Chaque fois que j’entends quelqu’un parler de « démocratie » pour décrire le système dans lequel on vit, j’ai envie de m’arracher les tympans. On ne vit pas dans une démocratie. On vit dans une monarchie constitutionnelle qui, par la répartition des pouvoirs, véhicule une forme dégénérée du sens du mot « démocratie ». En faisant semblant de donner un morceau de pouvoir au peuple, le véritable pouvoir s’assure que le bon peuple se sustente du peu qu’on lui octroie. Dans les faits, il s’agit d’un mépris total de ce peuple que le véritable pouvoir croit bourré d’imbéciles incapables de prendre des décisions par et pour lui-même.
La démocratie (à laquelle on ajoute aujourd’hui l’épithète « directe »), celle par laquelle toutes les citoyennes et tous les citoyens participent collectivement au processus décisionnel sans le filtre de la représentation, fait trembler l’élite au pouvoir parce qu’à leurs yeux, elle ne peut aboutir qu’à la « tyrannie des pauvres ». Et, c’est bien connu, en temps de politiques d’austérité comme en périodes fastes, les pauvres, ça sert à ce que les riches puissent continuer de s’enrichir. Au diable les services publics, le problème ce n’est pas la corruption, c’est les bénéficiaires de l’aide sociale. Au diable l’accessibilité universelle aux soins de santé et à l’éducation, le problème ce n’est pas le faible taux d’imposition des banques et des entreprises, c’est les pauvres, les étudiantes et étudiants, les familles monoparentales qui n’en paient pas. Au diable le droit de manifester et d’exprimer son mécontentement, le problème ce n’est pas la violence de la répression policière, c’est que les manifestantes et manifestants ont un sérieux problème de gestion de leur colère, illes ont besoin d’un psychologue, ce sont des bébés gâtés et des anarchistes de banlieue : qu’illes mangent leur Kraft Diner.
Dans une monarchie constitutionnelle, les seuls pouvoirs attribués au peuple sont celui de se choisir un représentant et celui de manifester. Manifester est la façon qu’a le peuple d’établir un rapport de force avec le gouvernement pour lui exprimer son mécontentement et le forcer à revoir sa position sur une politique. Il n’est donc pas surprenant que ce droit soit fortement mis à mal. D’une part, il est dénigré par bon nombre de chroniqueurs et d’éditorialistes à la solde (plus ou moins consciente) de l’élite dirigeante. D’autre part, il est solidement réprimé par les forces policières. Le message de nos dirigeants est clair : nous n’avons plus le droit d’exprimer notre désaccord à son endroit. Toute manifestation sera étouffée dans l’œuf.
Rapportés dans La Presse, les propos du porte-parole du SPVM ont de quoi inquiéter : «Depuis les trois dernières manifestations, nous intervenons plus rapidement, a confirmé le sergent Jean-Bruno Latour, porte-parole du SPVM. Il ne faut pas prendre en otage les citoyens qui veulent venir au centre-ville de Montréal. Le Charte [des droits et libertés] protège le droit d’expression, mais il n’y pas de droit de manifestation». [1] Ces propos font échos à ceux tenus par le policier qui m’a remis ma contravention hier.
