C’était le grand soir lundi dernier au Centre Bell alors que les enfants chéris de la florissante et inventive industrie du divertissement québécoise nous avait donné rendez-vous pour nous présenter leur dernier bijou. Pour l’occasion, Clark & fils étaient invités.
Et ce n’est pas qu’une perle parmi tant d’autres, mais un véritable joyau qu’ils nous avaient laissé présager. Le nouveau spectacle de l’internationalement acclamé Cirque du Soleil se veut en effet une préquelle au mega-blockbuster Avatar, réalisé en 2009 par le maître-cinéaste canadien James Cameron. Le film trônant encore aujourd’hui comme empereur incontesté du box-office, nos attentes étaient, avec très bonnes raisons, à leur paroxysme.
Le synopsis du long-métrage original situe l’action dans un incalculable futur, sur une planète verdoyante, au coeur de laquelle aura lieu le choc entre l’envahisseur humain, destructeur et assoiffé de ressources, et le peuple autochtone local, les grands et bleus na’vis, âmes écolos irréprochables.
Pour l’adaptation circassienne, notre roi-clown intergalactique, le sieur Guy Laliberté, s’est affublé de ses confrères de longue date, messires Victor Pilon et Michel Lemieux, véritables as de la projection scénique, et de son bras droit, le créateur Jean-François Bouchard. À leurs côtés, une délégation de Lightstrom Entertainment menée par Cameron et son fidèle producteur Jon Landau. Ce qu’ils allaient enfanter ne pouvait être autre que grandiose.
Cette fois, on nous ramène quelques millénaires auparavant, au cœur de la jungle pandorienne, où quelques uns de ces sympathiques humanoïdes à la peau d’azur, auront pour mission d’amadouer le dragon Toruk et d’ainsi, avec son aide, sauver leur univers d’une catastrophique éruption volcanique.
Quand le voile se lève, la vision est sublime. La scène, aménagée à même le sol de l’aréna, est immense, presque aussi grande que la glace qui y trône habituellement. Des structures installées ça et là y créent un relief rocheux, au bout duquel le colossal arbre-maison est enraciné, entouré d’écrans gigantesques. Le décor est littéralement projeté sur les structures, étirant tour à tour un fabuleux tapis de fougères, de rochers ou de vagues sous la trentaine de gymnastes qui s’entrecroisent en incessantes pirouettes.
Mon jeune compagnon a toutefois peine à s’y retrouver et, honnêtement, je me prends à partager son égarement. Ce n’est pas que la trame soit si complexe, c’est seulement que son fil est confus et qu’à la longue on en perd un peu le sens. Et ça coure et ça saute, partout,sans cesse, les bonshommes bleus, sous une bande-son hyper-active, prise dans le feu roulant d’une action ininterrompue et parfois un brin circulaire.
L’un des hauts-lieux de la soirée demeurera sans conteste, pour le petit comme le grand, ces étonnantes marionnettes, qui, au gré du récit, donne vie à Pandora. Des dangereux loups-vipères à six pattes aux squelettiques échassiers, cette faune surréaliste se jumelle aux luxuriantes plantes rétractables pour transformer le lieu en un monde ouvert dans lequel s’engouffrent les héros. Sans oublier celle du grand toruk lui-même, oiseau de feu colossal d’une envergure de plus d’une dizaine de mètres, planant entre ciel et terre sous le contrôle de six marionnettistes coordonnés. Impressionnant.
Enfin, chapeau aux chorégraphes pour la scène des cerfs-volants, ou une douzaine de ces engins virevoltent, les uns au travers des autres, dans un complexe ballet aérien multicolore et aux concepteurs des décors pour le gigantesque arbre des âmes illuminé qui, en finale, pousse littéralement au beau milieu de la scène.
Esthétiquement réussi sans être enivrant, le spectacle demeure tout de même une véritable porte ouverte sur le rêve éveillé. Les représentations sont prévues jusqu’au 3 janvier.
Les billets sont disponibles ici: https://www.cirquedusoleil.com/fr/canada/montreal/toruk/buy-tickets/
Merci Max Clark de nous faire vivre de beaux moments de spectacle