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Carré rouge, suite et fin

Revenons très brièvement sur la question de la hausse des frais de scolarité, si vous le voulez bien.

Depuis la parution de mon dernier billet, je me suis buté à un autre argument redondant de la part du camp en faveur de la hausse des frais de scolarité. Grosso modo, on dit que cette augmentation permettra la bonification du programme de prêts et bourses et que, par conséquent, on ne nuira pas à l’accessibilité aux études supérieures.

À ce propos, il y a quelques jours, Raymond Bachand soulignait dans la Presse qu’un diplômé universitaire gagnera dans sa carrière au-delà de 200 000$ de plus qu’un travailleur qui a un diplôme d’études secondaires, avant d’ajouter que s’il paie 15% ou 16% de son éducation, c’est une simple question de justice sociale.

J’ai comme l’impression qu’on oublie que l’université n’est pas fréquentée que par des jeunots de 21 ans qui habitent dans le sous-sol de leurs parents. Il suffit de se rendre dans une salle de cours en soirée pour rencontrer plusieurs mères de famille qui, afin de mieux gagner leur vie, ont effectué un retour aux études à temps partiel, tout en travaillant le jour.

Ça prend un sacré courage!

Or, pensez-vous qu’elles sont éligibles au régime de prêts et bourses d’études, ces mères de famille? Non.

Même si elles auront éventuellement plus de moyens, pour l’instant, ce n’est pas le cas. Et si elles ne paient pas leur facture, l’université ne leur permettra pas de se réinscrire pour la session suivante. L’argent qu’elles gagneront lorsqu’elles accéderont à des postes mieux rémunérés, elles ne l’ont pas pour l’instant. En revanche, lorsque ce sera le cas, elles paieront évidemment plus d’impôt pour que, comme elles, les enfants du voisin puissent accéder à des études supérieures.

L’accessibilité, ce n’est pas uniquement une question de prêts et bourses. C’est aussi pouvoir étudier tout en travaillant et en subvenant aux besoins de sa famille.