Le drapeau arc-en-ciel, symbole international des droits des gays, lesbiennes, bisexuels et transgenres.
«Pour moi, c’est un anachronisme que l’homosexualité soit toujours considérée comme un crime au Maroc, presque 25 ans après la décision de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) de ne plus la considérer comme une maladie», a déclaré l’ambassadeur néerlandais à Rabat sur Facebook.
Le diplomate Ronald Gerard Strikker a dit espérer qu’un jour «les homosexuels au Maroc seront acceptés comme des citoyens à part entière, qui ne sont ni malades, ni criminels».
Cette déclaration a été faite suite à la condamnation en prison de quatre hommes marocains accusés d’avoir pratiqué l’homosexualité. Le 20 mai dernier, le tribunal de Témara avait, en effet, condamné à 4 mois de prison, deux jeunes marocains pour homosexualité. La déclaration fait aussi allusion à une autre condamnation, une semaine auparavant, d’un autre couple homosexuel à Souk al Arbaa, dans le nord du pays. Leur crime est d’avoir contrevenu à l’article 489 du code pénal marocain qui punit tout acte sexuel entre deux personnes de même sexe.
Qu’arrivera t-il à ses hommes condamnés pour homosexualité, une fois en prison? Seront-ils violés? Pratiqueront-ils leur homosexualité en toute quiétude ? C’est d’une telle absurdité cette condamnation.. De quoi inspirer des humoristes.. imaginez les vannes!
La déclaration de l’ambassadeur néerlandais viole le devoir de réserve d’un diplomate, mais elle ne me dérange pas et ne me choque pas. Ce qui me dérange, c’est qu’elle ne soit pas faite d’abord par une personnalité publique marocaine. On dirait que personne ne veut prendre le risque de prendre une position sur cette question
Qu’arriverait-il à un artiste, un écrivain, un politicien ou à un célèbre militant des droits humains au Maroc s’il condamnait ouvertement et publiquement l’article 489 ?
Quelque chose me dit que plusieurs attendent que l’autre commence..!!
Parce que dans les faits, l’homosexualité au Maroc n’est pas aussi condamnée comme en Iran, un autre pays musulman où les hommes et les femmes accusés d’homosexualité sont carrément pendus. Sans être acceptée par tous, l’homosexualité au Maroc est plutôt tolérée à condition qu’elle reste très discrète. Comme partout dans le monde, beaucoup de marocains confondent encore homosexualité et pédophilie.
Dans les écoles au Maroc on n’apprend pas encore aux élèves qu’une personne humaine vienne au monde hétérosexuel ou homosexuel comme on vient au monde avec une peau blanche ou noire. Quoi qu’en dise la religion, l’homosexualité est une nature scientifiquement reconnue. À ne pas confondre homosexualité et prostitution. On incite personne à devenir homosexuel. Elle l’est ou elle ne l’est pas. Si pour certains cela est une évidence, chez beaucoup d’autres règne encore beaucoup de confusion.
Au Maroc, comme dans tous les pays officiellement musulmans, la religion se mêle aussi de la sexualité et empêche l’évolution des mentalités. C’est elle aussi qui empêche certaines personnalités publique de faire leur coming-out. Mais au delà de la religion, c’est aussi une question d’image. Condamner une loi homophobe par une personnalité publique pourrait susciter des rumeurs dont on ne mesure pas les conséquences sur sa carrière..
Pourtant, condamner l’article 489, c’est condamner l’homophobie, une discrimination reconnue par l’ONU. Il existe même une Journée Internationale contre l’homophobie tout les 17 mai de chaque année.
Condamner l’article 489 devrait être une suite logique de la condamnation de l’article 475 (qui pardonne le crime d’un violeur s’il accepte d’épouser sa victime). Le suicide d’Amina Filali le 10 mars 2012 a mobilisé beaucoup de monde, notamment devant le parlement à Rabat. Tout indique maintenant que le mouvement d’indignation a donné ses fruits et que l’article 475 sera bientôt aboli. La peine contre les violeurs sera plus sévère (passant de 5 ans de prison à 30 ans).
Avec l’abolition prochaine de l’article 475, le Maroc aura fait un autre petit pas en matière d’égalité. Ne pas condamner l’article 489, (Tout comme ne pas condamner la peine de mort) c’est retarder la marche du Maroc vers la modernité ?
Alors, Messieurs, Mesdames, pour quand la mobilisation contre l’article 489 au Maroc ?