pas là pour penser à votre place, ni à la place de la collectivité. C’est aux citoyens et citoyennes de se réapproprier, conjointement et solidairement, des outils collectifs afin de participer au bien de chacun chacune. Et cela ne s’établit que collectivement et peu changer d’une collectivité à une autre.
Peut-être y verrez-vous du chaos, moi, j’y vois des possibilités.
Peut-être y verrez-vous une vision inapplicable à la modernité. Mais dîtes-vous bien que si nous ne visons pas la décroissance et vite, ce que nous ne ferons probablement pas, nous ferons face à de sérieuses crises financières et écologiques sous peu (dont les symptômes sont déjà visibles).
Mais bon, nous sommes à des lieux du sujet de mon article. Et je considère que je vous ai suffisamment donner de mon temps. Vous pouvez donc continuer à crier aux sophismes et tout ce que vous voulez, ce ne sera que perpétuer votre monologue. Je ne vous spammerai pas, vous êtes donc libre de commenter ou non, mais rentrez-vous bien dans la tête que je suis également tout à fait libre de vous répondre ou non.
(1)
« Vous croyez vraiment que vos gouvernants sont en mesure de financer adéquatement la recherche universitaire et d’effectuer une redistribution équitable de la recherche? Vous voyez cela actuellement dans nos sociétés modernes? »
L’etat a decide de faire un organisme qui utilise des chercheurs pour evaluer les demandes de bourses pour la recherche …
Dites moi en quoi sans etat, sans financement public, et sans organisme subventionnaire …
le financement serait plus equitable …
—-
(2)
Grosse grosse incoherence …
« Bien sûr que non, la richesse comme la recherche universitaire sont orientées vers des intérêts privés auxquels vos dirigeants sont liés »
Sans etat et donc financement public …
La recherche serait moins oriente vers des interets prives ?
Pas sur de bien comprendre ….
Sans etat pas sur si ceux qui ont du financement public se retourneraient pas vers le prive …
—-
(3)
Pour certaines disciplines fondamentale comme physique et mathematiques
Moi il me semble que ces disciplines beneficient beaucoup d’un financement public …
Et je vois pas en quoi elle gagnerait de l’abolition de le l’etat …
—-
(4)
« Vous ne pensez pas que si d’autres bloggueurs vous ont bloqué, il y a peut-être quelque chose qui cloche avec votre façon de nous aborder? »
Peut etre que quelque chose cloche avec la demarche des blogueurs en général qui ouvre des blogues ici et la pour donner des generalites et controler leur message ….
Et ca c’est pas quand ils sont pas la pour faire un spin politique ou associe avec une media avec une ligne editoriale …
Dans le fond pourquoi on aime pas mon propos pas juste parce que c’est negatif ( les blogueurs sont capable de gerer les critiques negatives qui s’en tiennent aussi a des generalites )
par contre je m’attarde aux propos, aux contradictions, a la rhetorique utuilise et je suis precis et systematique … les blogueurs se sentent un peu bouscule …
Dans le fond … que les blogueurs sortent donc de leur bocal …
—-
(5)
» mais rentrez-vous bien dans la tête que je suis également tout à fait libre de vous répondre ou non. »
» Et je considère que je vous ai suffisamment donner de mon temps »
Et c’est pas agressif ca … ben voyon …
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(6)
« Par exemple, votre utilisation du mot « sophisme », dans votre commentaire précédent, n’a rien d’un argument en soi. Vous le répétez ad nauseam comme si la répétition était votre seule arme rhétorique »
Je donne la citation et j’explique quel sophisme il s’agit …
Peut etre que vous en utilisez simplement beaucoup ….
Ici encore
» De plus, en me demandant de vous produire une thèse de 300 pages sur les alternatives »
ben oui c’est a nouveau l’homme de paille …
bravo …
ou j’ai demande une these de 300 pages …
—-
(7)
» que si nous ne visons pas la décroissance et vite »
Mais dans le fond en quoi plus de democratie representative ou plus d’etat nous aide a faire ca …
C’est pas le sophisme de l’erreur de correlation …
C’est plate
Obstinez-vous à coup de petits paragraphes à la place. Ce sera plus facile à suivre et plus drôle.
