Scène locale : Retour sur Centrifugal Force
Musique

Scène locale : Retour sur Centrifugal Force

J’étais plutôt surpris, samedi soir dernier, à mon arrivée au Petit Campus. C’est qu’après avoir écouté l’album Matter, issu du projet Centrifugal Force de Colin Doroschuk (frère d’Ivan et membre des Men Without Hats), je m’attendais à un spectacle d’envergure avec visuel créé pour l’occasion, puisque ses acolytes James Malloch et Jacqueline Sloan étaient crédités, respectivement pour le «remixage vidéo» et pour «danse et visuels». Surtout que sur le poster de l’événement, on avait repris une citation de Voir, datant de 1994, qui disait que Centrifugal Force était «un projet colossal». C’est plutôt un spectacle très intimiste que Colin avait préparé, simplement appuyé par les doigts de Jacqueline aux claviers et par ses quelques mouvements de danse. Malgré l’impressionnante performance vocale de Colin (peu de chanteurs explorent la voix comme il le fait), et l’émotion véhiculée par ses fresques poétiques, il était quand même dommage de voir les expérimentations instrumentales groovy être reléguées au rang d’interludes musicaux préenregistrés, le temps que Colin passe de la guitare au piano. Une ambiance plus folk que multimédia, donc. Faudra être plus clair la prochaine fois…

Cosmic Fish
Je ne vous avais jamais fait les présentations officielles du groupe Cosmic Fish, pour la simple et bonne raison que je n’en avais pas entendu une seule note jusqu’à cette semaine. C’est donc par le biais d’un démo que j’ai finalement goûté à leur mixture très savoureuse, merci! Je ne sais pas encore ce que ça donne en spectacle, mais s’il se dégage autant d’originalité et de liberté sur scène que sur cassette, ça va déménager au Petit Campus, le 3 octobre, alors que Cosmic Fish participera au Cabaret Bunker 2, en collaboration avec la compagnie de théâtre Tohu-Bohu. La formation, qui a fait ses débuts sur scène en juin dernier, donne dans un pop alternatif funky, un brin psychédélique et tout à fait actuel. A surveiller de très près…

En Guard / Walter
Beaucoup de pain sur la planche pour Yannick et Simon, respectivement chanteur et batteur du groupe de punk hardcore montréalais Walter, mais aussi responsables de l’étiquette En Guard. Le 3 octobre, au Café Chaos, Walter (qui lançaient récemment leur album Need We Say More) donneront un spectacle en compagnie de leurs amis torontois I Can’t Remember et 2 Pump Louie; le 16 octobre, au Jailhouse, ce sera le lancement du nouvel album de Ripcordz (en collaboration avec Underworld Records); le 17, au Café Chaos, lancement d’album des Scélérats; et le 23, The Casualties (du New Jersey) et Les Tourmentés de Québec, au Jailhouse. Ajoutez à cela le fait que Yannick est roadie pour Ripcordz depuis quelques mois et qu’il a une autre job à temps plein, et vous aurez une idée de la vitesse à laquelle le musicien-gestionnaire doit pédaler ces temps-ci: «Je m’enlève les doigts de dans le nez pis je cours toute la semaine, s’exclame le principal intéressé. De toute façon, je ne suis pas genre à rester chez nous, écrasé dans mon divan…» Une situation stimulante, mais qui recèle aussi sa part de migraine: «Le fait que je me retrouve à la tête d’En Guard, ça me met dans une situation de pouvoir qui ne plaît plus ou moins… Il y a toujours des punks pour qui on devrait faire le moins d’argent possible en ayant le plus de fun possible. Mais il faut aussi faire rouler la compagnie… Et il faut dealer avec les sollicitations des bands qui voudraient qu’on s’occupe davantage d’eux… Mais, même si on est parfois désespérés, il se passe toujours quelque chose (comme le succès du show de Peter and The Test Tube Babies) pour nous booster et nous rappeller pourquoi on fait ça.»

