Une nanoveille, une nanocollection de liens choisis, comme on dit des morceaux choisis, une sélection de mon butinage de la semaine, une page de curation culturelle avec un angle social et féministe.
1. Un argument féministe imparable contre la hausse des droits de scolarité. Selon cet argument, formulé par l’Institut Simone de Beauvoir de l’Université Concordia, puisque les femmes recevront moins que les hommes au cours de leurs vies de salariées pour le même diplôme que leurs collègues, toute hausse des droits de scolarité représentera un fardeau proportionnellement plus grand à rembourser pour celles-ci que pour ceux-là. Bref, la hausse des droits de scolarité perpétue les inégalités existantes entre les hommes et les femmes, et toc :
même également munis d’un diplôme universitaire, les hommes et les femmes ne gagnent pas les mêmes revenus. En moyenne, une femme gagnera 863 268 $ de moins qu’un homme titulaire du même diplôme, et ce, pendant toute sa vie4. Imaginons que deux étudiants (i.e., un homme et une femme) terminent leur baccalauréat avec une dette de 25 000 $ : tous les mois, la femme devra dépenser une plus
grande part de son revenu pour rembourser cette dette. Par conséquent, demander aux gens «d’investir» dans leur avenir revient à demander aux femmes de débourser plus que les hommes toute leur vie durant. En réalité, le gouvernement québécois demande aux femmes « d’investir » dans le maintien des inégalités pendant les décennies à venir.
Sinon, il y a Urbain des Bois, madame Beauchamp…
2. Obama, lui, est du côté des étudiant(e)s. Obama veut éviter un hausse des taux de remboursement des prêts pour les étudiants. Réthorique du slam pour la justice sociale. À visionner ici.
3. Culture libre en fête. L’indispensable CultureLibre.ca, un de mes blogues favoris, célèbre son septième anniversaire : 1931 billets sur près de 180 sujets depuis 2005. On lui souhaite longue vie !
4. Culture libre en tête. Dans ce plaidoyer pour la culture libre, Lionel Maurel, reprend et articule toutes les notions fondamentales: la création libre, la gratuité, les modèles économiques, les DRM, la répression, la valeur du partage, celle des œuvres, les licences, le domaine public. Un véritable exploit. Un dossier récent, The Battle for the internet, dans The Guardian mérite aussi le détour.
5. Les mondes possibles de l’édition contemporaine. Chez Publie.net, on peut profiter jusqu’à lundi des nouveautés qui nous sont proposées pour une bouchée. Cette offre irrésistible est l’occasion de découvrir ce que la littérature a dans le ventre aujourd’hui. Certifié terroir numérique et lecture moléculaire avec une littérature qui a repensé tous ses modes de préparation à partir des propriétés chimiques (beaucoup de dopamine) des oeuvres. Zeitgeist garanti ou argent remis. Non, je ne reçois pas de cote, je suis, simplement, une fervente de cette cuisine. Invitation à goûter :
- Jean-Daniel Magnin, Le jeu continue après ta mort : »Un thriller sur tous les codes de l’utilisation des jeux vidéos ».
- Moussa Konaté, L’assassin des Banconi : un polar avec « cette puissance du continent et de la langue, ce qui se nomme Afrique…
- Maurice Maeterlinck, La vie des abeilles : un classique, « le plus accompli des trois livres (les fourmis, les termites, les abeilles) qu’il consacre aux insectes organisés en société. »
- Laetitia Gendre, La détente : Une fille dans un club de tir qui détonne et qui dessine la « [s]ociété trouée par la violence. Les armes comme symbole ou culte. »
- Jean-Pierre Suaudeau, Photo de classe/s : Roman sociologique. Dans la classe, les parents d’enfants défilent devant l’enseignant comme autant de « ces portraits au plus sensible de notre présent, ses contradictions et ses illusions, sa générosité et ses désespoirs. »
- Patrick de Friberg, Dossier Kristina : « A nouveau Patrick de Friberg nous emporte, derrière son capitaine Lefort, dans les rouages totalement maîtrisés du thriller. Maîtrise de tous les dessous de la politique internationale et ses zones sombres, avec Poutine en guest-star. »
C’est dans les bonnes bibliothèques aussi.