Bravo pour ce texte pertinent et percutant! De tous les donneurs de leçons en période électorale, deux types me dégoûtent tout particulièrement. Premièrement, les tenants du « vote stratégique » qui vouent aux gémonies quiconque ne partage pas leur choix — avec d’autant plus de hargne que je les soupçonne d’avoir eux-mêmes quelques problèmes de conscience, ce qui explique sans doute qu’ils n’aient que le mot « petit » à la bouche. N’écouter que ses « petites convictions personnelles », voter en ne pensant qu’à sa « petite personne », ne serait-ce pas une façon inconsciente de projeter leur propre petitesse dans ceux et celles qui font montre d’un plus grand courage politique qu’eux-mêmes? Deuxièmement, les urnophiles sectaires qui déchirent leur chemise en hurlant qu’on ne devrait pas permettre l’abstention, que c’est un crime pire que le viol, le meurtre et le vol de voitures, que ça mérite la corde, la chaise électrique ou au moins la prison à vie. Les plus conciliants admettent du bout des lèvres qu’on puisse s’abstenir par conviction anarchiste, mais s’empressent d’enchaîner en affirmant que la plupart des citoyens qui ne vont pas voter s’abstiennent par « paresse » et par « désintérêt », et que cela est tout à fait inexcusable.
Or, je m’intéresse tout particulièrement à ces abstentionnistes qu’on dit apathiques et apolitiques, et pas seulement parce que toute cette morale judéo-chrétienne m’insupporte. Et si cette part grandissante de la population que le jeu politique indiffère totalement avait compris quelque chose que nous tardons encore à comprendre? Que signifie « être au monde » et quelle place le politique — et LA politique — devraient-ils occuper dans nos vies? Dans une société consumériste où l’on proclame « la fin de l’histoire », faut-il s’étonner que les gens s’intéressent de moins en moins à des enjeux politiques qui apparaissent de plus en plus nébuleux et « déconnectés » du réel? Devrait-on se réjouir de cette apathie politique ou, au contraire, s’en inquiéter? Chose certaine, bien des commentateurs ont un avis sur cet abstentionnisme de plus en plus généralisé, mais bien peu cherchent à en comprendre les causes du point de vue des abstentionnistes eux-mêmes. J’ai bien hâte de vous lire sur cette question!
Merci à vous, en fait, pour cette lecture qui témoigne d’ouverture d’esprit. Vos questions sont tout à fait pertinentes, mais il n’y a pas tant de données pour observer et commenter ce qu’on pourrait appeler des abstentionnistes apathiques. Je tentais de le voir sous l’angle psychosocial, en soulevant le manque de confiance en les institutions démocratiques, le sentiment d’exclusion ou d’impuissance. Selon moi, c’est loin d’être « apathique » et ça fait émerger des aspects de notre « démocratie » sur lesquels on se ferme les yeux. Ce n’est pas de cet abstentionnisme apolitique dont il faut s’inquiéter, mais du pourquoi des gens qui croient en la démocratie représentative choisissent de ne pas voter. En ce sens, les votards stratégiques me font rire, car ils votent contre un parti de droite pour installer un (voire deux) autre(s) partis de droite. Ils ne font que perpétuer une roue qui tourne entre des partis tous autant corrompus que les autres, remettant ainsi de l’eau au moulin du désintérêt envers la politique. Je suppose que les abstentionnistes apolitiques ont donc au moins compris que tous ces dirigeants sont autant méprisables les uns que les autres, sans avoir pour autant remis tout le système en question. On pourrait aussi se poser la question du traitement de la politique dans les médias, qui non seulement priorisent certains partis au détriments de d’autres, mais qui n’informent pas adéquatement les gens. La politique est traitée comme du spectacle la plus part du temps. On parle de tour de taille et on lance des chiffres en l’air, de sorte que le programme des partis reste flou pour bien des gens, qui peuvent même en venir à se sentir incompétents. Enfin, on pourrait continuer longtemps à tirer des hypothèses en réalisant que chacune est révélatrice de notre manière d’être ensemble, comme collectivité. Ce qui m’amène à dire que le politique est omniprésent dans nos vies, qu’on en ait conscience ou non. Mais en prendre conscience serait peut-être une manière de se donner lieu, comme « être au monde » justement, et comme société.
Merci pour ce texte. J’ai beaucoup aimé. J’aimerais simplement ajouter un détail sur le vote de gauche non francophone. Je connais un certain nombre de non-francophones qui entre l’axe fédéraliste-souverainiste et celui gauche-droite font aussi le choix d’un parti de gauche souverainiste. D’abord, ils ne sont pas exclus du projet souverainiste même si plusieurs n’y adhèrent pas, probablement avec de bonnes raisons. Mais ceux dont je parle ci-dessus généralement comprennent l’idée qu’élire un parti souverainiste ne crée pas automatiquement un nouveau pays et qu’ils auront toujours le choix de voter contre la souveraineté ou de s’impliquer autrement pour contrer ce projet s’il advenait. Bref, emprisonner les gens de gauches non francophones chez les Libéraux, c’est vrai que c’est triste pour eux. Et j’ose croire qu’eux aussi cherchent d’autres voies, notamment dans celle que vous défendez pour vous.
