

Tripping Daisy : Changement de cap
Marsolais Patrick
Photo : Joshua Kessler
Après avoir conquis le Québec, il y a trois ans, grâce à I Got a Girl, les Américains de Tripping Daisy ont opté pour un virage à 180 degrés, digne des plus grands skaters de la planète. Un voyage intitulé Jesus Hits Like the Atom Bomb qui fleure bon le psychédélisme, à un point tel qu’on se demande parfois si, au lieu de Jésus, ce n’est pas plutôt une cargaison complète de champignons hallucinogènes qui a frappé de plein fouet nos copains texans.
Chose certaine, on ne pourra jamais accuser le chanteur Tim DeLaughter et ses collègues de rouler sur le pilote automatique. Chercher un carbone d’I Got a Girl équivaut pratiquement à tenter de dénicher un sympathisant de Lucien Bouchard en plein cour d’un congrès libéral. Impossible: «C’est de loin mon album préféré, lance tout de go DeLaughter. Répandez la nouvelle. C’est aussi vrai qu’il est assez différent. La trentaine y est sans doute pour quelque chose. Les textes sont plus positifs. Je mise davantage sur le bon côté des choses, sur la contribution qu’un être humain peut apporter. Et puis, c’était la première fois que les gens d’une compagnie de disques ne venaient pas nous énerver en studio. Ça nous a permis d’être plus relaxes, de jammer un peu plus et, conséquemment, d’expérimenter davantage.»
La gloire est éphémère: après avoir rempli le Métropolis et le Spectrum, il y a moins de trois ans, c’est un court vingt minutes sur la deuxième scène qui attendait Tripping Daisy, lors du Edgefest de cet été. Aussi bien dire que nos amis sont passés complètement dans le beurre, d’autant plus que personne n’a pu entendre le single qui les avait propulsés jusqu’aux hautes sphères des palmarès québécois. Comme si on désirait plus que toute autre chose faire table rase du succès: «Non, non, ce n’est pas ça. Compte tenu du peu de temps qu’on avait, on s’est dit que les gens préféreraient connaître le nouveau stock. Et puis nos fans l’ont entendu tellement souvent. Surtout ici, au Québec. Mais n’ayez crainte, nous allons interpréter I Got a Girl dans le cadre d’un concert complet. On ne joue pas au groupe qui renie son passé, on aime encore bien cette chanson.»
Le test, pour Tripping, sera désormais de faire avaler cette nouvelle facture aux amateurs de partout sur la planète. Parions d’ailleurs que la halte québécoise est attendue avec impatience, les ados de la belle province leur ayant toujours fait la part belle. Si ça casse chez nous, aussi bien d’oublier ça: «J’avoue qu’on aime particulièrement venir jouer chez vous, confie DeLaughter. Monter sur une scène aux États-Unis est bien, mais on dirait que c’est toujours mieux au Canada. Et puis on peut mesurer aisément la progression. Je me souviens qu’on a d’abord joué aux Foufounes devant une poignée de gens, pour finalement connaître un bon succès.» Reste maintenant à voir si on se ruera aux portes du Campus.
Le 19 septembre
Au Café Campus
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