Ce week-end, je fêtais ma première sortie au resto dans le cadre du festival Montréal en Lumière. Du 18 au 20 février, le Restaurant Julien, institution française du centre-ville recevait une autre institution : l'équipe du restaurant Galatoire, établi depuis 1905 à la Nouvelle-Orléans. Je m'attendais à y goûter des souvenirs de voyage, puisque j'ai visité cette ville en octobre dernier, dans le cadre d'un voyage de presse autour de la culture du riz en Louisiane.
Dégustation
Je n'ai pas été déçue par la cuisine du chef Brian Landry. La soupe gumbo, généreusement garnie de poissons, crabes et crevettes était très savoureuse malgré sa traditionnelle couleur brune peu appétissante! Le filet de Vivaneau garni de chair de crabe, d'artichauts, de champignons et d'oignons verts goûtait délicieusement le beurre et le canard était rôti à la perfection… quant au pudding au pain aux bananes nappé de sauces aux pralines, il était tout simplement décadent! Bref, le chef proposait des plats rustiques, pas très inventifs certes, mais dont les goûts francs et authentiques réchauffaient agréablement l'hiver montréalais. Surtout que l'expérience s'achevait avec une tasse de Café brûlot mêlant café noir de la Nouvelle-Orléans, brandy, liqueur d'orange, cannelle, girofle et citron. « La manière parfaite de finir un repas selon moi, » lançait le jeune chef Landry, « tu finis soul, mais bien réveillé! Chez Galatoire, on le flambe à la table devant les clients, c'est tout un spectacle! » racontait-il.
Le choc des "cuisines françaises"
Mais comme c'est souvent le cas dans les évènements gastronomiques organisés dans le cadre du festival Montréal en Lumière, c'est en coulisse que le spectacle valait son pesant d'or! Car pour l'équipe du très français Restaurant Julien, recevoir des américains en cuisine fut toute une expérience!
En fait, la cuisine « française » classique made in New-Orleans est avant tout une cuisine cajun et créole, avec ses propres bases, ses origines métissées et ses produits uniques… Comme la soupe de tortue par exemple : un ingrédient louisianais exotique, bien entendu strictement interdit d'importation au Canada et qu'il a fallut retirer du menu! Et attention au faux-homonymes culinaires français : la sauce « rémoulade » créole (en français dans le texte…) est une vinaigrette aux légumes et au raifort, rouge et épicée qu'on sert avec les fruits de mer; le « roux » cajun est torréfié jusqu'à devenir brun comme un beurre de pinottes pour parfumer le gumbo… Chez Galatoire, on sert aussi la nourriture en portion gargantuesque… au rythme d'un demi-canard par personne par exemple, il a donc fallu retailler les portions pour les modeler à nos appétits québécois.
Heureusement le professionnalisme de la brigade de chef Carl Bourgon et de toute l'équipe de Claude Foussard a permis de vivre ce « choc des cultures gourmandes » tout en douceur et en saveurs!
Après le repas, je me suis promenée sur la Place des festivals, où trône l'étonnante Ambiosphère L'Oréal. Passage obligé à la cabane à sucre avant d'assister aux spectacles en plein air… profitez-en, l'hiver est doux et le festival Montréal en Lumière dure jusqu'au 28 février.
Moi aussi j’avais décidé cette année de découvrir la cuisine de la Nouvelle Orleans pour ce rendez vous annuel de Montréal en Lumières et pour ma part cette expérience au restaurant Julien a été moins positive que la votre ! Commençons par la carte. 3 entrées, 3 plats de resistance et 2 desserts différents. Je comprends qu’on n’a pas pu importer de la tortue mais c’est vraiment court pour faire découvrir une cuisine. Surtout quand au moment où on vous donne la carte on vous mentionne qu’il n’y a plus de cassoulet. Wow il n’est que 19h , un jeudi soir et on réduit déjà la carte ? De plus la table d’hôte est unique faite de plats de la carte. Décevant comme départ !
L’amuse bouche offert arrive, un bon petit ravioli à l’agneau avec un fond très savoureux, servi dans … une soucoupe à café. C’est savoureux et chaud, malheureusement la serveuse décide que c’est le moment parfait pour venir prendre notre commande ! On la renvoit pour pouvoir déguster tranquillement. A son retour, elle est porteuse de bonne nouvelle, le cassoulet est a nouveau disponible ! J’opte donc pour la crêpe au canard et le cassoulet pendant que ma conjointe y va pour le gumbo et le vivaneau. Le « boursin maison » de ma crêpe vient tuer tout le goût du canard mais le Gumbo est pour sa part excellent. Pour le cassoulet, il est bon même si le goût de l’andouille est vraiment très (limite du trop) fort mais les cocos sont cuits parfaitement. Bien des resto français de Montréal qui offrent des cassoulets pateux devraient s’en inspirer ! Le vivaneau est très bon, même si très simple. Pour dessert on finit par du décadent, un gateau au chocolat mi amer et une sauce chaude au chocolat. La boule de crême glacée aux fruits exotiques bien habillement balancer la richesse du chocolat. C’est bon, pas excessivement original, mais bon !
Donc dans l’ensemble je n’ai pas eu l’impression de découvrir tant de choses que cela de la Louisiane, j’ai trouvé l’addition un peu salée pour ce repas et alors que c’était ma première fois chez Julien, j’ai vu pas mal de petits détails décevants au niveau du service, pour un restaurant qui se veut une « institution » …