The Merry Makers : Les grandes espérances
Musique

The Merry Makers : Les grandes espérances

The Merry Makers n’a pas bourlingué en vain. Après plusieurs centaines de shows et deux albums autoproduits, le groupe de Québec s’est finalement déniché une étiquette de disques.

L’année s’achève en beauté pour le guitariste Daniel Blais et les autres membres des Merry Makers. Moins de deux mois après la sortie de son deuxième disque, In the Meantime, le quatuor de Québec est en droit de croire que sa carrière va prendre son véritable envol. C’est que The Merry Makers vient tout juste de parapher une entente avec les Disques Merlin, une nouvelle étiquette montréalaise pilotée par Jean Gignac, un proche de Jean-Marc Parent et du Mercedes Band. «Les disques sont partis dans toutes les radios du Canada et, normalement, dans un mois ou un mois et demi, l’album devrait être distribué partout au pays», se réjouit Daniel.

Daniel Blais, Philippe Trempe (chant et basse), Pierre Beaudoin (batterie) et Alain Bouchard (guitare) en ont fait du chemin avant d’arriver à cette étape cruciale. Comme bien d’autres jeunes groupes, The Merry Makers a d’abord été un cover band. Entre une toune des Stones et des Beatles, ils poussaient leurs compos originales, des pièces rock «énergiques et sans prétention» comme ils les décrivaient eux-mêmes à l’époque. En mars 1997, le groupe lance sa première galette, Volks Ride. Cette carte de visite leur permettra d’obtenir de nombreux engagements: depuis 1995, The Merry Makers a donné plus de trois cents concerts au Québec et au Nouveau-Brunswick.

Jusqu’ici, tout va bien. Volks Ride se vend bien et les réactions du public sont encourageantes. Le seul hic, c’est le chanteur. Selon Daniel, le mec qui se tenait derrière le micro à l’époque n’avait rien d’un animateur de foule et n’était pas toujours à l’aise dans la langue de Mick Jagger. Il fut remplacé par le bassiste et chanteur Philippe Trempe, qui a carrément donné un nouveau souffle au groupe. Contrairement à Daniel, responsable des textes jusque-là, Philippe écrit mieux en français qu’en anglais. Pour le trip, The Merry Makers s’est donc mis à rocker en français.

«Ça a cliqué ben raide!», se souvient Daniel. «On a fait [La Mort des maux] et on est allés la porter à Marc Landriault [de CHOI FM]. Il a décidé de la faire jouer le soir. A un moment donné, on est entrés dans le Six à six [les chansons les plus demandées de la journée]. On a continué à monter et on s’est même classés en cinquième position du palmarès des chansons les plus demandées de la semaine! Ça fait drôle de te voir entre Pearl Jam et Marilyn Manson…»

Ce succès inattendu a fouetté les musiciens: ils ont emprunté des sous et sont retournés en studio pour terminer l’album qu’ils avaient commencé. In the Meantime paru et les nouveaux simples lancés (`Cause pour le marché anglophone et La Mort des maux pour le francophone), The Merry Makers est enthousiaste mais prudent. Un représentant de EMI s’est dit intéressé à les rencontrer, mais le groupe est méfiant. «On aime mieux faire partie d’une petite boîte comme les Disques Merlin plutôt que de rentrer sur une multinationale et rester sur les tablettes pour passer dans les pertes… A un moment donné, les guess, ça va faire, tranche Daniel. On a toujours fonctionné comme ça: un échelon à la fois.» Prochaine étape? «Si tout va bien, on espère partir en tournée au printemps et se rendre jusqu’à Vancouver.»

Le 12 décembre
Au Kashmir