« Il aurait pu passer ailleurs, faire un détour, ou prendre le tramway! »
Deux semaines après le passage d’Emmanuel Macron, Ali est toujours indigné!
Dans le trajet qui sépare l’aéroport du palais royal, rien, absolument rien ne devait gâcher la première visite du nouveau président français au Maroc. Les autorités ont donc jugé bon de libérer le long et grand trottoir du Boulevard Moulay El Hassan (entre Bab Mellah et Bab el Had).
Macron est passé par là, mais il n’a pas vu le spectacle cacophonique qu’est devenue la présence de centaines de petits vendeurs qui occupent quotidiennement cet espace qui sépare la médina de la ville moderne.
« Je n’ai rien contre le fait de bien accueillir le nouveau Président! Mais pourquoi dois-je payer une journée de travail pour cela. Je suis sûr que si le Roi avait su que nous avions été traités de la sorte, il aurait ordonné une indemnisation, même symbolique. Je ne peux imaginer sa Majesté partager le mépris de ceux qui ont décidé notre exclusion de l’espace en nous privant de notre gagne-pain, ce jour-là »
Pour les petits vendeurs du Boulevard Moulay El Hassan, le 14 juin 2017 n’était pas une belle journée. Ali tenait à le dire aux noms de tous ses collègues.
C’est dit!
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En revenant à mon quartier, sur les boulevards Abdeloumene et Moulay Ismaïl, en regardant l’état de certains trottoirs, les quelques immeubles en ruines et quelques terrains abandonnés, je me suis amusé à imaginer Macron passer par là!
À Rabat, tous les chemins mènent au palais royal.