Je répète souvent cette phrase, mais le Mois Multi est le festival qui me manquait le plus pendant mes six années sur la Côte-Nord. Les projets artistiques qui m’ont le plus marqué ou qui ont été les plus jouissifs de ma vie ont souvent été une proposition du Mois Multi. Je suis un moismultiïste qui s’assume sans aucune gêne.
Ma collègue Catherine Genest vous a déjà fait un petit résumé de la programmation du 17e Mois Multi, qui a lieu du 3 au 27 février prochain, mais il y a tellement de propositions qu’elle n’a pas pu tout évoquer. Je me permets donc de pointer du doigt les cinq spectacles/installations que je ne veux absolument pas manquer. Notons que la catégorie «je ne veux absolument pas manquer» est juste au-dessus de «j’ai vraiment envie de voir» et de «ça ben l’air cool, ça!».
Mon éthique personnelle me force de vous dire que je travaille aussi pour un centre d’artistes qui collabore au Mois Multi. C’est un de mes nombreux chapeaux professionnels. Toutefois, par souci d’équité, je ne nommerai aucun projet présenté par Avatar ou conçu par un ou une collègue.
Les projets ne sont pas présentés dans un ordre réfléchi.
CYCLE, par QUADr
Cette «performance sonore et visuelle» a quelque chose de brut qui me plait bien. Projections, jeux de lumière, roues de bicycle, boucane, la description nous promet une interaction peu commune. Bref, une performance électroacoustique de 25 minutes, déployée en temps réel, et qui a tout d’une bonne claque dans la face.
GLORIA, par Mykalle Bielinski
De la performance brute, on passe à une présentation tout en poésie et en nuances. Debout au milieu d’un écran en 360 degrés, avec des spectateurs assis autour d’elle, Mykalle Bielinski pige dans le répertoire liturgique occidental pour nous offrir un voyage mythique et mystique. Elle semble encore plus envoûtante que Messmer.
BLIND CINEMA, par Britt Hatzius
Le concept est assez simple. Vous êtes dans une salle de cinéma, mais vous avez les yeux bandés. Le film a une trame musicale, mais aucun dialogue. Un enfant est derrière vous et vous raconte le film. Un jeu de perceptions, une rencontre à la fois intime et anonyme. Au final, personne n’aura vécu le même film. Je trouve ça extrêmement charmant.
(ENTRE), par Théâtre Rude Ingénierie
À la fois une danse et un jeu scénographique. Souvent, ce sont les acteurs et les danseurs qui doivent se placer au bon endroit, sous la lumière. Ici, la lumière suit les danseurs et leurs mouvements. Au coeur de tout ça, deux êtres qui se rencontrent. Un mélange d’intimité et de technologie.
KEITH KOUNA, par… Keith Kouna
On ne sait pas encore ce qu’il fera. Lui-même ne le sait pas encore. En plus de présenter son magnifique Voyage d’hiver les 29 et 30 janvier, en pré-Mois Multi, Keith Kouna offrira une performance inspirée par les oeuvres présentées pendant le festival des arts multidisciplinaires, le 20 février. Kouna peut à la fois être sensible et grivois, provocateur et poétique. Je suis bien curieux de voir comment il va s’inspirer de la folie du Mois Multi.
Toute la programmation, qui a plusieurs autres projets intrigants et alléchants, est disponible sur l’autoroute de l’information: http://mmrectoverso.org/mois-multi/programmation/.