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El Amal

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Il n’est pas sur facebook. Il n’a pas de téléphone. Il n’a pas d’adresse. Il n’a plus de famille. Mais il a toujours un prénom. Mouloud.

Il ne sait pas où le destin le mènera une heure plus tard. Il ne veut pas le savoir. Il sait seulement qu’il sera quelque part avec pour seuls bagages, un luth, une voix et un espoir.

L’espoir de retrouver le pays lointain où il a vécu durant 20 ans. Le pays de ses trois enfants. Dans deux ans, l’ordre d’interdiction de territoire sera levé. Il pourra de nouveau les voir. « 10 ans en enfer, ça suffit ».

Avec ses quatre diplômes en agriculture, Mouloud faisait pousser les tomates et gagnait très bien sa vie. Après son expulsion du pays lointain, il s’est trouvé à cueillir les tomates à Agadir pour à peine 10$ par jour, « J’ai décidé alors de disparaître. Le luth est devenu ma terre d’attache ».

Dans sa terre d’acceuil, la tomate n’était pas sa seule passion. La musique aussi. Mais il chantait pour le plaisir. Aujourd’hui, Mouloud chante pour survivre, « Pour garder El Amal ».

Chantées par Mouloud, au milieu de ce jardin public de Rabat, à 10h du matin, El Amal (L’espoir), ainsi que toutes ces vieilles chanson d’Oum Keltoum, donnaient à ce lieu verdoyant, un parfum de paradis.

 Merci Mouloud et bonne route.

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