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Hozier @ le Métropolis – Sur la terre comme au ciel

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Crédit photo: Véronique Éthier

À peine sorti de son cocon, il en a craché une qui a frappé le sommet. Take me to church, pièce maîtresse de son premier album éponyme sorti en septembre dernier, en est une vraie belle. Une des rares qui en arrive à séduire autant les bonzes des grosses commerciales que les critiques aux crocs effilées. Une perle, parfaitement écrite et interprétée en maître, avec les guts.

Le jeune irlandais était donc attendu de pied ferme et ce soir, pour sa venue, la salle était pleine. On avait hâte de lui voir la gueule, de l’entendre nous pousser cette voix pleine, cette voix riche, profondément ancrée dans le fond de ses tripes même quand il touche ses plus hautes notes. On avait hâte.

En ouverture, Hozier avait choisi de nous proposer le non moins jeune et non moins talentueux George Ezra, un britannique à la voix robuste qui venait tout juste de nous rendre une première visite, il y a de cela à peine quelques semaines, en première partie de Sam Smith, un autre jeune chanteur anglais qui a tout fracassé cette année.

Et George était en grande forme. Armé de son toujours gagnant jersey bleu-blanc-rouge, il nous a servi un beau set, un set réjouissant et à ça, on peut dire qu’il sait s’y prendre. Le sourire fendu jusqu’aux oreilles, il donne dans le folk de chalet. Le genre de balades enthousiastes, un peu western, un peu roots, qu’on écouterait dans le Cherokee en remontant tranquillement la route de terre houleuse, un après-midi d’été, en revenant de la pêche. Les doigts tapotant le rebord de la fenêtre ouverte. L’autre bras autour de son cou. Juste bien.

 

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Crédit photo: Véronique Éthier

Et puis ce fut l’heure. Sous les applaudissements d’une foule déjà conquise, humblement il s’est avancé. Tout autour de lui, ses alliés se sont doucement installés. Piano, violoncelle, ils étaient sept au total avec lui et deux choristes. Et puis c’est parti simplement, gentiment. Rattrapant le vibe qu’avait laissé derrière lui son comparse, Hozier a commencé en frappant du pied. On a senti toute la couleur de ses racines blues, les cordes pincées avec la nonchalance de l’autodidacte et la voix du prophète, ardente mais lâchée avec tout le naturel du monde. Le son était irréprochable. L’éclairage aussi. Une réelle beauté.

 

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Crédit photo: Véronique Éthier

Avec la pénétrante To be alone, la prestation s’est alourdie d’un cran, dans un bluegrass au goût de sable sur le coin des lèvres. Le vieillard qui tape sur sa guitare, assis sur sa galerie de planches aux limites du désert. Et puis de là, le spectacle a véritablement pris son envol. Dans l’obscurité, sur la scène parsemée d’ampoules, plantées là comme des cierges, Hozier apparaissait descendu des cieux. Au centre de mélodies graves où s’allongeaient cordes et choeurs, il transcendait. Il y avait quelque chose de gospel dans Sedated, quelque chose d’épique dans Foreigner’s God, juste avant le grand frisson de Take me to church en fermeture.

Par le biais de ce jeune corps, une vieille âme s’exprime. En un soir, il nous a répandu l’ampleur de son talent incroyable. On comprend maintenant pourquoi par delà les montagnes, on dit qu’un grand nous est né. Amen, comme ils disent.