Après m’être jointe en retard à la manifestation, je n’ai pu marcher qu’un coin de rue avant de constater que ladite manifestation était déclarée illégale et que les forces de l’ordre procédaient déjà à des arrestations de masse. J’ai donc tenté de quitter les lieux, découragée par cette démonstration de l’abolition de nos droits. Je me disais que le mieux que je puisse faire, dans les circonstances, c’était encore d’écrire. Je n’ai jamais pu quitter à temps cette manifestation avortée, puisque je me suis faite prendre en souricière dans le détour. Après nous avoir fait crever de froid pendant trois heures et demie — je suis certaine qu’on nous a fait souffrir par le froid volontairement (call me paranoid) —, encerclés de poussins, eux-mêmes entourés d’anti-émeutes, eux-mêmes soutenus par la police-montée, elle-même encadrée par trois autobus de la STM remplis d’autres flics, le rapport de force était incontestable. Il faut dire que ça grouillait de dangereux hippies qui jouaient du tambour et chantaient en se dandinant en cercle, d’un farouche panda, d’un frénétique lapin et de crottés d’anarchistes. Toujours est-il qu’une fois infectée par la grippe porcine, j’ai finalement pu obtenir mon ticket de sortie, 637$ pour ne pas avoir fourni d’itinéraire, paraît-il. Je n’ai pas pu m’empêcher de demander au policier s’il n’avait pas honte de participer à l’exercice de la répression du droit de manifester. La réponse que j’ai entendue était la suivante : « Le droit de manifester, on a réglé ça, vous n’avez plus le droit. » Je me suis donc identifiée en mentionnant que je suis blogueuse à Voir.ca et je lui ai demandé s’il maintenait ses propos. Il m’a alors dit : « Vous m’avez mal compris, vous avez le droit de manifester, tant que vous respectez le règlement. » Ah. Ça change tout, hein. Quand une liberté fait l’objet d’un contrôle par un règlement, est-ce encore une liberté?
Si on ose voir là un mépris palpable du peuple et qu’on monte aux barricades, on se fera dire qu’on n’a pas de raison de le faire, qu’on vit en « démocratie », qu’il y a bien pire ailleurs. Autant l’argument de la « démocratie » me donne envie de vomir sur quiconque me le sert, autant le prétexte du moins pire me donne envie de défenestrer des chatons. Les deux reviennent à se contenter de la soumission et de l’exploitation tout en en tirant une fierté absurde.
[1] Hugo Pilon-Larose, « Intervention policière rapide à la manifestation du 22 » in La Presse, Montréal, 22 mars 2013
La perte du droit de manifester est quelque chose de troublant. On se croyait en démocratie, on se rend compte qu’on ne l’est pas. On croyait qu’on avait élu un gouvernement plus démocratique que le précédent, il s’avère qu’il l’est moins. Le présent gouvernement a même poussé l’odieux jusqu’à se faire élire sur des revendications issues de la même rue qu’il interdit aujourd’hui! Quelle ironie trempée de mépris.
Le Printemps érable a révélé quelque chose, messieurs, dames au pouvoir. Quelque chose comme un désir de dénoncer ce avec quoi une partie importante de la population n’était pas en accord. Et il s’avère que c’est dans la rue que nous nous sommes exprimés; la rue s’est tout à coup remplie d’une parole libérée; libérée du poids de l’usurpation usée de la cassette politicienne. N’importe qui pouvait décider de sortir de chez lui et de prendre la rue pour dire, sans fioriture, qu’il n’était pas d’accord, qu’il en avait assez. Nous avions subitement la bouche pleine de mots remplis de désirs.
Et là, vous croyez qu’en nous enlevant la rue, vous allez nous couper la parole, nous faire taire; taire les revendications que nous avons encore au fond de la gorge ?
Vous avez beau envoyer tous les flics que vous voulez, nous ne nous tairons pas, nous ne nous tairons plus. Cette rue, nous allons la reprendre, tantôt physiquement, tantôt à l’écrit; tantôt en image, tantôt en poésie.
Si l’histoire nous apprend une chose, c’est qu’il est difficile d’enlever à un peuple ce à quoi il a déjà goûté. Au printemps dernier, nous avons rêvé d’un monde plus juste, nous y avons goûté en marchant solidairement les uns avec les autres; nous allons continuer.
Je porte certainement plus à droite que la blogueuse ou ses intervenants, et je ne suis vraiment pas souvent d’accord avec madame Couture, ou mr Cyr par exemple, que je trouve un brin hyper-sensible, mais si les policiers en sont rendus à affirmer des insanités de la sorte, c’est inacceptable.
Je crois que son nom c’est Lemieux-Couture, pas Couture. Vous pourriez la nommer correctement, elle est hyper-sensible.
Hahaha!
Il semble que ce soit dure de faire face à la réalité…on connait ça le dénigrement…et l’insulte…acculé au pied du mur…c’est signe que le mot est juste…et que ça rentre dans le dash…toujours difficile d’admettre que tu t»es fait avoir par ceux-là même…qui t’ont dit fait çi- fait ça…alors que c’est de la bull….et que tu finiras seule (seul) face à tes démons…..alors…..l’ennemi du dedans..Donc faire comme la polisss….s’en prendre à ceux qui sont dehors, qui marchent, qui veulent encore et qui s’ont écoeurés(es)….
