Les Fabuleux Élégants : Les Boys
Musique

Les Fabuleux Élégants : Les Boys

Vous les avez entrevus à la télé ou dans les journaux, et vous avez constaté comme moi que ces Fabuleux Élégants – les Highwaymen de la Main, les Traveling Wilburys du parc La Fontaine – sont fous. Braques. Furieux. A lier.

De quoi sera faite la performance qu’ils offriront au Spectrum, à l’occasion des FrancoFolies, je ne suis même pas sûre qu’ils le sachent à l’heure actuelle, mais je sens qu’il y a des forte chances que nous nous amusions, ce soir-là. Les probabilités sont grandes que Jeff Smallwood (guitare) y aille de plusieurs notes fort inspirées, que Bourbon Gautier (batterie) déploie son talent de pince-sans-rire, que William Dunker (basse) nous remue de sa voix grave, et que Patrick Norman (guitare) danse le pogo… Si, si.

Arrivé de Belgique, où il mène une carrière country-folk en français et en wallon depuis… oh, disons vingt ans, William Dunker (dont on entendra enfin, d’ici quelques mois, le dernier album Trop Tchaud, prix Québec/Wallonie-Bruxelles) a les mots justes pour décrire l’expérience des Fabuleux Élégants. «Imagine des adolescents qui sont dans le backstage des Rolling Stones. Ben, c’est ça. J’ai dit à Patrick (Norman) que s’il continuait comme ça, faudrait qu’il aille s’acheter une lotion contre l’acné, parce qu’il allait lui pousser des boutons. Et qu’il était aussi bien d’en rapporter une caisse parce qu’on allait tous en avoir besoin.»

«J’ai commencé à gratter la guitare à l’âge de huit ans, renchérit Patrick, soit un peu avant l’arche de Noé, vais-je dire pour faire plaisir aux gars autour de la table… (et ses comparses de glousser). J’ai cinquante et un ans. Ce qui m’a amené à faire de la musique, c’est le plaisir de jouer avec des chums, et je crois que c’est vrai pour tous ceux qui sont ici. J’ai l’impression de prendre un break et de revivre quelque chose d’extraordinaire.»

Après avoir craqué pour Djan Pinson, de William Dunker, au dernier MIDEM, Pierre Tremblay des Disques Double a eu la bonne idée de mêler le Belge à trois Québécois, qui s’abreuvent au même rock des racines. L’initiative a donné lieu à un album rafraîchissant, aux guitares généreuses sur fond de galopade country. «On aurait pu se planter d’aplomb, admet Bourbon. On a enregistré Djan Pinson, puis on s’est rencontrés quelque temps plus tard en studio, sans savoir ce qu’on allait y faire. Moi, j’avais apporté trois tounes, ceux-là (en pointant William et Jeff), trois ou quatre, et lui (le doigt en direction de Patrick)… cent cinquante! La seule chose qui nous guidait dans notre choix, c’était la mélodie.»

Se détache du peloton de tête Watch My Hair, un irrésistible boogie que Smallwood a composé en observant ses compères. «Le titre est inspiré d’une phrase que Pat (Norman) a dite un jour en avion, alors que lui et moi revenions de Moncton. Quelqu’un, par mégarde, a accroché ses cheveux (synthétiques, comme on sait) et Patrick a pris sa tête à deux mains en criant: "Hey, watch the hair!" Oh man! J’ai ri durant tout le vol. Cette phrase est restée dans ma mémoire, et j’ai constaté, en nous voyant, qu’il y avait un frisé, un chauve, un cheveux longs… et lui (en montrant Patrick)! Ça faisait un beau sujet de chanson.»

Et que dire du spectacle qu’ils donneront aux Francos ainsi qu’au Festival d’été de Québec, en première partie de Zachary? «Ben, les Eagles sont pareils sur scène que sur disque, de répondre Bourbon; mais moi, je doute qu’on soit comme eux. On est incapables de jouer deux fois la même chose…» Et les trois autres de rire comme des baleines…

Le 20 juin à 19 h
Au Specrum
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