BloguesMax Clark

Radio Radio @ Ritual Nightclub – Le zoo, la nuit

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Crédit Photo: Yulia Mikhailovna Teryaeva

Malgré un soir de printemps froid à en craquer, on gambade sur le trottoir, habillés léger. Avec le zoo qui débarque en ville à soir, disons qu’on s’attendait à suer un ti-peu. Bon bin, un drink ou quatre, la place se remplit, se réchauffe..tranquillement pas vite. Faut croire que les ti-fous à Radio Radio maîtrisent l’art de se faire désirer. Yé rendu minuit moins quart calvaisse! La fébrilité qui monte, un sourire à chaque coin d’face de macaque. Ça beugle, ça siffle, ça ulule: avoir hâte..c’était pas le mot. Les agaces d’instruments posés sur la scène qui nous annoncent en plus une prestation full band..ça peux-tu commencer s’il-vous plaît. On n’en peut plus.

Et quand, sans prévenir, Gabriel Louis Bernard Malenfant et Jacques Alphonse Doucet sautent sur le stage, la crowd éclate. Et mon ami, ils sont on freakin’ fire! Entourés du guitariste Kim Ho, de la trompettiste Josiane Rouette et du drummer Steve Caron, ils ont la bette gonflée à bloc. Les deux s’entrecroisent d’un bord à l’autre de la petite scène comme des fauves, bondissent, lâchent des petits cris. Oh que ça promet…

Une fois parti, ça n’a jamais lâché. Le duo d’acadiens nous a déroulé une à une les pièces de son dernier album Ej feel zoo, lancé l’avant-veille dans un Club Soda plein à craquer. Complètement absorbée par leur pédale verbale bin écrasée et leur déhanchement sauvage, la foule n’a jamais ralenti la cadence non plus, recrinquée aux deux-trois tunes par un de leurs, déjà tellement nombreux, méga-hits électriques.

Zéro place pour le répit icitte. Les boys se font aller avec un plaisir de prédateurs fraîchement de retour dans la nature. Grimaces, singeries, ils s’amusent et c’est ça qui fait leur succès. Faire du rap sans se sentir obligé de faire bondir son bling sur son chest pis de répéter à quel point on est tellement trop hot. Au contraire, leurs lyrics sont pleines d’autodérision, de satire et d’humour. Ils ne se prennent pas au sérieux, font de la musique pour faire lever un party (spécialement sur le nouvel album qu’on sent beaucoup plus mainstream et dansant que le précédent Hâvre de Grâce) et ça ne pourrait pas mieux marcher. C’est des enfants expatriés des Run DMC et Beastie Boys qui déroulent leur flow pour avoir du fun, pas pour se narcissisé le petit moi, ça fait du bien.

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Crédit Photo: Yulia Mikhailovna Teryaeva

Plus ça allait, plus on sentait qu’on avait vraiment affaire au top de la chaîne alimentaire. Solidement huilée, leur rythmique vocale était tout ce qu’il y a de plus efficace. Les mots de Malenfant et Doucet se répondaient, se complétaient, se chevauchaient avec aisance sans jamais casser le vibe qui faisaient aller nos bassins. Si on ajoute à ça les solos de guitare et envolées de trompette qui venaient faire couler un peu de charnel sur leur beat crystal, on s’dit qu’en termes de zoo, c’en était un vrai beau.

Quelle soirée! J’dois par contre avouer que je n’en ai que vaguement vue la fin. Shame on me, mais, quand sa p’tite main s’est glissée dans la mienne pour me traîner vers la porte, j’ai tout d’un coup senti le besoin d’être ailleurs. Ma tête qui vacillait dans la chaleur, le t-shirt collé sur la poitrine…cette soirée ne pouvait se terminer autrement. Et oui, on dira c’qu’on voudra, on reste tous des bêtes au fond.

Radio Radio va ramener son animal party à Trois-Rivières, Québec et Trois-Pistoles les 3, 4 et 5 avril. Have fun!