Sad but true!
« On ne vit pas dans une démocratie. On vit dans une monarchie constitutionnelle qui, par la répartition des pouvoirs, véhicule une forme dégénérée du sens du mot « démocratie ». »
C’est clair que dans notre pays, c’est Élizabeth II qui dirige tout. Où est la guillotine lorsqu’on a en besoin?
Bien sûr que nous vivons dans une monarchie constitutionnelle. Voyez par vous-même : http://couronnecanadienne.gc.ca/fra/1331826436671 Aussi, je vous invite à allez lire la note reliée à l’article 67 du code criminel canadien : http://lois-laws.justice.gc.ca/fra/lois/C-46/page-23.html#docCont C’est plutôt intéressant, non?
J’ai lu les articles en question.
À noter : « À titre de monarque constitutionnel, la Reine ne « règne » plus sur le pays… »
Effectivement, le passage dans le 2e article où les représentants de la loi qui veulent disperser une manifestation doivent faire une déclaration au nom de la Reine est plutôt risible. Cela s’est-il vraiment déjà fait?
Sérieusement, pensez-vous que c’est la reine Élizabeth II qui dirige le pays?
Pratico-pratique, ça fait longtemps que la monarchie a été reléguée à un rôle symbolique consistant à gaspiller les fonds publics, divertir le peuple anglais et Stephan Harper et faire des « bye-bye » lors des parades.
Pratico-pratique, nous sommes dans une démocratie. Pas la démocratie que vous voulez, mais ça demeure quand même une démocratie.
Selon l’indice de démocratie, on se classe 9e au monde. Pas si pire.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Indice_de_d%C3%A9mocratie
Notez le 10,0 dans libertés civiles.
Les débats sont déjà assez compliqués comme ça, si en plus il faut tout mélanger, on n’est pas sorti du bois.
J’ai dit où que la reine régnait sur le pays? J’ai dit que nous vivons dans une monarchie constitutionnelle ce qui est un fait. Ensuite, que ce système basé sur la répartition des pouvoirs est une forme dégénérée de la démocratie. Mensongère, si vous préférez, ou illusoire. Je vous invite à lire le livre « Démocratie » de Francis Dupuis-Déry, paru il y a peu de temps chez Lux éditeurs, sur l’histoire du mot « démocratie ».
Si les débats sont compliqués, c’est peut-être justement parce que l’emploi des mots a été détourné quelque part.
Nous sommes dans une monarchie constitutionnelle par tradition et dans une « République » au sens pratique, ce qui n’équivaut pas à une véritable démocratie. Notre « démocratie » occidentale est beaucoup plus basé sur le modèle de la Rome Républicaine que, en supposant qu’on applique le modèle aux droits universels, la démocratie Athénienne (Qui supposerait quelque chose d’un peu plus rapproché du municipalisme libertaire).
Pratico-pratique justement. si on ne vivait pas dans une monarchie constitutionnelle, Stéphane Dion, alors chef d’une coalition représentant la majorité des députés à la seule chambre élue au parlement, aurait pu, en 2007, former un gouvernement. La représentante de la reine a p plutôt empêché le parlement de siéger, vous démontrant hors de tout doute raisonnable que l’héritage du système monarchique avait encore bel et bien une influence sur la vie polique canadienne.
Est-ce certains chroniqueurs qui sont trop sensibles ou certains habitants qui sont trop inconscients? (voir que j’utilise habitants et non citoyens, car citoyens dans le présent système est un abus de langage)
J’ai beaucoup de respect pour votre plume et votre analyse, mais parler au nom du peuple est une grave erreur logique. Avez-vous reçu un mandat du peuple pour aller manifester dans la rue? Croyez-vous vraiment représenter les intérêts du peuple? D’autre part, croyez-vous vraiment que la « symbolique » monarchie constitutionnelle soit en cause dans la situation que vous décrivez?
