Loveparade : Berlin, scène de rave!
Musique

Loveparade : Berlin, scène de rave!

Pour découvrir quelques unes des meilleures photos prises lors de la LoveParade, et publiées sur le site officiel www.loveparade.de., visionnez notre diaporama.

Berlin, 11 juillet 1998. Comme chaque année durant le deuxième week-end du mois de juillet, des milliers de locaux et de touristes se déplacent vers la capitale allemande pour assister à la plus impressionnante manifestation techno du monde. Cette année, c’est un peu plus de un million d’amoureux du techno qui ont envahi la 17. Juni Strasse (rue du 17 juin) sur plus de cinq kilomètres pour fêter et danser toute la nuit sous le slogan de l’édition 1998 de la Loveparade: «One World, One Future.»

C’est d’une idée toute simple, une parade de démonstration pour l’amour de la musique et de la paix, que Dr Motte et sa bande de copains ont réuni, en 1989, une procession pour le moins amusante de 150 personnes dans les rues de Berlin. Cette année-là, il n’y avait qu’un seul char et un seul disc jockey qui «dérangeait le voisinage avec son bruit» (dixit ma logeuse qui, depuis, remplit sa pension durant deux semaines chaque année et ne s’en plaint plus). En neuf ans, la Loveparade a donc grandi de façon pratiquement exponentielle pour atteindre, l’année dernière, 1 250 000 personnes.

Cette année, 53 chars ont roulé de 14 h à 19 h pour se rencontrer au rond-point Siegessale où la foule s’est entassée toute la nuit. L’ambiance était à la fête et au respect le plus total (une ambiance que l’on ne retrouve malheureusement plus dans plusieurs gros événements de Montréal, voir: Cream, par exemple). Malgré la pluie qui s’est manifestée à quelques reprises durant la journée, la danse et les rires faisaient rage (Willst Du einen Zug nehmen? Une gorgée d’eau?), et ce, toujours dans la plus grande attention envers ceux qui son autour (dans les haut-parleurs: «Nous aimerions vous aviser que la Brown Acid qui circule en ce moment en ville n’est pas nécessairement très bonne. Il est donc déconseillé d’en consommer. Cependant, si c’est votre trip, alors soyez les bienvenus dans ma maison!»).

Loveparade, un brin de politique.
Évidemment, une telle manifestation ne peut arriver sans qu’il n’y ait de batailles; mais attention, pas besoin des paniers à salade de la polizia pour régler la chose, puisque le conflit qui entoure la Loveparade n’est que politique. En effet, c’est le parti vert allemand
(Die Grunen/Bundnis 90) qui redouble d’efforts chaque année pour empêcher les bouteilles, cannettes, papiers, et les quelque 700 000 litres d’urine d’envahir Tiergarten (un parc de 2 km de long dans lequel quelques centaines de canards et des milliers de pigeons trouvent leur petit 4 1/2 hot water included). Pour le gouvernement allemand, cela représente une somme annuelle d’environ 1,5 million de deutsche Mark (1,2 million $) à investir en frais de nettoyage. Ironiquement, l’organisation de la parade n’est tenue responsable d’aucunes dépenses d’entretien, protégée par le fait que le propos premier de ladite parade est «politique». Avis personnel: la grande majorité de ceux qui assistent à l’événement ne sont pas Berlinois, du coup les revenus touristiques risquent de couvrir largement les dépenses gouvernementales encourues.

A venir…
Le 8 août, Zurich sera l’hôte du mégaparty Energy98, à surveiller sur www.energy98.ch

Il est également officiel qu’une Loveparade sera organisée en septembre prochain dans les rues de Paris… Reste à savoir si nos cousins sauront prendre l’événement du bon côté (les prédictions sont plutôt douteuses chez ceux que j’ai rencontrés ici).

Voilà donc, en gros, ce à quoi vous pouvez vous attendre en faisant votre petit tour du côté de la scène germanique. Auf Wiedersehen!