En effet, certain-e-s non-francophones fédéralistes peuvent préférer un parti de gauche souverainiste à un parti de droite fédéraliste. Remarquez, je connais aussi des non-francophones souverainistes. Mais il me semble qu’il y a une corrélation évidente entre le fait qu’il y a plus d’abstentions chez les non-francophones que chez les francophones et que 72% des anglophones pensent qu’ils n’ont pas d’autres options que de voter pour les libéraux. Ceci dit, ça reste une hypothèse général qui ne tient pas compte de toutes les particularités de chacun-e, évidemment.
C’est bien beau tout cela, tu as bien appris les leçons de tes livres maintes fois lus et des adages maintes fois répétés. Peut-être détiens-tu une vérité que je méconnais..Enfin, je veux bien, mais, qu’as-tu de mieux à proposer, qu’elle est ton plan de maître qui va nous mener vers une société meilleure. Ah oui, à part bien sûr aller voter pour le pire pour créer encore plus de révolte et prétendre réveiller cette grande majorité belle aux bois dormant, parce que là, dis-moi que c’est une blague…Non c’est vrai parce que je suis extrêmement curieuse de savoir qu’elle est ta meilleure proposition pour régler la situation actuelle « Comme ce que je désire c’est une révolution profonde de notre société, que la confrontation avec le néolibéralisme sème la révolte populaire et la remise en question de l’ordre établi, je serais tentée de voter du côté du pire. »…Tu désire une révolution profonde de la société? Tu savais que les partis ‘du pire’ se délectent de ton abstentionnisme, qu’ils se régalent de savoir que les bien-pensants comme toi ne voteront pas parce qu’ils peuvent compter sur ceux qui regardent TVA et ne jurent que par le journal de Montréal, ah oui… ils existent eux aussi, l’urnophile n’est pas l’ennemi, c’est eux…Ce système « démocratique » est un vrai fiasco, mais en attendant la révolution (parce qu’on dirait qu’ici, les choses prennent une éternité avant de « révolutionner », les gens ayant trop de confort pour sortir de leur bull et de derrière leur clavier(je suis chilienne), qu’as-tu de mieux à proposer?
C’est drôle à quel point l’urnophile ne jure que par les « plans de maître ». Il faudrait toujours lui donner une société clé en main, être maître de leur pensée. Ce qui vous autorise, j’imagine, à vous conforter de préjugés sur ma manière, non pas de réfléchir et de penser, mais de répéter, ce qui correspond peut-être à la seule manière de penser le monde selon vous.
Il n’y a pas de réponse toute faite sur la façon d’organiser une société sans gouvernement et hors du capitalisme. Il y a plusieurs réponses.
Si vos maîtres se délectaient de mon abstentionnisme, ils ne feraient certainement pas tout plein de publicités pour ramener les gens aux urnes. L’abstentionnisme leur fait peur, parce que trop d’abstentionnisme pourrait obliger une réforme des institutions démocratiques et l’obligation de donner plus de pouvoir au peuple pour le convaincre de conserver ce système de domination. C’est un moindre mal, pour eux, de nous accorder un peu plus de pseudo-pouvoir que de nous le laisser prendre entièrement, non sans tout faire pour conserver le statuquo. Disons qu’en ce sens, l’urnophile ne peut-être pas l’ennemi, mais il en est certainement le complice.
Bonsoir, très intéressant votre article. J’apprécie toujours une critique constructive lorsqu’elle est contrebalancée par des solutions bien définies. Seul bémol de votre texte, c’est que je n’en vois pas. Oui, le système actuel n’est peut-être pas le meilleur mais est-il le moins pire? L’idée relevée dans votre texte est intéressante mais serait-elle utopique? Avez-vous des exemples existants ou ayant existés de systèmes (nommons le comme ça…)qui se rapprochent de celui que vous tentez de dépeindre*? J’ai des doutes… et ce pour la simple et bonne raison, que ledit système auquel vous semblez adhérer ne peut fonctionner; tout comme à l’opposé, le communisme a été/est voué à l’échec. (*j’en conviens que ce n’est pas parce que ça n’a jamais existé que ça n’a peut le faire…). Au plaisir, de p-e vous lire!