Prenez garde! La victimisation peut-être beaucoup plus nocive sur votre propre liberté que le gouvernement.
« J’ai dit où que la reine régnait sur le pays? J’ai dit que nous vivons dans une monarchie constitutionnelle ce qui est un fait. »
Oui c’est un fait. Un fait symbolique qui n’est pas digne de mention ici parce qu’elle a aucune connotation pratique.
Je suis un athée pur et dur. Mes parents m’ont baptisé dans cet âge dont on ne garde aucuns souvenirs. Cela ne fait pas d’un moi un catholique pour autant et quiconque oserait « attaquer » ma ferveur athéiste sur la base d’un baptême sans consentement serait au mieux de mauvaise foi.
C’est un peu ce que vous faites. Vous dites que nous ne sommes pas dans une démocratie car officiellement, en quelque part dans des catégorisations politiques officielles, on y trouve « monarchie constitutionnelle ».
Le mot démocratie est constamment galvaudé et on lui trouve un paquet de définitions officielles et officieuses, mais bien honnêtement, le Canada et le Québec entrent facilement dans les définitions classiques de démocratie. Même pas la reine ne pourrait empêcher ça.
Quand un fait est de la mauvaise foi… eh bien! On n’a plus la mauvaise foi qu’on avait…
La mauvaise foi n’est pas dans l’énoncé du fait qu’il est écrit quelque part que la Canada est une monarchie constitutionnelle, mais que de prétendre que ce fait est une menace pour la démocratie. La réalité est que la « monarchie » canadienne n’a qu’une résonance historique.
Au temps des guillotines, au contraire de leur voisins français, les Anglais ont permis à leurs rois et reines de garder leur tête à condition qu’ils se contentent de boire leur thé dans leur coin. Comme la Canada est historiquement une colonie anglaise, nous avons retenu cette « tradition ».
Ce fait historique n’a aucun lien aujourd’hui avec les matchs urbains opposant les manifestants et les policiers.
C’est pas une « menace », ce sont deux systèmes différents.
On en reparlera quand vous aurez lu le livre que je vous ai recommandé.
J’ai l’impression que Marc-André n’a pas vraiment compris le texte…
Et qu’il me fait dire des choses que je n’ai pas dit.
Ben là… je fais copier-coller :
« On ne vit pas dans une démocratie. On vit dans une monarchie constitutionnelle qui, par la répartition des pouvoirs, véhicule une forme dégénérée du sens du mot « démocratie ». »
Je veux dire deux choses :
1 – la Canada et le Québec sont des démocraties au sens usuel du terme. C’est reconnu de façon quasi-universelle. Non seulement ça, mais notre démocratie compte parmi les meilleures au monde!! Dire le contraire serait comme être les quelques scientifiques isolés qui affirment que le réchauffement climatique n’existe pas. Je ne lirai pas votre livre sur la démocratie, surtout par manque de temps. Je ne sais pas ce qu’il contient, mais par expérience, ce n’est pas parce que c’est écrit dans un livre que c’est vrai.
2 – la monarchie constitutionnelle du Canada est symbolique. Rien ne sert de la nommer ici outre que pour « supporter » que le Canada n’est pas une démocratie. Monarchie veut dire que le roi ou la reine est à la tête du pays. Ce qui, du côté pratique je le rappelle, et donc pour cet article, est complètement faux. Ceci dit, cela n’enlève rien au 80 % de votre article qui aurait facilement pu être écrit sans s’enfarger dans toute cette confusion de monarchie et de démocratie.
Manifestement, vous ne connaissez pas le sens initial du mot « démocratie », vous ne désirez pas saisir que ce que je dis c’est que la monarchie constitutionnelle est « une forme dégénérée de la démocratie », pas ce n’est pas de la démocratie, mais bien c’est de la démocratie dans une forme dégénéré, mais puisque que vous vous battez avec tant de ferveur, à coup de l’argument du moins pire, pour votre droit à l’ignorance, restez dedans.
Je connais bien le sens du mot démocratie, quoique je ne connais pas toutes les déclinaisons que certaines personnes aiment lui donner.
