Ricet Barrier : Naguère des Gaules
Musique

Ricet Barrier : Naguère des Gaules

C’était il y a des semaines, des mois, des années peut-être. Peu importe. Tous ceux qui étaient là se souviennent encore de la franche rigolade, des pans de soleil que Ricet Barrier avait roucoulés durant une semaine sur les planches du Petit-Champlain. La Java des hommes-grenouilles, Les Spermatozoïdes, trente ans plus tard, même s’il n’y a guère que de vieux albums pour nous les rappeler, l’impact de ces chansons reste intact. Grâce au Québec, Barrier vient heureusement de rectifier les choses. Son nouvel album double, Tel quel, sur lequel il pose nu comme un ver, a été enregistré ici. Mieux, le voici qui revient faire le coup de feu à l’aube des grands festivals.

Comme un de ces paysans auvergnats, qui lui ont transmis l’étrange manie du fume-cigarette, Barrier a des avis sur tout, des anecdotes craquantes pour chaque saison. Sur les pneus de sa bagnole, la télévision, la mort de Sinatra, l’absence de Brassens, les grands espoirs générés par Thomas Fersen, ses soixante-six ans, sa colite ou son cancer des poumons, si on ne devait l’interrompre, ce Gaulois pourrait être intarissable. Ceux qui voudraient en savoir plus sur ce personnage formidable pourront bientôt lire son autobiographie sobrement intitulée Passé soixante ans quand on se réveille sans avoir mal quelque part, c’est qu’on est mort, les autres se jetteront sur ces trois soirées de spectacles qui selon son propre aveu «tiennent plus de la veillée que du concert».

Barrier, Perret, Salvador, Trenet. Ils ne sont plus légion les amuseurs, les chanteurs optimistes sont d’après-guerre. La guerre attendra. «Les jeunes qui débutent savent que s’ils font des chansons comiques, ils ne feront pas d’argent. Pour faire des sous, il faut chanter l’amour», dit Barrier d’un ton badin. Pourtant, la rigolade, ça conserve. J’avais des discussions interminables avec Gainsbourg là-dessus… Il ne pensait qu’au pognon. Je lui répondais: "mon pauvre vieux, tu vas te retrouver avec plein de sous et tu sauras pas quoi foutre avec, tu vas faire de la compensation." Il est devenu milliardaire et il est mort. Moi, j’ai toujours voulu passer ma vie sur scène, et quand je sors de scène, je me sens si bien. Le pognon, je m’en fous. J’ai largement de quoi vivre… pas besoin d’une Cadillac en or massif. Bah ! Y’a pas de problème», roucoule Barrier.

Du 11 au 13 juin
A la Maison de la chanson
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