Sans Pression
Finalement, la majorité du hip-hop made in Québec, qu’on entend à la radio ou à la télé depuis le début du mouvement, propose des textes (surtout positifs) débités dans un français correct quand ce n’est pas carrément avec l’accent français. Mais ceux et celles qui suivent le développement de la scène underground savent très bien qu’il est possible de rapper avec différentes couleurs dans la voix (québécois, créole, ragga…) et surtout, différents niveaux de description et de contestation d’une certaine réalité. Lorsque les rythmes lourds et les textes durs de Sans Pression atteindront les oreilles saturées de rimes sucrées et de beat légers, j’ai bien l’impression qu’il y aura pas mal de convertis. Les deux membres de Sans Pression, Ti-Kid et SP, sont nécessairement du même avis: «Ça va peut-être brusquer les gens, mais on croit qu’on pourra attirer un nouveau public. Il faut être fier de nos origines. La règle numéro un, c’est de ne jamais sortir de notre réalité; on ne va pas commencer à parler de gangsta rap, on est quand même à Montréal… Il ne faut surtout pas essayer d’imiter les autres parce que, souvent, tu fais pire! Lorsque tu traverses l’océan, tu te rends compte que les Français se forcent pour comprendre notre façon de rapper, et ils trouvent notre style spécial.»
Les gars de Sans Pression (dont deux chansons sortiront bientôt sur la nouvelle étiquette Mont Real) auront d’ailleurs l’occasion, pour une deuxième fois en un an, de visiter leurs cousins français, puisqu’ils ont été choisis pour accompagner l’équipe montréalaise de soccer, dans le cadre de l’événement Les Banlieues du Monde, à Paris. Après la première partie de Passi à Montréal, c’est celle des légendaires NTM qu’ils assureront lors de ce voyage en juillet. Sans pression? Pas si sûr…y
Le 21 juin à 23 h
Avec Passi
Au Spectrum
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