Je suis scientifique de formation. Lorsque j’aborde la démocratie, je l’aborde d’un angle scientifique, que cela ne vous en déplaise. C’est en fait hyper-intéressant. Si vous saviez de quelles façons on peut manipuler la démocratie, vous en feriez de supers articles.
…. et on oublierait rapidement la « monarchie constitutionnelle ». Promis.
On va finir ça ici… j’ai du travail à faire.
Marc-André, faudrait pas confondre monarchie constitutionnelle avec monarchie absolue…
Notre régime politique au Canada est bel et bien une monarchie constitutionnelle, tout les politistes vous le diront; c’est de la mauvaise foi de votre part de remettre ce fait en question.
Nous vivons dans une monarchie et le monarque aujourd’hui s’appelle le Premier ministre. Celui-là même qui concentre les pouvoirs législatif (la ligne du parti), judiciaire (la nomination des juges) et exécutif (la solidarité ministérielle) entre ses mains. Un monarque élu, oui. Élu dans une circonscription de quelques dizaines de milliers d’habitant-e-s. De toute façon, un monarque élu, ça reste un monarque.
On écrirait « démocratie libérale » au lieu de « monarchie constitutionnelle » que le texte se tiendrait quand même.
il y a un an, vous étiez 200,000…de la vraie intimidation de masse…yé!…mais ça a pas empêché plein de rockers d’aller au Grand Prix, trois mois plus tard, en même temps qu’au Piknik Elektronik sur les Îles de l’Expo où des touristes m’ont dit beaucoup aimer « l’action », dans les rues du Vieux, autant que sous le Calder, en dansant avec nous autres…les nouveaux touristes, ici ou ailleurs, ça les attire plutôt, « l’action »…un an plus tard, vous êtes combien??? 1000, 2000?? Beaucoup moins intimidante, votre affaire…moi je vous dis ça comme je le vois, mon expérience des années 60…moins vous serez nombreux, moins le monde qui se promène dans les rues vont avoir peur de vous autres…alors quoi? ben moi, si j’étais vous, je réfléchirais à ceci: itinéraire donné ou pas, ça va finir comment? 500 énervés qui s’imaginent encore les rois de la révolte dans la rue qui vont se retrouver devant des flics, des touristes et des montréalais qui aiment ça « l’action », un de ces soirs chauds d’été, et qui vont leur crisser la pire volée de leur vie…avez-vous vraiment envie de continuer à nous boulechiter avec ça, votre carré rouge, votre masque anonymous, vos hurlements d’enfants gâtés tout l’été? Ha oui! Ben alors peut-être devriez-vous commencer à voir les policiers comme une sorte de mur protecteur si jamais le « vrai monde » perd la tête et décide de vous rentrer dedans, lui aussi, dans une rue très proche de chez-vous….
Il a pas l’air très sympathique votre « vrai monde ». J’aime mieux rester dans ma gang de « faux monde », on tapoche pas les gens, nous.
Le »vrai monde » n’existe pas, c’est de la bullshit.
Recette pour avoir du »vrai monde » par Chef x:
Extraire les chomeurs
Extraire les moins de 18 ans
Extraire les artistes
Extraire les personnes agées
Extraire les bénéficiaires de l’aide sociale
Extraire les syndiqués (30-40% du peuple)
Extraire une majorité de femmes
Extraire les gauchistes
Extraire une majorité d’étudiants( le vrai monde perdant ses votes de grève plus souvent qu’à son tour…)
Le reste est un succulent condensé de »vrai monde »
Faque le »vrai monde » devrait se tenir les fesses serrées…
Je ne suis vraiment pas du (vrai) monde, alors! 😉
Quand je dis »chef x », aucun lien avec radio x, j’aurais pu prendre n’importe quel lettre.
Je reste persuadé que le « vrai monde » écoute Radio X!
Et le problème avec le « faux monde », c’est qu’ils ne font pas seulement écouter… mais ils comprennent aussi!!!
Vous savez, réfléchir rends malheureux… et plus de frustrer ceux qui ne savent pas réfléchir…
Dans le monde actuel, l’important n’est de réfléchir mais d’agir… sauf dans la rue!
