BloguesMarie D. Martel

Édition du futur: ce que le monde pourrait faire avec l’API d’un livre

Hugh McGuire a publié un article éclairant sur son blogue «transforming publishing»: A Publisher’s Job Is to Provide a Good API for Books. De plus en plus, explique-t-il, le livre numérique sera constitué d’une API, et le rôle de l’éditeur consistera à fournir une «bonne API».

McGuire explore en chemin les utilisations possibles qui pourraient accompagner le développement d’un livre sous forme d’API (Application Programming Interface ou API ou interface de programmation en français).

On s’attend à ce que les éditeurs eux-mêmes ou les communautés en réseau soient capables de de bonifier l’expérience de lecture ou de prolonger l’oeuvre créée. Qu’est-ce que le monde va bien pouvoir faire avec l’API du livre que l’éditeur fournira ? demande McGuire.

Je partage ici la réponse de McGuire à cette question que j’ai tirée de la traduction de l’article réalisé par Valérie Clayssen (merci à elle) et légèrement modifiée.

Qu’est-ce que le monde va bien pouvoir faire avec l’API du livre que l’éditeur fournira ?

« Voici quelques unes des choses que vous aimeriez peut-être que les autres (ou bien vous mêmes) réalisent avec votre API :

– extraire une liste des personnages dans le livre, et produire pour chacun d’entre eux une petite biographie. Rassembler ces biographies dans un “guide biographique”.

– Extraire une liste de localisations dans le livre et les situer sur une carte.

– Extraire les 500 mots associés à chaque apparition du concept “existentialisme” … parmi tous les livres édités par des éditeurs qui ont rendu disponibles leur carte sémantique, et trier par décennie, influence, ou nationalité de l’auteur

– Const[r]uire une frise chronologique indiquant où se trouvent les différents personnages à différentes périodes du récit.

– Faire pointer cette frise chronologique vers une carte.

– Construire un outil de navigation permettant aux utilisateurs d’explorer un livre par ses personnages, ses lieux, se[s] dates, ses concepts.

Vous pourrez également vouloir publier cette carte sémantique sur le web, ainsi Google et d’autres moteurs de recherche auront une compréhension détaillée de ce qu’il y a dans votre livre, et ainsi lorsque des gens rechercheront un type précis d’information qui apparaît à la page 119 de votre livre, le moteur sera capable de pointer vers chez vous.

Il y a tant de “etceteras” ici, et nous venons à peine de commencer. Nous pouvons déjà trouver quelques petits indices de tout cela :

Small Demons extrait des gens/lieux/choses via une API, ils demande[nt] aux éditeurs leurs fichiers EPUB afin de pouvoir effectuer un crawl, parmi les fichiers, et ensuite affichent les produits, les autres livres, les films et les musiques trouvées à l’intérieur des livres.

Dracula Dissected s’appuie sur le texte de Bram Soker, et permet d’y accéder par personnages, dates, lieux et vous pouvez ainsi explorer le livre de différentes manières.

– Pearson’s FT Press API vous permet de sortir de l’information de certains EPUBS et de faire différentes choses avec.

– Wordnik.com extrait des phrases de définition de livres publiés par Simon an[d] Schuster et les utilise comme des phrases servant d’exemples pour les entrées d’un dictionnaire.

Nous n’en sommes encore qu’aux balbutiements, aux tout premiers exemples.

Nous en verrons plus à l’avenir.

Nous allons en voir plus parce que le travail d’un éditeur consiste à “rendre public” et qu’une API est précisément conçue pour déterminer les conditions de publication. C’est exactement ce à quoi elles servent.

Nous allons en voir plus parce qu’il s’avère que faire des APIs pour les livres est quelque chose de facile. »

Ce nouveau travail de l’éditeur pourrait commencer, dès maintenant, à partir de l’index de l’oeuvre. On peut lire l’article complet en anglais ou en français.