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Du jus de Google

Je suis allé voir The Artist l’autre jour. C’est pas mal. Non, c’est mieux que pas mal. C’est très bon. À lui seul, le jeu de Jean Dujardin vaut le détour.

D’ailleurs, le film de Michel Hazanavicius a remporté plusieurs prix internationaux, dont le Golden Globe de la meilleure comédie / film musical. Et je serais prêt à parier ma chemise qu’il sera en nomination dans les plus prestigieuses catégories aux Oscars.

Mais ne trouvez-vous pas que nous en entendons beaucoup parler? Non, plus que beaucoup. Trop!

The Artist a remporté le prix du meilleur film à tel festival; celui du meilleur acteur à tel autre. J’ai même lu une nouvelle qui nous annonçait que le chien était en nomination dans un gala de chiens acteurs. Je ne regarde pas les journaux à potins, mais je suis sûr que si le gars qui s’occupait de la cantine demandait sa femme en mariage, ou s’il se cassait une jambe en nettoyant ses gouttières, quelqu’un en ferait une nouvelle.

Si c’était un film québecois, je voudrais bien, mais là, la seule corrélation qu’il y a entre le Québec et ce film, c’est la langue. Et même là! Il est muet. Et quand il y a des sous-titres, ils sont en anglais!

Ok, il est en noir et blanc. Et il est muet. C’est particulier de charmer autant de spectateurs avec ces caractéristiques, mais de là à nous faire part de chacune de ses « prouesses »…

Allez-y, tapez « The Artist » dans Google Actualités Canada. Vous verrez.

Présentement, c’est The Artist, et il y a deux ans, c’était la blonde chanteuse tatouée.

Personnellement, ce type de nouvelle, j’appelle ça du Google juice. Du jus de Google. Le concept est simple. Il consiste à extraire le plus de substance possible d’une tendance et de l’exploiter au maximum en créant du contenu. Peu importe que ce soit utile ou non, nous ne sommes pas en mode « qualité », nous sommes en mode « quantité » parce que nous voulons que dès qu’un internaute tape tel mot clé sur Google, il aboutisse sur notre site. Il faut produire. Et s’il n’y a plus assez de substance pour produire, il faut en construire.

Comme dans le film Field of Dreams avec Kevin Costner.

Construis-le et ils viendront.