La démocratie, c’est la tyrannie de la majorité: au Québec elle est représentée par la classe moyenne, baby-boomers, etc… Donc la majorité vous dit de vous fermer la gueule… c’est la conception de la démocratie telle qu’on la pratique. Donc, le recours à la force est toléré par la majorité car perchée sur son confortable perchoir loufoque, satisfaite d’elle même et convaincue de posséder la vérité absolue, elle ne veut pas voir la quiétude de son mode de vie matérialiste troublée par une gagne de rêveurs idéalistes et utopistes. Sur ce, je vais magasiner mon VR pour cet été.. le rêve de toute une vie 😉
La démocratie c’est la tyrannie de la majorité. La majorité au Québec c’est la classe moyenne (ce qu’il en reste) qui vit maintenant sur de l’argent qu’ils n’ont pas. La majorité vient de dire: fermez vos gueules ! La police le sait et ils en profitent.. ils se sentent légitimes. Cette majorité, perchée sur son perchoir doré et magnifique acquis de plus en plus à crédit, regarde de haut cette bande d’idéalistes rêveurs. Étant convaincue de sa supériorité innée sur ces fatigants qui viennent troubler la quiétude de leur mode de vie matérialiste, la majorité tyrannique souhaite ardemment que le bras armé de l’état donne une leçon de ce qu’est la vraie vie (pleine de violence) à ces crottés afin qu’ils rentrent dans le rang. Ah ! quelle est belle notre société ! Un étron sur lequel on a appliqué une mince couche de peinture or. Sur ce, je vais magasiner mon VR pour cet été: le rêve et l’aboutissement de toute une vie ! Maudit que chus ben ! On se reverra dans la rue lorsque les taux d’intérêts seront à 7-8%. N’oubliez surtout pas de fournir votre itinéraire !
Hey bien je constate que tu étais dans la même sourcière que moi! Avoir été au courant, j’aurais aimé te rencontrer! Bel article, comme la plupart que j’ai eu la chance de lire! ^^
Merci. J’aimerais bien t’inviter à jouer à la marelle, la prochaine fois qu’on se fait ramasser en souricière, mais les policiers ne confisqueraient nos cailloux.
Et moi, Madame Lemieux-Couture, puisque vous tenez tant à nous cultiver avec le livre que vous nous recommandez, nous, les incultes « carrés verts », j’aimerais à mon tour vous suggérez l’excellent essai de Jean Laberge (professeur de philosophie au cégep du Vieux-Montréal), Le devoir à l’éducation, publié aux éditions Accent Grave. Il utilise les grands textes de la philosophie (c’est-à-dire Platon, Aristote et Descartes, pas Francis Dupuis-Déry ou Jean Barbe) pour démonter la logique des carrés rouges. Vous en ressortirez grandit.
Extrait: «L’État est là pour assurer le bien commun, l’ordre et le bonheur des citoyens. Aller à l’encontre de ses décisions est périlleux et dangereux pour le bien commun. Lorsque l’intérêt de chacun prime sur celui du bien commun, comme Platon l’écrit dans La république, la tyrannie de la minorité n’est pas loi. (…) Les étudiants contestataires doivent réaliser que leurs droits individuels, dont celui de manifester, sont subordonnés, comme tous les autres droits, au droit collectif de la protection des droits individuels que doit assurer l’État.»
Au fond, vous êtes en train de me dire que vous avez lu Martineau ce matin? C’est ça votre grande éducation de carré vert? Brillant. Je salue le génie. Qu’on vous donne un prix Nobel au plus vite, vous êtes capable de re-japper les mots d’un immense modèle pour moi qui blogue au Voir.
Je ne sais pas, je suis un peu stupéfaite, Marie-Christine Lemieux-Couture .
Pourquoi?
Parce que votre article est bien écrit, qu’il est intelligent. Mais que les gens qui ont répondu à cet article, se sentent attaqués par ce que vous avez écrit.
Sur plusieurs points.
En fait je me demande, qui, maintenant, lit le VOIR? Sans partager tous la même opinion, il me semble que les lecteurs de voir ont des intérêts communs, culturels bien sûr à la base, mais peut-être même sur des grandes idées comme des valeurs communes.
