BloguesMax Clark

The Lion King @ la Salle Wilfrid-Pelletier – La couleur de l’Afrique

The-Lion-King-Musical

Jeudi soir dernier, c’était la première montréalaise de la comédie musicale tirée du classique du cinéma pour enfants The Lion King qui n’était pas venu faire son tour en ville depuis 3 ans déjà. Tapis rouge donc, à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts, avec photographe officiel, champagne et tout et tout. Il faut dire que cette production demeure à ce jour la plus lucrative de tous les temps sur Broadway et pour Disney, à travers la planète alors qu’elle aurait rapporté plus de sous que les 6 films de Star Wars mis bout à bout, quand même…

Pour l’occasion, j’ai choisi un coéquipier de circonstances en Thomas, 7 ans. Il a vu le film il y a un an ou deux mais dit ne pas trop s’en rappeler. Il n’a pas accroché au départ et ne semble pas débordé d’enthousiasme non plus face à ce qui l’attend ce soir. La scène d’ouverture aura tôt fait de le convaincre. En effet, le baptême du prince donne des frissons. Les magnifiques marionnettes d’animaux géantes dont les mécanismes de mouvement rivalisent de créativité, descendent à travers la foule. Les animaux bougent naturellement mais, plutôt que d’y aller pour le réalisme, leurs formes et couleurs éclatantes se rapprochent davantage de réels œuvres d’art. Les oiseaux du paradis tourbillonnent au-dessus de nos têtes et la parade se termine avec un énorme éléphant qui descend le corridor à lourdes enjambées. Vous auriez dû voir les yeux de mon jeune ami.

La trame musicale, composée par les virtuoses Elton John et Tim Rice, nous emporte dès les premières notes de Circle of Life. L’orchestre y est, ainsi que deux percussionnistes juchés de chaque côté de la scène qui agrémente la symphonie d’intenses rythmes tribaux. Et les mélodies, désormais classiques, s’enchaînent au gré des scènes qui défilent. L’émotion fait mouche à tous coups.

On a conservé dans son intégralité la grandiose mise en scène de Julie Taylor (Across the Universe, Frida), dont la puissance réside, oui dans ses splendides chorégraphies, mais surtout dans l’utilisation inventive de multiples couches de rideaux de scène, avec lesquels on a recréé l’horizon de la savane de l’aube au coucher du soleil, puis à la nuit étoilée. Magnifique.

Hakuna Matata

Et on rit tout au long avec les attachants Timon (Nick Cordileone tout en finesse) et Pumbaa (Ben Lipitz grotesque à souhait), mais surtout avec le chaman macaque Rafiki (Tshidi Manye au sommet de son art) qui devient tout à coup central dans l’œuvre transposée sur scène. Le personnage est profond, empreint d’une grande sagesse et d’un brillant sens de l’humour. Le favori de Thomas sans conteste, il porte l’œuvre dans son ensemble.

Et le tout est dosé à la perfection avec l’aspect plus dramatique d’autres scènes dont la tragique mort du roi qui a rendu les petits yeux de Thomas luisants, et les touchantes retrouvailles de Simba et Nala (Jelani Remy et Nia Holloway) au son de Can you feel the love tonight. Mention spéciale aux jeunes comédiens Jordan A. Hall et Nya Cymone Carter qui jouent les deux personnages principaux alors qu’ils sont jeunes et à travers lesquels la naïveté et l’espièglerie enfantine est parfaitement naturelle.

En sortant on comprend pourquoi on a là « la plus grande comédie musicale du monde ».

Encore pas moins de 23 représentations à Montréal d’ici au 7 septembre. Les billets sont disponibles ici.