Lili Fatale : Porte à pop
Musique

Lili Fatale : Porte à pop

Applaudi au Québec et en Europe, un prix prestigieux sous le bras, Lili Fatale reprend la route… Mais le trio rêve déjà à son prochain album.

Pas de répit pour Lili! Après avoir passé l’été à faire des concerts au Québec et dans des festivals européens, le trio Lili Fatale reprend la route ces jours-ci pour une nouvelle tournée des cégeps. L’hiver dernier, le jeune groupe montréalais parrainait le concours Cégep Rock; cet automne, ils porteront la bannière de Solidarité Sida. La cause leur tient à cour car des gens de leur entourage sont décédés des suites de cette terrible maladie. Puisque cette nouvelle tournée les ramène à Québec presque un an après la sortie de leur premier album, l’occasion était idéale pour faire le point avec eux.

C’est Richard Valmont Binette, l’un des guitaristes, qui arrive le premier au lieu de rendez-vous, une pizzeria de la rue Sainte-Catherine Est à Montréal. Il n’est pas peu fier: la veille, on l’avait chicané parce qu’il était arrivé quarante-cinq minutes en retard à une séance d’enregistrement. Lili Fatale prépare-t-il un nouveau simple? Non. Il s’agit plutôt d’une collaboration. Avec qui? C’est un secret. Après avoir commis le délit de «retard», Richard n’a pas envie qu’on l’accuse d’indiscrétion… Sur l’entrefaite, Uranian Valceanu surgit dans l’embrasure de la porte. Quelques minutes plus tard, Nathalie Courchesne fait son entrée, tout sourire. On lui reproche son manque de ponctualité en rigolant, pour la forme…

Après une année passée à faire leurs classes, à prouver à tout le monde qu’ils méritent le succès qu’ils connaissent, on pouvait s’attendre à ce que les jeunes musiciens aient les traits tirés. Au contraire! Ils sont pompés au maximum, débordants d’enthousiasme et plus loquaces qu’il y a six mois. «On est moins pognés», résume Uranian. «On a fait énormément de shows cet été, poursuit-il, et on est rendus au point où on se sent beaucoup plus à l’aise. On est aussi plus solides sur scène, on s’amuse avec le public et je pense que ça paraît de plus en plus dans nos concerts.»

Lili Fatale a pris de l’expérience et de l’assurance, ça crève les yeux. Et leurs efforts ont été récompensés: lors des dernières FrancoFolies de Montréal, le trio a été le premier groupe à remporter le prix Félix-Leclerc. «On était extrêmement surpris, raconte Uranian. Souvent on associe les prix à une certaine tradition québécoise folk guitare-voix. Alors, on ne s’attendait vraiment pas à se ramasser dans un créneau comme ça. Ils nous ont remerciés pour ce qu’on a fait cette année, pour les textes de Nathalie et l’avancement de la musique francophone… Ça fait chaud au cour. Finalement, on se dit que tout ce qu’on fait, on ne le fait pas en vain.»

Nathalie, elle, voit ce prix comme une sorte de légitimation de la démarche du groupe. «Après avoir gagné ce prix, on se dit qu’on va pouvoir pousser un peu plus, qu’on va pouvoir expérimenter plus sur le prochain album, sans nécessairement se faire rejeter. »

«Le prochain album.» A ces mots, les regards de Nathalie, Uranian et Richard s’embrasent. Ils veulent enregistrer un nouveau disque, ça les démange. «Quand on a une couple de jours off, on est supposés travailler le show; finalement, on se met toujours à jammer. Ça sort de partout, ça nous tente de faire des nouvelles tounes, on a plein d’idées, on n’en peut plus!», s’exclame Nathalie. Les trois musiciens ont beau avoir du fun à tester leurs nouvelles chansons en spectacle, le studio leur manque.

«Dans un monde idéal, on en finirait avec les concerts au mois de décembre. Ensuite, on prendrait quelques semaines de vacances – bien méritées, je crois! – et puis on commencerait à travailler de façon acharnée sur un nouveau disque. On est prêts à passer à autre chose et je pense qu’il faut le faire», conclut le guitariste.

Le 24 septembre
Au cégep Sainte-Foy
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