Il me semble que la démocratie n’est pas intouchable comme certains ont l’air de le prétendre.
Pour prendre des cas extrêmes (malheureusement c’est toujours ça qui fait réagir le plus… les cas extrêmes… une image d’une femme en train de se faire violer, un enfant africain squelettique avec un gros ventre.. ah oui, ça, ça fait pleurer dans les chaumières.) , il y a des pays d’Afrique qui se donnent le titre de démocratie, sans pour autant en être, au sens des droits de l’homme.
En fait les gens vous craignent, Marie-Christine, les gens ont peur de vous. Vous avez l’air beaucoup trop dangereuse. Vous sortez dans la rue? Pour dire quelque chose?
Mazette, votre courage n’est pas normal.
Il me semble qu’en prenant ses pilules, en demandant un autre crédit pour sa voiture, on est capable de vivre correctement sans avoir quelque chose à revendiquer?
C’est ça le confort. Fermer sa yeule en regardant Denis Lévesque à TVA.
(Je précise que c’est une insulte. Oh pardonnez-moi je me laisse aller.)
Pourquoi je dirais que nous ne sommes pas dans une démocratie?
(L’opinion émise dans cette réponse n’engage que son auteur et ne représente pas nécessairement celle de tout le monde).
Parce qu' »on » ne veut pas. On ne veut pas avoir à faire face à des difficultés. C’est trop compliqué.
On ne veut pas savoir qu’il y en a. C’est difficile de dire qu’une société ne va pas bien, c’est difficile à admettre ( je recommande d’ailleurs à Monsieur David Chabot de laisser sa place sur le divan d’un thérapeute, à des personnes qui trouvent des stratagèmes pour dire que tout va bien, alors qu’en fait, on ne va pas se voiler la face: tout va mal.)
Peut-être que Mme la psy pourrait leur expliquer que dire que tout va bien, c’est entièrement nier l’autre et ses difficultés. Je parle bien sûr de l’Autre comme plusieurs.
Mais bon j’ai quelques doutes sur ses capacités d’analyse à cette dame-là.
Enfin. Moi ce qui me pose problème dans tout ça (en fait y a plein de choses qui me posent problèmes là-dedans, alors je vais les énumérer, même si ça va être encore très long.
Les toxicosm là, si on n’en veut plus, pourquoi ne pas les condamner tout de suite à la peine de mort? C’est vrai, ils font des crimes, ne doivent-ils pas être punis? Ne sont-ils pas responsables de leur marde?
Les handicapés, bon c’est pas tout le temps de leur faute, les pauvres, mais bon, c’est pas à personne de s’en occuper, hein? j’veux dire, faut dire la vérité, ils nous font quand même chier! En plus d’avoir l’air débile, d’ailleurs ils le sont souvent, on est obligé de dépenser plein plein d’argent PUBLIC!!!! Pour leur faire des rampes d’accès et tout!
Ça a pas de bon sens!
Les malades mentaux? Difficile question hein ça les malades mentaux…oh Ça vient souvent de leur mère instable ou de leur père qui les battait? Ils ont des traumatismes? Et alors? Tout le monde a des traumatismes! Faut se reprendre en main, c’est tout, comme tout le monde! C’est pas parce que t’as une grave maladie, mentale que tu dois faire chier les vrais malades à l’urgence, là! Ceux qui font des arrêts cardiaques, et tout! Si tu te sens suicidaire, bin passe à l’acte, c’est ton choix! Moi ça ne me regarde pas, les gens font ce qu’ils veulent de toute façon! On n’oblige personne à rien!
Les assistés sociaux? Oh ben ceux-là, ils crossent tous le système! Payés à rien faire pour rester chez toi et boire de la bière! Qu’on me dise pas que ce sont des victimes? Y a un moment faut se donner un coup de pied au cul!
Les manifestants? Les hosties de carrés rouges et tout? Xavier Dolan? Ça se pense intelligent d’aller troubler l’ordre établi? Simplement parce qu’ils ont quelque chose à dire? Bin ils n’ont pas compris, on veut pas les entendre! Ça intéresse pas la majorité! Les minorités, c’est fait pour rester minoritaire et fermer sa grande gueule!
