Sylvie Moreau: Du centre-ville de Montréal, je me dirige vers une forêt ruwandaise pour donner la parole à Kastar.
Kastar: Bonjour Sylvie. je te parle en direct de la forêt où j’ai survécu pendant 2 jours alors que j’avais 2 ans. Je me suis promis d’y retourner un jour. Me voici là où on m’a sauvé la vie. C’est ici qu’un aviateur de l’armée m’a découvert. Imagine la joie et la fierté de mon père lorsqu’on m’a retrouvé. Sylvie, je te parle de la forêt, mais, je suis au Ruwanda pour une autre raison aussi.
Sylvie: Laquelle?
Kastar: Je viens d’ouvrir une campagnie de plomberie et de chauffage au Ruwanda.
Sylvie: C’est important pour toi de faire quelque chose pour le Ruwanda ?
Kastar: Oui! Parce qu’au Québec j’ai vécu chaque jour de ma vie avec le sentiment que je dois quelque chose à l’Afrique et surtout au Ruwanda. Je suis un survivant Sylvie. J’ai survécu à la forêt et après j’ai survécu au génocide. C’est ici que je suis venu au monde, c’est la moindre des choses pour un survivant comme moi de faire ma petite part pour le Ruwanda.
Sylvie: Et pourquoi la plomberie en particulier ?
Ça aurait pu être n’importe quoi d’autre. Après ma sortie de prison, j’ai entrepris des études en DEP professionnel. Je t’avoue qu’au début, je ne savais pas si j’allais aimer ça. Mais, j’étais prêt à faire n’importe quoi qui m’éloigne du chemin de la prison. Après les études et après avoir ouvert ma première compagnie j’ai fais un premier retour au Ruwanda. Ce pays est merveilleux, il y a beaucoup de chose à faire ici. Pas seulement en plomberie et en chauffage mais aussi en panneaux solaires, en énergie renouvellable.
Ce pays m’a donné la vie. Je veux lui donner un peu de la mienne. Ici Kastar, en direct de la forêt ruwandaise.
Sylvie: Merci Kastar et bonne chance!