Vilain Pingouin : Cahin Caya
Musique

Vilain Pingouin : Cahin Caya

Après quatre ans d’hibernation, Vilain Pingouin refait surface. A quelques jours de leur vraie tournée québécoise, RUDY CAYA nous donne l’heure juste.

Vous croyiez que Vilain Pingouin avait remisé ses guitares au placard? Mais non. Les cinq musiciens avaient seulement besoin de vivre une vie «ben ordinaire», selon les mots de Rudy Caya. La vie que le commun des mortels cherche à fuir. «Quand ça fait cinq ans que tu ne fais que jouer devant du monde tous les soirs, tu l’apprécies moins», explique simplement le chanteur. Les gars étaient vidés, ils sentaient qu’ils n’avaient plus rien à dire.

Il faut dire que les cinq musiciens ont roulé pas mal entre 1989 et 1994. Leurs deux albums se sont vendus à plus de 50 000 exemplaires, ils ont remporté deux Félix et ont trimballé leur gros rock partout au Québec et même en France, où ils ont donné une quinzaine de spectacles au printemps 1994. Après avoir sué autant, les «Pingouins» avaient plus que besoin de recharger leurs piles.

En novembre 1994, le groupe annonce donc qu’il prend une pause, précisant qu’il reviendra dans deux ans. Rudy tente l’aventure en solo: en 1995, il fait paraître Mourir de rire; le disque passe à peu près inaperçu. Pendant ce temps, Claude Samson écrit des tounes pour les enfants, tandis que Michel Vaillancourt et Rodolphe Fortier jouent dans un groupe de blues.

La pause fut finalement plus longue que prévue: quatre années au lieu de deux. Mais lorsqu’il regarde en arrière, Rudy demeure persuadé que c’était une «maudite bonne idée». «Sans ça, on n’aurait jamais pu "toffer", insiste-t-il. On aurait peut-être pu continuer pendant encore deux ans, faire un troisième disque, se tricoter une tournée à travers le Québec et se promener à genoux en disant au monde de venir nous voir… Mais ça ne nous tentait pas "pantoute" de faire ça.»

«En prenant un break, tous les gars ont pu faire le point», précise Rudy. Lui compris. «Je me suis rendu compte que ma musique, ce n’est pas toute ma vie. Ma musique, c’est ma façon de parler, mon moyen d’expression. Avant, je le savais, mais maintenant je le comprends.»

La pause était nécessaire, mais la réunion l’était tout autant. Inévitablement, les gars se sont remis à «jammer» dans le sous-sol de Michel. Yé quelle heure?, paru en avril, découle d’un véritable effort de groupe. Rudy signe encore tous les textes, mais tous les musiciens ont été impliqués dans la composition à un moment ou à un autre.

Avec le retour des «Pingouins», il est l’heure de «rocker». La nouvelle cuvée est fidèle au bon vieux rock un peu garage qui a fait la renommée des auteurs de Délinquance et de Marche seul. De plus, comme en témoignent Maudit que la vie, Télé médium et Armée du salut, le nouvel extrait radio, Rudy n’a pas fini de questionner les travers de notre société. «Une chanson, dit-il, c’est un point de comparaison. C’est une façon de dire: "Moi je pense ça, et toi?"»

Après s’être «payé la traite» en donnant une quinzaine de concerts dans divers festivals au cours de l’été, Vilain Pingouin est prêt à commencer sa tournée officielle. Des nouvelles chansons, toute une armée de tubes, un band solidement ressoudé, qu’est-ce que les pingouinomaniaques pourraient demander de plus?

Le 6 octobre
Au Liquor Store
Voir calendrier Rock & Pop