Les autochtones? Des paresseux! On n’a plus leur mentalité de toute façon, ils s’adaptent à nous c’est tout!
Les immigrants? On en a beaucoup trop! Moi les arables, là, j’en veux pas, ils parlent peut-être un peu français, mais là ils sont tous des islamistes extrémistes! Comment on va réagir nous quand, bientôt, ils vont nous mettre des bombes dans le métro de Montréal! Il faut réagir avant!
Les chinois c’est pareil, ils font des bons sushis, mais ils parlent pas un criss de mot de français! Faque moi j’accepte pas ça là! En plus ils font aucun effort!
Les critères vont se resserrer, hein pour l’immigration, hein? Parce que là c’est n’importe quoi!
De toute façon c’est écrit dans la loi: rester au Canada est un privilège et non un droit! Faut qu’ils le comprennent ça, qu’ils ont de la chance d’être ici!
Sur ces propos ignobles je termine ma réponse, en vous remerciant d’avoir laissé s’exprimer une immigrante, malade mentale en plus, ayant un frère jumeau handicapé, et qui s’est un peu mêlée aux carrés rouges de l’an dernier, non sans une certaine fierté d’avoir vu un peuple se réveiller.
Merci de continuer à « dire »
Je suis bien d’accord avec vous que le lectorat de Voir a bien changé et que tous ces gens sur leurs claviers dans des sous-sol obscurs, rédigeant sous un pseudo, perdent un temps précieux s’ils veulent changer la démocratie…
Juste pour préciser, là
Est-ce que cela m’est adressé Monsieur Desmeules?
Non, sérieusement je ne suis pas sûre de comprendre, il faut m’excuser je suis un peu lente des fois, jonglant entre la discussion paisible et le délire paranoïde.
En tout cas… Je sens comme un besoin de me justifier! Ce que je fais donc, avec plaisir.
Mon prénom est bien réel, je suis la fille que je prétends être. D’ailleurs en faisant une rapide recherche dans le moteur google, vous me retrouverez facilement, je m’appelle Perrine G. J’habite Québec. Pas dans un sous-sol obscur (mais ceux qui vivent dans un sous-sol l’ont-ils choisi?) au 2 e étage d’une maison lumineuse mais modeste.
Je paie mes impôts sans être citoyenne. Je ne pense pas être une révolutionnaire. Mais je pense qu’on ne peut effectivement pas laisser « tout ça, comme ça »
D’ailleurs il n’y a que moi dans le Bottin de l’UDA à m’affubler d’un nom français aussi ridicule que Perrine G. Vous pourrez vérifier.
Oh, non c’est vrai, je suis une artiste en plus! La fille a toutes les tares du monde.
(J’ai vraiment pas de chance de faire aussi peu d’argent, d’ailleurs je dois être frustrée en tabarnak, la preuve je veux changer quelques choses dans le monde! Je veux sûrement gagner beaucoup d’argent.)
Je ne pense pas que quelques minutes par jour passées à échanger avec des blagueurs de qualité ou journalistes ou chroniqueurs également de qualité nuisent à l’évolution de la société.
Qui veut changer la démocratie? pas moi. Moi je veux juste qu’on la respecte.
scusez la correction automatique qui m’a fait beaucoup rire. Pas blagueurs (quoi que des fois… on se demande…) BLOGGUEURS
« Blagueur », j’adore et j’endosse! 😉
Marie-Christine, en complément d’informations à ceux qui ne croient pas qu’on vit dans une monarchie, regarde cet article intéressant du code criminel (article 49):
49. Est coupable d’un acte criminel et passible d’un emprisonnement maximal de QUATORZE ans quiconque, volontairement, en présence de Sa Majesté :
a) soit accomplit un acte dans l’intention d’alarmer Sa Majesté ou de violer la paix publique;
b) soit accomplit un acte destiné ou de nature à causer des lésions corporelles à Sa Majesté.
Wow !! 14 de prison pour avoir fait sursauter Sa Majesté !! Faut le faire !!
le faux monde tapoche personne…hahahaha!!!