Le Festival Polliwog extérieur
Musique

Le Festival Polliwog extérieur

Au moment d’écrire ces lignes, la tournée Polliwog battait son plein à Jonquière, quatrième étape avant Drummondville, le 13 août et Montréal (parc Jeanne-Mance), le 15. Tout va comme sur des roulettes, le public est toujours au rendez-vous, avec une tendance à la hausse, et le spectacle répond aux attentes. Tout va bien, sauf que… Sauf que la présence d’Anthrax provoque des questionnements sur la nécessité d’inclure une «grosse vedette américaine», en tête d’affiche de surcroît, à un événement dont le but premier est de donner de la visibilité aux groupes alterno-métal-punk québécois. Le chanteur de Banlieue Rouge,

Safwan, aborde courageusement la question, malgré son implication dans la tournée 98: «La tournée est très satisfaisante, et elle est en train de s’installer définitivement en région. Par contre, le fait qu’Anthrax soit là, même si ce sont des bons gars et qu’ils font très bien ce qu’ils ont à faire, ça n’apporte rien de plus à la tournée, dans le sens que c’est surtout un gros nom pour donner de la notoriété au Festival. Ils ne font pas vraiment la différence dans le degré d’affluence du public, et ça donne plutôt l’impression qu’il y a dix groupes de première partie pour présenter un groupe américain. Moi, j’ai toujours pensé que le Polliwog était un événement pour promouvoir les groupes québécois… Le fait qu’on soit plusieurs groupes à se promener partout en province, je pense que la force de frappe est déjà là.»

Marco, d’Anonymus, voit les choses différemment, à travers des lunettes de fan comblé: «Même s’ils sont un peu dans un creux de vague, nous autres, on tripe vraiment de jouer avec Anthrax. Ils nous ont beaucoup influencés et là, on sort avec eux, ils ont vu notre show… C’est vraiment cool! Ils viennent mettre du piquant à la tournée.»

Pour Martine Prévost, productrice de l’événement, la présence d’Anthrax ne pénalise aucunement les groupes locaux, et ce qui la préoccupe davantage, c’est l’état financier fragile du Festival: «Durant l’après-midi, il y a au moins mille cinq cents personnes sur le site. C’est donc très intéressant pour les groupes qui jouent plus tôt. Anthrax vient donner de l’importance à l’événement, et ils ont été très coopératifs côté cachet. On leur offrait six villes avec une moyenne d’assistance de cinq, six mille personnes; il n’y a pas un seul promoteur qui pouvait leur offrir ça au Québec. Mon vrai problème en ce moment, c’est qu’avec le kilométrage que représente la tournée, c’est très difficile sur le plan financier. Même si on a des subventions de la SODEC et de Musicaction, une commandite de Molson, et un paquet de bénévoles, ce n’est pas assez… On arrive à faire évoluer le Festival malgré tout.»

D’ailleurs, selon Martine, la prochaine étape de l’évolution du Festival Polliwog pourrait bien être l’ajout d’une autre ville dès l’an prochain: New York, dans Central Park! En attendant que l’argent rentre, Les Mauvais Quarts d’heure, Guano, Guérilla, Transistor Sound & Lighting de Winnipeg, Gorguts, Men"O"Steel (en remplacement de Race qui se sont séparés juste avant le début de la tournée), Obliveon, Banlieue Rouge, Anonymus et… Anthrax devraient virer le parc Jeanne-Mance à l’envers, dès 11 h.

Week-end Adoscène
Un autre événement en plein air (moins destroy, celui-là…) qui commence à prendre une ampleur intéressante, c’est le Week-End Adoscène, qui se déroulera les 14, 15 et 16 août, à Laval, au coin de l’autoroute 13 et du boulevard Saint-Martin. Au programme: camping, graffitis, body painting, cinéma en plein air, etc., mais surtout de la musique avec quatorze groupes de la relève, dont le groupe rock Mathurin, des habitués de cette fête qui bénéficient cette année d’une promotion, puisqu’ils ouvriront les festivités le vendredi à 17 h. Chaque soir, quatre ou cinq formations (ayant participé activement à l’organisation du Week-End) se succéderont sur scène. L’an dernier les têtes d’affiche étaient Groovy Aardvark et Rudy Caya; cette année, il s’agit de Jean Leloup (le vendredi), Dubmatique (le samedi) et Barf (le dimanche). Pas mal, quand même! Les billets se vendent au coût de six dollars par jour, ou douze pour le week-end. Et comme aucune drogue ni alcool ne seront tolérés sur le site, préparez-vous mentalement à avoir du fun autrement. La règle s’appliquera-t-elle aux artistes sur scène? Avec Leloup dans les parages, rien n’est moins sûr…

à souligner
– La prochaine édition de l’événement hip-hop Gold Mic Infection aura lieu le 13 août, aux Foufs, avec, entre autres, les formations Royal Hill, Kombinn Lakaill, Vice Verset et La Réplik.

– En demi-finale du Polliwog, le mardi 18 août, au Petit Campus: Subb, Raid et The Minipops.

– La formation Les Têtes réduites lance leur première cassette, le 13 août, au Café Chaos.

– Le groupe punk My Big Wheel est en tête d’affiche, le 17 août, au Café Chaos, avec Fifth Hour Hero et Blue Jacket Rebellion, en première partie.