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Prendre un étudiant par la main

Je n’étais pas à la manifestation du 22 mars. J’ai suivi les événements en direct de mon mini-village, le coeur battant, fier, solidaire. Le mouvement étudiant aura essuyé bien des critiques, mais il a su réussir par un tour de force cette brillante démonstration de mobilisation et de solidarité pour réclamer un peu de justice sociale. C’était franchement impressionnant. Et inspirant!

Quand j’ai fait la campagne électorale de mai 2011 en tant que candidate Rhinocéros, la ligne de parti était fort simple: mobilisation. Il fallait à tout prix inciter les gens à se prévaloir de leur droit démocratique, le moindre, celui de se rendre aux urnes pour voter. Un de mes slogans préférés était le suivant: prenez un ami par la main, et allez voter! À deux, on est plus forts.

À deux cent mille, on commence à être pesants. Alors dans la foulée du magnifique exercice démocratique d’hier, et inspirée par la déclaration de plus de 200 québécois de tous horizons, je dis aux 200 000 personnes qui y étaient, et à tous ceux qui auraient voulu y être: prenez un ami par la main, et retournez dans la rue! Si tout le monde qui y était réussissait à convaincre une seule personne de l’accompagner, le 22 avril, on pourrait être un million!

Il est temps que le gouvernement ouvre grand les yeux et les oreilles et réalise à quel point le peuple a soif de justice sociale. Que les intérêts économiques sont viables dans une vision plus globale et surtout sociale du monde. Que nous ne sommes pas une minorité marginale. Toujours cynique? Laissez-vous donc aller, bande de fesses serrées, le printemps et le soleil, la tendresse d’un ami qui vous prend par la main…

Alors, on se remet ça dans un mois?

J’y serai, promis.