BloguesMarie-Hélène Poitras

Soirée excitante en vue

Katerine : Le concert qui me fait le plus saliver cette année aux Francos.

Paul Ahmarani : J'suis curieuse. Il y a sur son disque une grande sincérité qui bouleverse. Si vous êtes de ceux qui avez condamné l'album après avoir entendu une ou deux chansons parce que vous ne le trouviez pas renversant, musicalement parlant, écoutez de plus près, Ahmarani s'y révèle complètement, se met à nu. Il y est question d'une rédemption, d'un passage de l'ombre à la vie. En septembre dernier, j'avais bu des cafés aux lait avec lui au parc Laurier. On regardait des écureuils se pourchasser; il m'avait confié ceci :

Je ne pouvais plus continuer à vivre comme je le faisais, j'étais en train de tout perdre et de me perdre de vue moi-même, complètement. Avant même d'avoir enregistré mon premier album, je me préparais une sortie à la Jimi Hendrix, c'est pas ben cool, ça… Je n'étais plus moi, rien ne m'intéressait plus. Alors je suis allé me mettre à l'ombre pendant quelques mois. […] Quand je relis le texte de Portrait navrant, j'ai la chair de poule, car je l'ai écrit pendant que j'étais dans cet état-là. J'étais complètement lucide, je disais: "Je m'en vais mourir et je m'en câlisse." Je suis content de m'être retrouvé; depuis que je suis revenu, c'est comme une lune de miel avec la vie.

Il est 17h30 et il pleut à boire debout. J'espère une petite éclaircie d'ici le spectacle d'Ahmarani, à 20h.

Puis à 21h c'est Pierre Lapointe qui voit rouge et souhaite se frotter au rock. Hâte d'entendre ses bluettes ainsi dénaturées, mais aussi de voir la mise en scène et les décors, sachant que Lapointe se soucie beaucoup tous ces détails.