Mauvais Quarts d'Heure : Seconde nature
Musique

Mauvais Quarts d’Heure : Seconde nature

On a souvent dit que la vie d’un groupe au Québec était loin d’être une sinécure. Certaines formations ont plus de chance que d’autres, mais en bout de ligne tout est question de foi. Parlez-en aux Mauvais Quarts d’Heure qui viennent finalement de lancer leur premier disque.

«Disons qu’un an après avoir cartonné sur la scène montréalaise et accédé à la finale de L’Empire des futures stars, nous désespérions de ne jamais connaître la suite.» Simon Bédard, chanteur-guitariste du groupe originaire de Québec, avoue qu’il y eut quelques périodes de découragement. En effet, après avoir fait courir les foules et surpris par leurs performances électrisantes et cette deuxième position à L’Empire, nos amis ont été joyeusement courtisés par les compagnies de disques. Les négociations prirent vite les allures d’une guerre d’usure forçant les membres du groupe à réfléchir sur leur avenir. Simon et le batteur Bernard Potvin ont choisi de continuer, la bassiste Anne-Marie Grimard a choisi de réorienter sa carrière. Jocelyn Gagné s’est joint au groupe qui a recommencé à plancher sur son matériel avec une nouvelle énergie.

«Ça nous a donné l’occasion de mettre notre vocation à l’épreuve, raconte le chanteur, et on n’avait jamais eu l’occasion de le faire. On est partis pour Montréal alors que ça marchait encore bien pour nous à Québec. Rendu à Montréal, on a eu beaucoup de bonne presse et après L’Empire il y a eu un gros hype. On a été portés par ça un bon bout de temps. Après, on a frappé quelques murs, mais avec le recul je trouve que ça aura été bénéfique. Nous avons acquis une maturité que nous n’avions pas avant.»

C’est MusiArt qui a finalement pris le groupe sous son aile. L’album pourrait enfin voir le jour. «Durant les périodes creuses, on continuait de travailler, explique le batteur, et on aimait ce qui ressortait de nos sessions. Ça nous a donné l’énergie pour continuer.»

Devant les résultats, on ne peut faire autrement que de se dire que le jeu en aura valu la chandelle. Sur les treize titres qu’on retrouve sur Gaucher, lancé il y a une semaine, on retrouve, outre quelques chansons connues des vieux fans comme Le Fotus de l’horloger, l’énergie qui nous les avait fait aimer au départ. Mieux, le groupe confirme son flair pour les mélodies traversées de refrains punchés. «On a gardé le côté brut de notre musique, commente Simon, et on a fait un gros travail de polissage. Avant, on aurait probablement refusé. Tout ça partait d’un désir d’évoluer, il nous fallait trouver notre identité.» Chose certaine, on ne risque pas de confondre les Mauvais Quarts d’Heure avec les groupes qui donnent dans le «néo-queb». Ce qui est une bonne chose.

Gaucher
Mauvais Quarts d’heure
(MusiArt)