Je viens tout juste de tomber là-dessus: Pierre Assouline et Philippe Claudel viennent d’être nommés sur le jury du prix Goncourt. Pierre Assouline et Philippe Claudel jurés du Goncourt
Belle nouvelle.
J’ai toujours aimé le regard d’Assouline sur la littérature. Certaines de ses chroniques dans Le Monde, dans Le Nouvel obs ou dans Lire m’ont fait découvrir des livres que je n’aurais jamais ouvert autrement, et son regard ne m’a jamais trahi. Qui plus est, non seulement sait-il lire autrement qu’en vertu d’une norme littéraire souvent obtuse et obsessivement franchouillarde, il sait surtout faire valoir ses points de vues avec élégance, ferveur et intelligence.
J’ai eu la chance et le plaisir de connaître personnellement Philippe Claudel. J’avais adoré son Rapport de Brodeck. Je m’y étais laissé plonger comme on ne peut le faire que dans un grand texte. Puis, plus récemment, son Étranger m’était apparu comme un phare dans la nuit, une bouée dans cette boue sombre qui nous empêche trop souvent de voir toute la médiocrité de notre époque.
Au-delà de l’écriture, j’ai connu en Philippe Claudel quelqu’un qui sait se tenir debout, quelqu’un de fidèle, d’honnête, quelqu’un qui, malgré tout le succès, a toujours su non seulement rester humble, mais surtout garder intacts les sentiments profonds qui motivent ses choix et sa vie.
J’ai bon espoir que ces deux-là sauront bousculer un peu cette vénérable et peut-être un peu trop poussiéreuse institution qu’est l’Académie Goncourt.
Que j’aimerais donc être un petit oiseau et pouvoir assister aux débats, tiens : du sport, du beau, j’en suis certain!
Philippe Claudel, je l’aime d’amour.