QRN
Il y a parfois des choses qui me dépassent… J’ai reçu un e-mail de Dan Foley de QRN, pour m’annoncer que, finalement, après des mois de sollicitations, aucune compagnie de disques (les petites comme les grosses…) n’était intéressée à récupérer Even the Odd, un album qui, à mes oreilles, déborde de trouvailles sonores, d’humour et d’agressivité. Un produit d’une originalité peu commune au Québec. Et pourtant… QRN sera pogné pour le sortir de façon indépendante, à cinq cents copies, financé à même les fonds de tiroirs du groupe, et sans vidéoclip (pour l’instant) pour en faire la promotion. Non, mais vraiment… Y a-tu quelqu’un, quelque part, qui pourrait se passer un Q-Tips dans les bons trous et avoir un peu, juste un peu de couilles? Quite Ridiculous Nonsense…

The Treblemakers
D’autres ont plus de chance (ou de contacte…), comme le groupe surf-rock The Treblemakers, qui semble profiter de la vague (c’est le cas de le dire) pour les musiques instrumentales à saveur rétro comme le swing ou le ska. Par contre, ce n’est pas au Québec, ni même au Canada, que le quintette a trouvé preneur pour son premier CD Flippin’ the Bird, mais bien en Allemagne, via l’étiquette Gee Dee! «Comme on le sait, explique le batteur Robert Nicolo, Montréal est reconnu pour ses musiciens affamés et sans emploi, alors il nous a fallu tâter le terrain à l’extérieur pour pouvoir sortir un album. Et Gee Dee est la première étiquette sérieuse qui a démontré son intérêt pour notre musique. Alors on a dit oui! Et on ne le regrette pas du tout, car ils sont tellement bien organisés et rapides qu’on dirait qu’ils sont au coin de la rue! De plus, le marché européen est tellement grand et la musique surf est internationale; le deal était donc parfait!»

Même si la jeune formation (elle existe depuis deux ans et demi) donne résolument dans le surf, n’essayez pas de lui coller trop rapidement l’étiquette «rétro»: «On essaie d’être les Treblemakers avant d’être un groupe surf… On n’a aucun intérêt à sonner comme le surf traditionnel; on a chacun un bagage musical différent et on incorpore tout ça à notre son. Que ce soit du punk, du garage ou du blues, c’est une question de cour et d’énergie live.» Parlant d’énergie live, ça explosera de toutes parts, le 5 octobre, au Jailhouse, avec les Treblemakers, The Bomboras et Man Or Astroman.

Délirium Circus / Sub Soda
Le trio de rock francophone alternatif et corrosif Délirium Circus (qui a atteint les quarts de finale du Polliwog) est à la recherche d’un batteur, Phil ayant quitté le groupe récemment. On contacte Carl «Caliméro» Charpentier, au (514) 276-4721.

De son côté, Sébastien Boismenu, le gérant du groupe, s’occupe désormais des soirées Sub Soda du Club Soda, que l’on retrouvera dès le mois de novembre. Les groupes intéressés à y participer peuvent le contacter au (514) 271-1053.

à souligner
– Soirée death métal à L’X (182, rue Sainte-Catherine Est), le 3 octobre, avec les groupes Malamor, Amniorehexis et Démence.

– L’auteure-compositrice-interprète Sylvie Royer présente son nouveau spectacle, Acte 2, au Zest, le 8 octobre.

– Soirée garage au Café Chaos, le 2 octobre, avec Smash Up Derby et Les Morts.
– Le 5 octobre, à L’Empire des Futures Stars, au Café Campus, les formations Vénus 3, Cyd et Yéti.

– Le trio Intermezzo Jagtime (Michel F. Côté, Alexandre Saint-Onge et Sam Shalabi) sera au bar Le Cirque, le 3 octobre, en compagnie de leurs invités: Bernard Falaise et Chistopher Cauley.