Julien Clerc
Musique

Julien Clerc

L’entrevue se déroule en mars dernier, alors qu’il est en ville pour promouvoir son nouvel album, Le 4 octobre. Juvénile, il l’est toujours. Quelque chose dans ses yeux, son sourire, son corps long et fin (il jouait dans Hair, vous vous souvenez?). Mais on lui dit «vous», à Julien Clerc, à cause de la distance qu’il met entre lui et les autres. «On a longtemps cru que j’étais arrogant, distant; c’est simplement de la timidité.»

Le 4 octobre est le jour de son anniversaire (cinquante ans, qu’il a). C’est aussi le titre d’un album live, capté au Palais des Sports à Paris, à l’occasion de ses trente ans de carrière. Ont chanté avec lui: Bruel, Souchon, Lavoine, Obispo, Françoise Hardy, Renaud, Maurane, Tonton David et Doc Gynéco. Au départ, il n’était pas sûr du projet.
«C’est plus compliqué pour des Français de faire des duos que pour des Américains. Chez eux, il y a toujours un vieux rock ou un vieux blues qui traîne quelque part, un truc facile à chanter. Par définition, la musique francophone est différente, ses influences sont diverses; les duos nécessitent énormément de travail. C’est pour ça qu’il n’y en avait pas beaucoup avant les événements caritatifs comme les Restos du cour.»

A l’image d’Elton John, Julien Clerc a composé des tonnes et des tonnes de tubes sans jamais écrire un mot, en se cachant derrière ceux des autres (Roda-Gil, Dabadie…). «L’avantage d’être un chanteur populaire, par rapport à un acteur, c’est qu’on peut avoir un échange très fort avec le public sans se découvrir.» Allez savoir pourquoi, on a l’impression qu’il l’a eue facile. «Je fais partie d’une race de gens comme Catherine Deneuve de qui, en effet, on dit ça, mais c’est faux; il y a énormément de travail derrière tout ça.»
Le 26 juin, la voix haute et pleine, vibrante, identifiable entre tous, emmaillotera la salle Wilfrid-Pelletier. Son public mangera dans sa main. Lui, pourtant, n’aime pas beaucoup s’entendre chanter. «On fait un métier où on passe son temps à parler de soi, alors si en plus on doit s’aimer, on devient fou…» Et là son sourire. Celui d’un gamin…

Le 26 juin
A la salle Wilfrid-Pelletier
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