Depuis près de 15 ans, Équiterre travaille à la promotion de solutions écologiques, solidaires et citoyennes en agriculture et en alimentation. Après avoir déposé un mémoire pour la souveraineté alimentaire dans le cadre de la Commission sur l'avenir de l'agriculture et de l'agroalimentaire québécois (CAAAQ), l'organisme a lancé le «Manifeste du citoyen-mangeur du Québec», une pétition réclamant la mise en place de mesures concrètes pour résoudre la crise agricole actuelle.
Selon l'organisme, l'endettement croissant, les nombreuses faillites d'agriculteurs, la difficile implantation de la relève agricole, l'augmentation du kilométrage parcouru par les aliments avant de se retrouver dans nos assiettes, la surexploitation des sols et l'empiètement des infrastructures routières sur les terres fertiles sont les conséquences de la politique alimentaire québécoise de ces 40 dernières années. Pour les militants d'Équiterre, les aliments ne devraient pas être considérés comme une banale marchandise, mais comme la réponse à un besoin essentiel de l'être humain. Sur les plans individuel et institutionnel, l'achat d'aliments directement aux agriculteurs dans les marchés publics, à la ferme ou dans les réseaux solidaires, comme l'Agriculture soutenue par la communauté (paniers bio), devrait toujours être privilégié.
Ils préconisent donc la mise en place d'un indice de sécurité alimentaire national (SAN) permettant d'identifier le niveau d'autosuffisance, la durabilité écologique, l'accessibilité économique et le savoir-faire culinaire du système alimentaire québécois, afin de «mettre en place une politique nationale clairement tournée vers les produits locaux et préférablement biologiques du Québec». Équiterre propose également la mise en place d'un programme de certification de «détaillants alimentaires responsables» mettant en valeur les commerçants engagés pour la promotion de l'alimentation responsable, ainsi que l'instauration d'«un niveau d'approvisionnement local minimum en produits locaux» pour les grandes chaînes d'alimentation.
Selon l'organisme, une réglementation québécoise sur l'identification de l'origine des produits alimentaires vendus dans notre province serait indispensable pour assurer leur traçabilité du champ aux tablettes des commerces.
Pour en débattre, Équiterre organise une grande conférence sur la mondialisation et la marchandisation de l'alimentation le 6 septembre à l'Olympia de Montréal.
Souveraineté alimentaire
Mathilde Singer
Voilà un sujet dont il faut effectivement continuellement parler ! Achetons local ! Visitons les marchés publics, visitons les producteurs directement chez eux et retrouvons le vrai goût des bonnes choses. Les gens sont capables d’acheter un casseau de fraises en plein hiver pour 5$ alors qu’elles n’ont AUCUN goût mais par contre ils ne sont pas prêts à mettre 15% plus cher pour acheter de la viande Natur’boeuf (excellent reportage la dessus, hier dans l’Épicerie). « Acheter c’est voter », j’ai la chance d’avoir un travail qui me permet de pouvoir « voter » à chaque fois que je vais faire mes courses et je suis certain que beaucoup d’autres personnes le feraient elles aussi si c’était plus facile de savoir la provenance des aliments.