Le mégashow Budrock : Amours, délices et prog
Musique

Le mégashow Budrock : Amours, délices et prog

Avec une nouvelle formation, un nouveau disque et, à la veille de célébrer ses trente ans, Yes s’embarque pour une nouvelle tournée en compagnie d’ALAN PARSONS. A n’en pas douter, l’Hippodrome s’apprête à carburer à la nostalgie.

Après deux expériences concluantes à Montréal, c’est au tour de la Capitale d’accueillir la formule des spectacles en plein air gratuits, sur le bras de Budweiser. Pour cette première, on a fait appel à deux groupes phares du monde progressif, Yes et Alan Parsons Live Project.

Yes, pour un, n’a pas vraiment besoin de présentation. Toutefois, depuis 1974, le groupe n’a jamais produit plus de deux disques sans subir de changements de personnel et, pour qui ne le suit pas à la loupe, ça devient un peu déroutant. Coup sur coup, et plus particulièrement depuis 1980, on a eu droit à toutes les versions imaginables. Récapitulons. Premier bouleversement lors de la parution de Drama, réalisé sans Jon Anderson et Rick Wakeman. Trois ans plus tard, Anderson reprenait du service alors que Steve Howe était remplacé par Trevor Rabin, qui se donnait des allures de leader et modifiait considérablement le son du groupe avec 90125 et Big Generator. Retour aux sources ensuite sous la forme de Anderson, Bruford, Howe, Wakeman, un Yes plus vrai que nature qui devait mener au grand rassemblement de 1991, Union, alors que Rabin, Squire, White et Kaye rejoignaient leurs alter ego. Bref retour à la case Rabin en 1994 avec la parution de Talk puis, le temps de deux albums doubles, Keys to Ascension I et II, le groupe reprenait la forme qu’il avait au moment de sa première visite à Québec le 18 avril 1979, alors que Jon Anderson, Steve Howe, Chris Squire, Rick Wakeman et Alan White prenaient place sur leur fameuse scène centrale.

A un Wakeman près, c’est la mouture qui débarquera à l’Hippodrome le 20 juin puisque le claviériste a, une fois de plus, abandonné le navire, quelques mois à peine avant le début de la tournée. Comme ils n’en sont pas à un changement près, les membres du groupe ont fait appel à un petit nouveau, Billy Sherwood, pour combler le vide lors de l’enregistrement de leur plus récent album, Open Your Eyes. Et puisque ce dernier est guitariste d’abord, un sixième membre s’occupera des claviers en la personne de Igor Khoroshev, jeune Américain natif de Moscou qui, selon la grande majorité des fans du groupe, réussit admirablement à faire oublier son illustre prédécesseur.

Lorsque Yes se pointera à Québec, il n’en sera qu’au troisième spectacle de cette tournée conjointe avec le Alan Parson Live Project. On ne devrait cependant pas se retrouver face à un groupe rouillé: en tournée depuis novembre dernier, il s’est produit environ une soixantaine de fois à travers l’Europe, l’Amérique latine et l’Amérique du Nord. Musicalement parlant, les vieux fans devraient y trouver leur compte puisque la presque totalité du répertoire est tirée des années soixante-dix. Les incontournables And You and I et autres Roundabout seront nécessairement au rendez-vous avec, peut-être, quelques surprises: certains publics, notamment à Londres, ont eu droit à une des rares interprétations de The Revealing Science of God. Pour ce qui est des quinze dernières années, on ne fera que les effleurer avec, entre autres, l’obligatoire Owner of a Lonely Heart.

Alan Parsons Live Project
Si le spectacle de Yes prendra, pour plusieurs, des allures de retrouvailles, il en va tout autrement avec celui d’Alan Parsons, qui en sera à sa première visite à Québec. N’allez pas croire qu’il nous ait boudés pendant ses vingt-deux années de carrière: jusqu’en 1994, il ne s’était tout simplement jamais produit sur scène. Il faut dire que le Alan Parsons Project n’a jamais rien eu d’un groupe au sens où on l’entend habituellement. Fruit d’une étroite collaboration entre Eric Woolfson et Alan Parsons, le Project était un pur produit de studio et, pour chacun des albums, les deux maîtres d’ouvre recrutaient des musiciens de sessions au gré de leurs besoins. Ce n’est qu’à la suite du départ de Woolfson que Parsons, devenu artiste «solo», a eu l’idée d’affronter directement le public, une première expérience dont on peut juger sur l’album The Very Best of Alan Parsons Live. Pour la présente tournée, il s’est entouré de deux collaborateurs de longue date, Ian Bairnson aux guitares et Stuart Elliot à la batterie, ainsi que de trois nouvelles têtes: John Giblin (basse), John Beck (claviers) et Neil Lockwood (voix).

Okoumé
Le programme, aussi grosses en soient les vedettes, n’aurait pu s’affubler du préfixe «méga» sans un troisième groupe et c’est au quintette Okoumé que revient l’honneur d’ouvrir le bal. Ce serait un euphémisme de dire qu’il s’agit d’une grosse commande pour un groupe qui, il y a tout juste un an, lançait son premier album. Mais parions qu’avec le sens de la fête qu’on lui connaît, il devrait s’en tirer avec les honneurs.y

Le 20 juin
A l’Hippodrome de Québec
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