Après avoir annoncé un hiatus temporaire des activités des Tindersticks, qui n'ont rien endisqué depuis 2003, Stuart A. Staples lançait coup sur coup, en moins de 18 mois, deux magnifiques albums solos qui n'auront guère dépaysé les inconditionnels du groupe. Malgré la migration vers Nashville et l'alliance avec Mark Nevers de Lambchops, Staples pratique toujours, avec un peu plus de simplicité, cette pop romantique, indolente, fataliste et triste qui quête le sacré, le merveilleux, dans les moindres détails du quotidien. Extraordinaire baryton aux timbres à fendre l'âme, Staples est sur scène aussi singulier que sa voix: un géant vêtu de costumes noirs surannés, totalement concentré, les yeux clos, lent, absent, perfectionniste éperdument perdu dans sa musique. (F. Desmeules).