Les Robots de la Rime étaient des dernières Francouvertes, puis hier au Monde hip hop Videotron. Curieux cocktail après Réal V. Benoit, venu nous chanter les petites misères, les grandes frustrations, les crises, la routine et son Abitibi natale dans un franc-parler décapant. Réal V. a passé sa vie dans les mines, avait fait une croix sur la vie d'artiste. Ses chansons, jouées en compagnie des gars de Psychocaravane (qui faisaient ressortir leur petit côté country) avaient vraiment de la gueule, étaient joliment actualisées. En ce moment notre homme est dans une voiture en direction de Rouyn. Mais on ré-entendra parler de lui puisqu'à l'heure où ses vieux vinyles sont devenus introuvables, un cinéaste tourne un documentaire sur sa vie – pas banale. Un personnage haut en couleur qui rappelle un peu Willie Lamothe.
Les Robots de la Rime Photo: Jean-Luc Cécyre |
Avant Saïan Supa Crew, donc, je me suis accroché les pied chez les Robots de la rime qui, avec leurs costumes trash-naïfs qui tranchaient sur la grisaille du ciel, faisaient autant le bonheur des enfants de 3 ans que des amateurs de rap « du champ gauche » (Gatineau, Omnikrom, Ghislain Poirier). Parmi les 4 robots sexy, il y avait 2 invités : le guitariste de la Descente du Coude déguisé en zombie vieillissant (à moins que ce ne soit en orque albinos garagiste de jour) et un fou qui est manifestement dans son élément sur scène. On l'avait aperçu chez Motus 3F faisant le beatbox humain avec sa bouche, avec Gatineau, en bassiste chic et concentré pour Deweare. Hier soir c'était. mon Dieu. Imaginez une patate au four vêtue de pantalons roses et de verres fumés rouges, d'un casque de poils (ai-je mentionné qu'il est hyper-actif?) qui, quand il n'est pas occupé à pianoter sur sa vieille boîte de son ou à molester les robots à l'aide d'un batte de baseball en plastique, fait du breakdance de façon assez impressionnante merci! Un vrai crackhead. Un cas.
Dany Placard Photo: Sarah Marcotte-Boilard |
Ce soir je m'en vais voir : Les Breastfeeders (espérant entendre quelques-unes de leurs nouvelles pièces), Yann Perreau et Camille (performeuse assez unique, très physique, tout comme Perreau d'ailleurs), et probablement aussi Prototypes, dehors, s'il ne fait pas trop mauvais. Je vais donc manquer Dany Placard (show gratuit à 18h), mais je vous recommande chaudement d'y aller, ne serait-ce que pour la délicieuse Réguine ou alors pour l'entendre livrer Les Mains dans l'huile, l'histoire d'un garagiste qui, un jour, s'écoeure et décide de tenir tête à son boss. Ça me rappelle un peu One Piece at a Time de Johnny Cash quand j'y pense (l'histoire d'un pauvre ouvrier qui monte des voitures et qui ramène une pièce de temps en temps chez lui pour assembler la bagnole de ses rêve). Placard sur scène, ça vaut le détour.
Je suis allé voir Prototypes sous la pluie. Ça valait le coup. Je les voyais pour la troisième fois et c’était définitivement leur meilleur spectacle. Ils ont maintenant un batteur et ça donne une puissance à leur musique sur scène qui manquait auparavant. Isabelle le Doussal était en grande forme et ma fois, fort souple! Et la pluie? Muni d’un imperméable (mais pas d’un parapluie qui cache la scène SVP!) on n’y voit que du feu. De plus, ça permet d’éloigner les badauds au profit des vrais mélomanes. Bref, ne vous privez pas des Francos à cause de la pluie.