NOTES : Dimitri From Paris/Purple Penguin
Musique

NOTES : Dimitri From Paris/Purple Penguin

Depuis l’explosion de la scène des D.J. un peu partout à travers le monde, on assiste à de bien drôles de choses. A la maison, on écoute des disques faits par des D.J. sur lesquels on ne peut même pas danser. En club, on assiste à des soirées mettant en vedette ces mêmes D.J., et ils ne font même pas tourner leurs propres chansons. Deux de ceux-ci passent la nuit de samedi au Sona. Une belle nuit en perspective…

D’abord, pour la première fois à Montréal, le célèbre Dimitri From Paris, qui nous a offert, il y a maintenant trois ans, un Sacrebleu à tendance plutôt easy-listening, qui incluait le succès autoparodique Sacré Français!, où Dimitri se moquait de ses spécificités nationales. «J’en avais marre de me cacher derrière des pseudonymes anglais parce que le seul fait d’être français, à l’époque, allait dénigrer ma musique avant même que les gens ne l’écoutent. C’est donc parti comme un gag, mais aussi comme une façon d’assumer nos travers de Français, tout en riant de nous…»

Pour bien faire une soirée en tant que D.J., Dimitri a une recette qui me semble assez infaillible: «Je joue toujours comme si j’étais sur la piste de danse. Il y aura donc beaucoup de disco, de house, même s’il s’agit d’un terme plutôt galvaudé, maintenant. Ce ne seront pas quelques heures de musique d’ambiance. Ce seront plutôt quelques heures de musique pour que les gens dansent, pour qu’ils aient chaud, pour qu’ils aient envie de bouger leurs fesses.»

Depuis quelques années, on parle beaucoup de cette fameuse French Touch, avec plusieurs artistes originaires de l’Hexagone, tout comme Dimitri: Daft Punk, Air ou plus récemment Cassius («S’il n’y a qu’une seule chanson que je suis sûr de faire jouer samedi à Montréal, c’est bien Cassius 99.»), qui ont fait craquer la presse et le public britannique. Qu’en pense l’un des précurseurs de cette vague? «Outre le fait qu’on se connaisse et se respecte tous depuis plusieurs années, je ne trouve pas que nos musiques se ressemblent vraiment. Il n’y a pas, selon moi, de fil conducteur, sinon le fait, très mince, qu’on vienne tous du même pays. Il faut se rappeler que ce sont les Anglais qui ont trouvé ce nom de French Touch. Ça semblait assez incroyable, pour eux, que le pays de Johnny Hallyday ou Vanessa Paradis, qui, soyons francs, ne sont pas très novateurs musicalement, proposent des choses qui les touchent en matière de création et qui s’inscrivent dans cette culture D.J. qui existe en Angleterre depuis une dizaine d’années.

«Il faut aussi savoir que cette fameuse French Touch a commencé parce que notre musique s’est vendue à l’étranger. Il faut savoir que les médias français s’intéressent moins à cette musique que les médias étrangers, y compris les médias francophones étrangers. J’ai donné dix fois plus d’interviews à l’étranger que chez moi. Aujourd’hui encore, la France s’intéresse peu à ce genre de musique. On vend très peu de disques en France: on vend à peine dix à quinze pour cent de notre production dans notre propre pays, ce qui est effarant. La bonne nouvelle là-dedans, c’est que notre musique tient la route au niveau international et ça, ça fait très plaisir.»

Pendant que Dimitri fera suer le Main Room du Sona, en bas, dans le lounge, le duo britannique Purple Penguin, qui a lancé l’automne dernier son deuxième album, intitulé Question, revient nous chauffer avec ses rythmes hip-hop de base, après un passage en live au FIJM qui en a déçu plusieurs. Si on se fie à leur prestation de l’an dernier au même Sona, le set de D.J. devrait, lui, satisfaire le plus difficile des clients… Le 20 février, au Sona.

R.E.M.
C’est vraiment ce qu’on appelle un événement. Après avoir été réfractaire à beaucoup d’opérations de promotion, voilà que le groupe le plus célèbre d’Athens, Georgia, installe ses pénates à MusiquePlus, histoire de nous présenter un mini-concert et de répondre à vos questions. Sans vouloir mettre en doute la bonne volonté de R.E.M., on peut quand même se poser une question, une seule: si Up, son plus récent disque, avait connu des ventes astronomiques, le groupe de Michael Stipe aurait-il consenti à cette manouvre? Poser la question, c’est y répondre. Mais, d’un autre côté, pourquoi ne pas simplement en profiter? Le 19 février, à 19 h, à MusiquePlus.

Corky Seigel, Stephen Barry Band et l’OSM
Alors qu’on consacre notre couverture au jeune loup de la scène blues québécoise, son groupe de valeureux vétérans, le Stephen Barry Band se retrouve sur la prestigieuse scène de la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts, avec l’Orchestre Symphonique de M0ntréal et le réputé harmoniciste Corky Seigel pour une soirée en hommage aux classiques (!) du blues, à la Gershwin, Porter, etc. Voilà ce qu’on appelle acquérir ses lettres de noblesse… Le 25 février, à la salle Wilfrid-Pelletier.