J’ai partagé le ftour avec Ali, Samba, Masamba, Mohamed, Moro, Khadim Arrassoul et Khadija.
Cette dernière m’a confie qu’au moment de la rupture du jeûne, elle s’adresse à Dieu « Yaa Rabbi » et le prie de lui donner la force dont elle a besoin pour accomplir son objectif. Lequel? « récupérer mes trois enfants ». Rien n’est plus important pour elle.
Khadija est arrivée à Rabat depuis le Sénégal il y a seulement 2 mois et demi.. Avec ces hommes, elle se sent accueillie et respectée. Elle me confie avec force « Je ne suis pas venue inutilement ».
Mariée à 14 ans, divorcée depuis 2 ans, Khadija croit que la dure expérience de son mariage lui a donné des leçons de vie « Loin de me briser, j‘ai beaucoup appris ». À 23 ans, elle ne ferme pas son coeur aux hommes et éventuellement à une relation sérieuse, mais sa priorité prioritaire c’est de travailler, travailler et gagner les moyens qui lui permettront de redevenir mère à temps plein.
Après la rupture du jeûne, les amis de Khadija se sont mis à chanter des chants soufi. Le jour fait place à la nuit. Sous les lampadaires du grand boulevard Moulay El Hassan, le tramway est réapparu, le commerce a repris et Khadija est retournée travailler.
« Yaa Rabbi », en le disant devant moi, j’ai vu plus que l’expression d’un mot magique, j’ai vu et entendu la détermination d’une femme à prendre son destin en main.
Dans le regard de Khadija, j’ai vu sa fierté, sa victoire et tout son amour pour ses trois enfants, 4 ans, 7 ans et 9 ans.
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