BloguesMax Clark

Pypy @ Le Divan orange – Verdure et boucane

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Crédit photo: Steve Cabana

C’était jeudi soir et les trottoirs de la belle St-Lau étaient surprenamment tranquilles. Il est vrai que ce vent cru qui soufflait sur la ville depuis la veille ne laissait plus aucune place à l’espoir. La face frigide de l’automne se pointait définitivement dans le carreau et on comprenait les badauds d’avoir préféré leur édredon. Collés l’un contre l’autre, le rythme serré de nos pas allait en s’accentuant jusqu’à ce que j’aie enfin poussé la lourde porte de bois. L’endroit porte une odeur bien particulière, quelque chose de réconfortant, une lueur cuivrée, une belle chaleur. On s’y sent intime, comme au chalet. On s’y sent bien.

Ce soir on est venu pour ses 10 ans. Les 10 ans de ce magnifique labo de création musicale qu’est le Divan Orange. Au cœur d’un mois entier de célébrations, la soirée de ce soir se déroulera sous le thème du punk psychédélique et pour l’occasion quelque chose d’aussi inattendu que magnifique a été installé sur le petit stage du Divan. C’est si simple mais tellement joli. Juste comme ça, la scène a été joyeusement agrémentée d’épaisses plantes tropicales, posées là juste comme ça. Et ainsi, tout bonnement, la table était mise.

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Crédit photo: Steve Cabana

Entre deux gorgées, les musiciens ont grimpé sur scène et bang, c’est parti comme ça. Ça faisait un bout que je voulais les voir. Le band s’appelle Jesuslesfilles. Je sais pas, mais ce nom là m’est resté ancré profond dans le cervelet, il y a quelque chose. Je voulais un t-shirt avant même de savoir c’était quoi. Et leur dernier album sorti au printemps sonne le garage en masse, mais le garage bien ciselé, le doigt sur le bon bouton, juste assez lo-fi, juste assez écorché. « Le grain d’or » comme ils l’appellent et avec les jeux de voix gamins de Martin Blackburn et Azure de Grâce, c’est espiègle, l’espièglerie de deux jeunes bandits, nonchalants, amoureux… Mais ce soir, c’est le métronome humain de Benoît Poirier  et son puissant swing de la baguette qui a sauvé la sauce. Disons que le son était pas super et quand on joue sur la fine ligne de grichage de garage, ça peut faire mal. Et malheureusement pour nos tympans, les cordes hurlantes devenues tout fuzz se joignaient dans un espèce de trop-plein de bruit assourdissant et on ne suivait plus. On en venait même à perdre les voix, petits cris de souris et c’est le snare seul qui nous gardait aller. Merci à lui.

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Crédit photo: Steve Cabana

Intermède. Même pas le temps d’aller se revirer au bar et la bande de Pypy qui monte sur scène, crinqués comme des papes. Et ce soir, ce sera concept restaurant. Chemises blanches et cravates trop courtes, ils sont arrivés avec une paire d’ustensiles géants en papier d’alu. Eeh..ok. Et puis go! Waa…niveau son, on est ailleurs. Pypy c’est le projet déjanté que nous ont concocté Roy Vucino (Red Mass) et la gang de Duchess Says. Un espèce de rock à la fois lourd et planant qui se place quelque part entre les expériences trippy et l’énergie dansante protopunk du rock n’ roll 70’s.

Quand les veloutes de fumées grises ont commencé à s’échapper du speaker enchaîné au plafond, on a su que le niveau avait été atteint, ça sortait en sale. Les musiciens dégoulinaient de talent, oui, mais la bougie d’allumage, la pierre angulaire, la lumière au bout du tunnel..c’est Annie-C. Une petite face rose bon-enfant qui explose littéralement sur le stage. Et elle hurle d’une voix tranchante, une voix démente qui perce, qui défonce. Et la foule qui en bourdonnent; le mosh pit décollé d’un bord à l’autre. Tout un show ce fut.

Court dialogue au retour du silence : « –J’ai la tête qui vibre, toi?  -Ouin, moi too.  -On va tu s’coucher?  -Ouin.. »

Bonne fête mon beau Divan.. à bientôt. xx

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Crédit photo: Steve Cabana