Tracez un grand X au rouge à lèvres sur la date. Jeudi le 4 juin, au crépuscule, la grande Lana Del Rey posera ses escarpins sur le bitume montréalais. On l’imagine descendre nonchalamment les quelques marches d’acier de son jet. Les amples ondulations de sa longue chevelure rousse allant doucement au vent au même rythme que son foulard de soie blanc. Sans âge, le fantôme d’une demoiselle figé dans le temps, éternellement mélancolique.
Internationalement auréolée dès qu’elle posa ses lèvres écarlates sur le micro. Born to Die qu’elle disait. Une telle grâce, une telle volupté dans la voix, tout en lenteur, en sensualité, digne des plus grandes dames de la musique. À un point tel, qu’à quelque part, on en vient même à craindre qu’elle ne s’éteigne elle aussi, aussi prestement qu’elle ne s’était enflammée.
Et parce qu’un tel talent ne peut être que magnétique, Ultraviolence, son somptueux et profondément obscur opus suivant fut produit par nul autre que Dan Auerbach des Black Keys, lors de longues journées chaudes et décontractées dans un studio de Nashville, où venaient chiller des pots tout aussi inspirants comme Juliette Lewis ou Harmony Korine. Auerbach est venu ajouter juste la bonne dose de mordant au lancinant spleen de la belle new-yorkaise et ça frôle le chef-d’oeuvre.
Elle nous en promet un prochain sous peu, provisoirement intitulé Honeymoon, sur lequel elle compte rendre hommage à la reine Nina Simone et redonner sa classe au slow dans un univers encore plus noir et aérien. On pourra certainement s’y tremper les lèvres.
Les billets pour le spectacle du 4 juin sont disponibles ici : http://www.evenko.ca/fr/show/evenement/lana-del-rey-9365