Pourquoi la parole publique d’un seul homme, aussi philosophe soit-il, serait-elle plus importante, plus déterminante que celles des élus de l’opposition qui représentent des millions de personnes ?
Pourquoi le premier ministre du Québec serait-il soudain prêt à suivre la voie d’un seul homme, aussi lauréat du prix Tempelton soit-il, au mépris d’un consensus démocratique qui commence à se pointer à l’horizon..?
Pourquoi en invitant le philosophe dit national pour expliquer sa volte face, nos grands médias n’ont pas invité un autre philosophe pour débattre avec lui ?
Je ne suis pas philosophe, mais j’ai plus de questions sur le vivre ensemble que Charles Taylor n’a de réponses!
Par exemple, sur les interdictions, quelle société peut-elle s’en passer pour assurer un vivre ensemble ? La paix sociale peut-elle se passer de lois coercitives ?
Puisque Charles Taylor prétend, par sa nouvelle position, vouloir protéger les musulmans du Québec de la stigmatisation et de l’amalgame, lui arrive t-il de penser que c’est en les infantilisant et en les considérant comme un groupe homogène sans diversité et sans singularités qu’ils font déjà l’objet d’amalgame et de stigmatisation ?
Comment lui rappeler que les adeptes d’une religion ne portent pas tous des signes religieux ? À l’entendre, on croirait que les femmes musulmanes d’ici et d’ailleurs sont toutes voilées.
Dernière question: Est-ce le rôle d’un philosophe de faire d’un moment de vulnérabilité collective une occasion pour asseoir une politique à très courte vue ? Est-ce sa vocation de participer à une extraordinaire instrumentalisation politique ?
En tant que citoyen, je me passe volontiers de la réflexion d’un philosophe aussi aliéné politiquement.
La laïcité, telle que les anciens l’ont conçu, est un outil de liberté et un principe fondamental de démocratie. Mais pour se réaliser correctement, la laïcité au Québec n’est pas obligée de passer par les peurs, les replis et les crispations identitaires. Encore moins par le multiculturalisme de Monsieur Taylor qui attise le communautarisme. La laïcité est prise en otage par ces deux visions.
Opposées en apparence, ironiquement, les deux approches ont une seule obsession, l’immigrant musulman. Quand l’une le rejette l’autre l’infantilise. Aucune des deux n’a la décence de lui restituer sa dignité de citoyen.
C’est toujours un début, continuons le débat!
Lire aussi:
Merçi Mohamed Lofti.Plus que jamais, on a besoin de se faire remettre les pendules à l’heure, d’un côté comme de l’autre, allais-je dire, mais ça m’attriste de voir cela comme ça, en mode division. Il me semble qu’il n’y avait pas cette division il y a même 20 ans.Les politiciens par leur inaction attise la polarisation , Charles Taylor verse de l’huile sur le feu. Comment sortir de là? Je me prends moi-même à ce jeu, moi qui aie pourtant des ascendances multiples.
Je suis d’accord tout ce que tu écris Mohamed sauf une partie de la conclusion. Tous les défenseurs de la laicité ne souffrent pas de « crise identitaire » et n’utilisent pas l’immigration comme levier ni ne sont obsédés par l’immigration. Je suis de ceux-là.
À vous entendre, on dirait que le symbole religieux se résumerait qu’au voile encore une fois. Charles Taylor ne parlait pas uniquement du voile et des musulmans. Ensuite, à vous entendre, on serait porté à croire que ces le symboles religieux qui serait la cause des meurtres à Québec dans une mosquée.
@rodrique daniel
Relisez le texte de façon apaisée, peut-être?
Je crois que son auteur ne laisse rien « à entendre ».
Vous n’avez pas bien lu le titre? Il y parle de «débat»… pas d’arrachage de face à la moindre virgule mal peignée 🙂
Soyez positif, un peu, beaucoup… Et argumentez, bien entendu, mais laissez les invectives à ceux qui ne savent pas discuter. Je fréquente ce blog depuis des années, et ce n’est pas le genre de la maison
(même si parfois, à propos d’Israël…. et encore! 🙂 ).