Genesis Archive 1967-75 : Genèse d'aujourd'hui
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Genesis Archive 1967-75 : Genèse d’aujourd’hui

Malgré l’impressionnante quantité de disques pirates qui circulaient sous le couvert, aucun enregistrement public officiel digne de ce nom ne rendait compte de la première période de l’histoire de Genesis. C’est maintenant chose  faite.

Annoncé depuis déjà deux ans mais repoussé pour ne pas entrer en conflit avec la dernière parution du groupe, le premier coffret de Genesis est finalement arrivé. Un document attendu, et pour cause: Archive 1967-75 couvre toute l’ère Peter Gabriel, celle que de nombreux amateurs considèrent encore et toujours comme la plus significative de l’histoire du groupe. Mais ça, c’est une tout autre histoire.

A elle seule, la pièce de résistance du coffret a de quoi faire saliver les fans: l’intégrale de The Lamb Lies Down on Broadway, enregistrée au Shrine Auditorium de Los Angeles en janvier 1975. Indiscutable intérêt historique, d’abord, puisqu’il s’agit du seul enregistrement public – et légal – de cette tournée. Mais, surtout, indéniable intérêt tout court pour tout fan digne de ce nom: dépoussiérée et remixée grâce aux miracles de la technologie, la version qui nous est offerte est d’une incroyable qualité sonore, à des années-lumières du son pitoyable de Genesis Live.

Ce qui permet, enfin, de se concentrer sur la seule chose qui compte vraiment, soit la musique elle-même. On ne refera pas ici la critique de The Lamb Lies Down on Broadway: disons simplement que, loin de perdre de son panache en spectacle, cette ouvre aux mille textures témoigne du talent exceptionnel des cinq membres du groupe.

Il y aura tout de même quelques puristes pour s’offusquer d’un petit détail: certains passages étant de trop piètre qualité, on a procédé à des retouches. Côté instrumental, seules quelques pistes de guitare ont été refaites par Steve Hackett. Là où les problèmes étaient les plus sérieux, c’est du côté vocal: souvent étouffée par ses étranges costumes, la voix de Peter Gabriel ne passait pas toujours. On a donc inséré ici et là de nouvelles pistes, enregistrées tout récemment par Gabriel: précisons tout de suite que le résultat est à s’y méprendre. De surcroît, on a dû reprendre la dernière pièce, It, parce qu’on n’en avait aucune trace sur les rubans. Avant de crier à la tricherie, les puristes auraient intérêt à réécouter leurs vieux disques pirates.

Outre les deux disques compacts occupés par The Lamb…, le coffret en contient deux autres. Sans se lancer dans une énumération exhaustive, disons qu’on y trouve des versions live de Supper’s Ready, Dancing With The Moonlit Knight, Stagnation, More Fool Me, de nombreux démos datant des tout débuts du groupe ainsi que les mythiques Happy The Man et Twilight Alehouse.

Question de bien faire les choses jusqu’au bout, le coffret est accompagné d’un superbe livret de quatre-vingts pages illustré d’une tonne de photos et contenant, entre autres textes, le célèbre communiqué de Peter Gabriel expliquant les raisons de son départ.

Les fans de l’ère Gabriel savent ce qui leur reste à faire. Quant aux autres, il ne leur reste qu’à attendre le second coffret qui sera consacré, comme il se doit, aux années Collins.

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