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Louise Marleau, resplendit dans « Mes ennemis »!

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Je ne serais pas surpris que ce soir Louise Marleau emporte le prix de la meilleure actrice dans le seul film canadien en compétition au FFM.  Sinon, un autre Festival international s’en chargera.  Pour son deuxième long-métrage, Stéphane Géhami a offert à cette comédienne d’expérience et de renom un rôle en or dans un hymne à l’amour. 

« Mes ennemis » est un bel hommage à la follie, à la démesure, à la poésie, à Nelligan, au rêve. 

Le rêve d’une pianiste de 76 ans de rencontrer enfin l’amour de sa vie.  Elle ose aimer un jeune de 23 ans, à la folie pour ensuite oser le libérer par le mensonge. Aussi amoureuse soit-elle, la vieille et belle pianiste demeure lucide.  La vieillesse est un bâton dans les roues de certaines folies.  Mais le mensonge peut s’avérer parfois l’ultime amour.

« Mes ennemis » est le 22me rôle de Louise Marleau sur grand écran. Le début de sa carrière en cinéma remonte à 1955, avec «Beau temps, mauvais temps ».  Si Marleau a souvent brillé au théâtre, ici sous la direction de Stéphane Géhami, elle resplendit.  

« Mes ennemis » est un hommage à Louise Marleau. Un hommage aux actrices d’un certain âge capables de donner encore le meilleur d’elles-mêmes.  

Il y a une scène dans le film dont je ne vous dis rien. Mais dans laquelle Marleau fait suspendre le temps dans la salle.  Rien que pour cette scène, le film vaut le détour et Marleau mérite un grand prix. 

Si je m’attarde particulièrement sur le rôle de l’actrice de ce film, ce n’est pas parce qu’elle a mis de l’ombre sur les autres acteurs.  Au contraire. Le mérite du film c’est d’avoir réussi à ressortir le meilleur de chacun. À commencer par Frédéric Lemay qui joue son premier grand rôle et qui rend tout à fait crédible, tout à fait possible, qu’un jeune de 23 ans puise tomber amoureux d’une vieille de 76 ans.  Il incarne à merveille l’impertinence, l’arrogance, la fraicheur et l’intelligence qu’un jeune québécois peut avoir à son âge.

Je lève mon chapeau à tous les autres acteurs, Hubert Proulx, Jean-François Casabonne, Étienne Pilon, Francis La Haye, Maxime Mailloux, Maxim Gaudette, Maxime Desjardins-Tremblay, Jean-Sébastien Courchesne et Marie-Anick Blais.  Leurs performances, même avec de petites répliques, même lorsqu’ils ne disent rien, impressionnent et étonnent.  Tous ont été au service d’un imaginaire, celui d’un cinéaste qui n’est qu’à sa deuxième longue-folie. 

Voilà, « Mes ennemis »  est mon coup de coeur du FFM.  Il me réconcilie avec un certain cinéma québécois, le cinéma d’auteur. 

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