Il faut se mettre dans la perspective du texte, qui vise à expliquer l’abstentionnisme. En ce sens, j’offre réellement des solutions concrètes aux urnophiles désireux de lutter contre l’abstention en les orientant vers des abstentionnistes qui seraient susceptibles de voter.
L’idée du moins pire pour justifier la conservation d’un système me désespère. Le moins pire ne devrait pas être la limite de notre pensée et de nos luttes. Mais j’imagine qu’on en vient à la conclusion qu’il faut abandonner l’idée d’un monde meilleur lorsqu’on nous a retiré le monde.
Je n’essayais pas de dépeindre un autre « système ». J’expliquais, simplement, pourquoi je ne vote pas, tout en étendant la question un peu plus largement que mes propres raisons. Mais oui, des essais de communautés anarchistes ont existé ou existe encore. On cite souvent la Commune de Paris comme exemple, exemple également revendiqué par les communistes. Mais comme vous le dites, ce n’est pas parce qu’il y a eu échec ou parce que quelque chose n’a jamais existé, qu’on ne peut pas le créer. Si nous avons réussi à sortir de la monarchie, je ne vois vraiment pas pourquoi nous ne pourrions pas sortir de la démocratie représentative!
Cordialement.
C’est un article intéressant, s’il s’agit bien de regarder le problème de notre système politique et d’expliquer en quoi on n’y participe pas. Dans les faits, je ne crois pas que l’abstention, sauf si une écrasante majorité la pratique, puisse changer la politique québécoise d’une quelconque façon.
Et la changer pour quoi exactement? C’est bien beau de nommer la démocratie directe comme idéal à atteindre, mais il s’agit là d’un objectif plutôt vague qui gagnerait à être élaboré clairement. Comment fonctionnerait la démocratie directe au Québec? Si chaque individu jugé apte doit voter sur chaque projet de loi, combien de temps le citoyen moyen doit-il consacrer par semaine à la politique? Le taux de participation ne risque-t-il pas d’être encore plus faible dans une telle situation?
Il semble important de rappeler qu’en Grèce antique, les citoyens en droit de voter étaient peu nombreux et était souvent politiciens à temps plein. En effet, les femmes étaient dépourvue du statut de citoyennes et les esclaves étaient une réalité bien présente, pour ne nommer que ces deux cas. Conséquemment, une minorité pratiquait la démocratie alors que le reste participait au fonctionnement de la cité.
Avant de chercher à combattre la démocratie représentative, il semble pertinent de s’interroger d’abord sur sa raison d’être. Ma réflexion m’amène à croire qu’il s’agit d’une forme de calcul d’optimisation, permettant à une majorité d’occuper une tâche fonctionnelle tout en exerçant (légèrement) le pouvoir, tout en légitimant (à tort?) un certain pouvoir donné à des élus plutôt qu’à un dictateur ou des dirigeants de droit divin. Notre système est le résultat d’un ras-le-bol généralisé envers la royauté et a peu évolué depuis les révolutions.
Si vous jugez toujours que la démocratie représentative est une bête à abattre, il reste à savoir comment. Les choix qui se présentent ont été énoncés dans l’article: Soit on utilise les structures en place pour en construire de nouvelles, avec possibilité d’abus de la part des gens responsable des réformes, soit on rejette les structures en bloc, en adoptant toutefois une attitude passive, soit on rejette tout en bloc en prenant une part active à la destruction de la structure actuelle du pouvoir, par exemple par une révolution, ce qui ne semble pas justifié au Québec.
Pour ce qui est de l’abstinence, je trouve qu’il s’agit de subir passivement le système en attendant qu’assez de gens choisissent le statut de martyr et que trop peu de gens restent pour faire fonctionner la structure qu’on désir voir tomber.
Bref, pour les raisons énoncées ci-haut, et faute d’une alternative viable, je ne crois pas en l’abstention pour lutter contre la démocratie représentative, bien que je reconnaisse que notre système politique est largement imparfait.
« Néantologie » ; intéressant ! Cela me rappelle la dernière photo prise par Voyager II alors que la sonde arrivant au bout de sa mission, tournait de 180 degrés pour prendre un dernier cliché du système solaire dans son ensemble. Quel sentiment d’insignifiance m’a envailli soudainement lorsque j’ai vu cette tache, à peine visible, perdue dans un vide inconcevable, où tout notre histoire se déroule depuis le début et qui, somme toute, est absoluement négligeable… LA TERRE et SON HUMANITÉ de minus invisible …