Cette exposition aurait plus s'intituler "Hommage à Michael Snow". En effet, dans sa plus récente présentation, Roberto Pellegrinuzzi nous dévoile les mécaniques de production des illusions visuelles que certaines images proposent d'une manière que ne renierait certainement pas le célèbre créateur. Dans son installation intitulée Iris (suite), Pellegrinuzzi nous confronte à une mise en scène visuelle efficace. Trois grands panneaux de mylar, polyester transparent, donnent à voir, d'un certain point de vue, la représentation photographique d'un intérieur très années 50, avec quatre chaises, quatre plantes, une table, un appareil photo… Lorsque le visiteur se déplace devant cette oeuvre, un effet de troisième dimension surgit. La photo se fait sculpture. Le visiteur aura l'impression que l'espace ainsi photographié se matérialise, prend forme devant lui et que les objets se montrent presque de plusieurs points de vue. Mais ce n'est pas à une glorification du trompe-l'oeil que nous convie Pellegrinuzzi. Bien au contraire… Lorsque le visiteur se met de côté, n'est plus face à l'oeuvre, l'illusion se déconstruit. Cette création se dévoile et les trois panneaux se montrent uniquement pour ce qu'ils sont, simples pellicules de plastique, simples supports plats à des représentations de notre monde. Tout comme souvent chez Snow, l'image dévoile ici sa véritable nature.
Différentes petites oeuvres encadrées et utilisant le même dispositif accompagnent cette installation. Elles pourront paraître un peu sages et posées, mais elles semblent justement vouloir dénoncer avec subtilité comment les apparences sont trompeuses. Jusqu'au 16 juin, à l'Espace Occurrence.
Expliqué comme cela sur papier, ce n’est peut-être pas le concept le plus facile à comprendre. Par contre, en regardant la photo qui accompagne l’article, on comprend bien l’idée. J’essaie d’imaginer comment Roberto Pellegrinuzzi a fait pour décider quelles parties de l’image iraient sur chacun des panneaux. J’étudie en arts plastiques au cégep et je sais comment c’est difficile de rendre concret ce qu’on a dans la tête, mais je crois que Pellegrinuzzi est probablement arrivé à ce qu’il voulait, surtout si les spectateurs voient l’effet voulu.
Pour ce qui est de Pellegrinuzzi lui-même, je suis contente de voir une de ses oeuvres, car nous avons brièvement parlé de lui dans mon cours d’histoire de l’art et tout ce que nous souhaitions, c’était de ne pas avoir à se rappeler de son nom pour l’examen. Maintenant, je ne peux qu’être impressionnée par son travail et être fière une fois de plus d’un de nos artistes québécois.