Fin décembre, je pensais bien faire une petite revue personnelle de l’année. Je l’imaginais légère, drôle, sans regrets, toute reluisante d’espoir pour l’année à venir. Début janvier, je voulais faire une critique de notre Bye Bye régional, Bebye làlà. J’ai pas aimé ça. Je voulais penser que c’était de la mauvaise foi, j’aurais voulu passer par dessus. Mais finalement, je reste avec un sentiment qu’avec tout le talent qui bouillonne ici, mieux aurait pu exister. Facilement. C’était une belle initiative, mais tellement enrobée dans le partenariat douteux de la commandite saguenéenne, que c’en est devenu du chauvinisme mal placé. La Une du Quotidien, resplendissante. Les gens en pamoison. Coudonc. Je dois être de mauvaise foi, j’ai pas aimé ça.
En tout cas, je voulais défoncer l’année avec quelque chose de terrible. Et puis ce matin, je me disais qu’il était rendu bien trop tard pour critiquer le Bye Bye. Franchement. On est le 12 janvier. Pour l’actualité brûlante, le lendemain soir était déjà un peu tard pour en parler. Mais voilà que Simon Jodoin lui-même ose aborder le sujet dans sa chronique. Soudainement, c’est la foule sur ma planète. Moi qui pensais être la seule à me sentir décalée, un peu en parallèle, sans réaction face à toute l’actualité qui se déroule pourtant aussi vite qu’avant. Le 17 décembre, sans cadeau, sans sapin, du travail par-dessus la tête, la famille en route, la fatigue bien installée. Bien-sûr qu’on est allés couper un sapin. Bien-sûr, on est arrivés à Noël en même temps que tout le monde. Famille décomposée, fille absente, ambiance étrange. Jour de l’An mémorable, nuit à la belle étoile, utopies entre amis dans notre petit, petit village. Et la fatigue, qui subsiste. Par-dessus tout. Les enfants en vacances, c’est loin d’être reposant. Alors l’année recommence, comme elle a fini. Avec cette impression d’être un peu à côté de la plaque. Essoufflement de ce monde qui va trop vite. De l’orgie de cadeaux qu’on n’a pas réussi à éviter. De ce mode de vie qui n’augure rien de bon pour ceux à venir. J’ai comme été assommée par les excès. Tous les excès. De table, de boisson, de cadeaux, d’objets, de voyages, d’apparences. J’ai vu dans un corridor les sacs destinés aux paniers de Noël. Quand je vais à l’épicerie, je n’en reviens pas de la diversité de fruits qu’on retrouve au mois de janvier. On est chanceux. Je suis chanceuse, vous êtes chanceux. On vit au Québec. On vit dans l’abondance. Je souhaite donc, en cette nouvelle année, que chacun prenne conscience de la chance, de l’immense chance que nous avons de vivre ici. Même pauvre.
Bon ok, il y a plein de choses à changer. Mais ça, c’est un autre combat.
Bonne année!
Comme ils disent dans les belles histoires des pays d’en haut (et non dans la bible) «heureux les pauvres». Au moins pour nous, le bonheur est visible et vivable et tellement accessible. Pour ma part, j’ai profité des fêtes pour me reposer, voir ma famille, mes neveux mes nièces. J’ai passé du temps avec ma fille, nous avons mis à jour notre complicité et ce fut mon plus beau cadeau, la voir un peu grandir en temps continu.
Chanceux, oui chanceux nous sommes, vous avez bien raison. Le reconnaître, eh bien, j’appelle ça de la reconnaissance bien placée.
Bonne année 2012 ! Fructueuse.