6. Vers l’Ouest ou sur la route de soi (comprendre : c’est le voyage, la voie/voix, plus que la destination qui compte). Parlant de Publie. net, le récit Vers l’Ouest de Mahigan Lepage, un auteur que l’on retrouve aussi chez Mémoire d’encrier, a fait l’objet d’une critique dans Le Devoir ce weekend où l’on identifie « dans la prose de Mahigan Lepage quelque chose de la simplicité volontaire d’un Samuel Beckett. » Tout de même. Et, je seconde pour avoir fait la nomade avec lui dans toutes ses oeuvres qui sont écrites pour une culture mobile. On peut voir et entendre l’auteur commenter son oeuvre ici.
| Photo : Printemps érable, par Marie D. Martel, licence : cc-by-sa; le design de la pancarte est la création de l’École de la Montagne rouge |
Cette fois, je ne sais trop si vous plaisantez en nous arrivant avec pareille «énormité» relativement à ce qui serait de la discrimination à l’égard des femmes, soit des frais de scolarité… euh… unisexes…
C’est une blague, n’est-ce pas?
Non?
Alors, si l’on se fie le moindrement sur ce qui s’est passé au cours des 50 dernières années, par exemple, il me semble que les femmes ont fait beaucoup de progrès. De postes d’assistantes, très souvent, elles se retrouvent fréquemment dans des postes de haut niveau aujourd’hui. Ou dans des professions libérales (médecine, droit, et autres).
L’écart dans les revenus passés n’est aucunement indicatif de ce qui arrivera.
Même que, les femmes fréquentant plus assidument que les hommes les institutions d’enseignement et obtenant de meilleures notes, il n’est pas du tout improbable que l’écart entre les revenus en vienne avant longtemps à favoriser les femmes.
Et puis, s’il faut y aller de l’ajout de quelques arguments un peu bébêtes, en voici:
les hommes (de par leur corpulence) mangent généralement davantage que les femmes, ce qui leur coûte donc une plus grosse beurrée;
les hommes doivent débourser plus que les femmes pour divers produits ou services, par exemple pour une assurance-vie (espérance de vie);
les hommes sont par nature beaucoup moins raisonnables et organisés que les femmes et achètent par conséquent – plus fréquemment que les femmes – des produits de base ou des trucs variés en payant plus cher qu’ils ne le pourraient s’ils étaient moins impulsifs;
les hommes n’ont généralement jamais rien compris (ou presque…) aux femmes et plus il y aura de femmes dans des postes de direction, une tendance en cours, moins il y aura de place pour les hommes – et leurs Good Old Boys Clubs.
Si quelque chose se devait d’être considéré aujourd’hui relativement aux frais de scolarité (et de tout le reste en ce qui concerne les dépenses pour ceci ou pour cela), et dans la mesure où il serait approprié de moduler les sommes à débourser selon que l’on ait affaire à une paire de chromosomes XX ou XY, il se pourrait bien que la paire XY requière une attention plus immédiate…
Mais vous rigoliez, non?
claude!
« L’écart dans les revenus passés n’est aucunement indicatif de ce qui arrivera. »
il n’est pas question du passé, claude, mais du présent. et de comparaisons entre les hommes et les femmes de compétences égales.
si tu crois qu’à partir de demain matin, il n’y aura plus d’injustice, prière de m’indiquer ce qui te conforte dans cette illusion.
plus simplement, claude, peut-être une réponse à cette question serait-elle suffisante pour éclairer ma lanterne:
es-tu sexiste?
#féminisme : Il est important également de regarder structurellement quels sont les emplois dits féminins. Vous allez au restaurant vous faire servir reste le meilleur exemple, vous célébrez la création d’emploi indirect à 20 heures semaines, 9/10 dollars de l’heure, et oubliez sans doute que veux veux pas, nous continuerons à faire des enfants, à nous séparer et que dans la majorité des cas, c’est la dame qui élèvera les jeunes. Oui, oui, tout le système viendra à son aide si le papa oublie de payer sa pension, en attendant, il faut toujours bien qu’elle puisse mettre quelque chose sur la table, non?