Musique

Scène locale : Retour sur Kabaret Kerozen 15

Je vous l’ai déjà dit, j’adore les Kabaret Kerozen! Chaque fois, on se laisse prendre au jeu de la découverte musicale, et l’ambiance de délire collectif finit toujours par affaiblir nos facultés de résistance au plaisir (si vous voyez ce que je veux dire…). Les deux étages du Café Chaos ont été pris d’assaut, le bas servant aux prestations des groupes invités, le haut étant réservé au concours de jokes cochonnes animé par nul autre qu’Alex Jones de WD-40, qui en a profité pour jouer en solo des versions basse électrique de ses pièces, une expérience qu’il compte répéter.

A mon arrivée, le délirant duo Les Abdigrationnistes débitaient les fruits de leurs cerveaux, certainement affectés par de multiples expériences chimiques, qu’ils devraient nous offrir sur CD ce printemps (pour vous en convaincre, allez les voir au Folies Sarajevo, au 2074, rue Clark, le 18 février). Par la suite, ce fut la première performance de Khan Gourou, le projet techno hardcore en français de Pat K (responsable du Kerozen) et DJ Mutante, qui n’entendaient pas à rire, loin de là. Il y a avait longtemps que je n’avais pas entendu des textes aussi revendicateurs, dits (à la manière spoken words) sans censure, sur des musiques aussi intenses. Bien sûr il leur reste du travail à faire pour que le tout ressemble à une véritable performance (c’était assez statique), mais c’est un très bon début!

Guy Pharand a suivi avec les pièces de son répertoire qui brassaient le plus (il lancera d’ailleurs son album Thérapie, dans le cadre d’un 5 à 7, le 25 février, au Diable vert), mais les deux tornades qui ont terminé la soirée, Placebo 222 (avec son mélange de hardcore et de sonorités industrielles, et son screamer implacable) et Arseniq 33 (avec son métal progressif hardcore et son saxophone extrêmement bien utilisé), ont achevé de nous blower le cerveau. On s’y voit au prochain?

Placebo 222
En passant, les membres de Placebo 222 se sont fait voler une grande partie de leur matériel de scène dernièrement, et ils organisent un spectacle-bénéfice, le 25 février, au Café Chaos, en compagnie de leurs amis WD-40. Vous y passerez un très bon moment, je vous le garantis, et vous leur permettrez de remonter la pente. C’tu un bon deal?

Trémolo en peinture
Pour un groupe comme Trémolo, ce ne sont pas les idées qui manquent lorsque vient le temps de trouver des moyens de financer leurs activités musicales. Question de finaliser leur projet de disque (qui s’intitulera, tout comme leur premier essai, Faites l’amour aux fleurs), ils ont demandé à quelques amis artistes de créer des toiles inspirées par chacune des chansons qui se retrouveront sur le disque! «L’idée de départ, explique Pierre-Alexandre, est venue d’une toile que mon frère Martin avait faite et qui m’a inspiré le texte d’une chanson, L’Éveil du bureaucrate épuisé. On s’était dit que ça pourrait être intéressant de faire le contraire; que les toiles soient inspirées des chansons. De plus, l’aspect visuel a toujours été très important pour Trémolo; on a des projections de diapos pendant nos concerts, et moi je suis infographe et photographe, donc le lien entre notre musique et les arts visuels allait de soi.»

Les treize tableaux (signés par Lucie Diotte, Martin, Ronald Dawson, Vincent Jacques, Dan Brault et Alex Jones de WD-40!) seront donc mis en vente, le 21 février, au Diable Vert (4557, rue Saint-Denis) lors d’un spectacle-vernissage, auquel participent, en plus de Trémolo, les artistes suivants, qui feront chacun quelques pièces: dIDIER bOUTIN, Hugo Bonneville, Beige Pants Band, WD-40, Laizenzyme, Mémoire Vive et Sadique-Oie. Comme les tableaux se vendront autour de 250 $ (quelques-uns sont d’ailleurs déjà vendus), et qu’il n’y a pas de prix d’entrée, il sera possible de se procurer des billets à 5 $ pour participer au tirage de certaines toiles.

Spectacle d’adieu (?) des Saints
Ça brasse chez la formation rock’n’ska garage Les Saints! En fait, ça brasse tellement que le spectacle du 26 février, au Café Chaos, a été annoncé comme étant leur dernier. J’ai fini par rejoindre le leader du groupe, Dieu lui-même (j’ai des bons contacts vous savez…), et il m’a expliqué la raison de cette décision: «Depuis que j’ai décidé de former un groupe de musique, la planète s’est mise à dérailler et je dois retourner aux commandes du vaisseau pour remettre de l’ordre sur la planète.» Par contre, rassurez-vous, si Dieu finit par mater les rébellions terriennes, vous aurez droit à une autre apparition. Mais, avec Les Saints, on ne sait jamais… c’est lorsqu’on ne les attend plus qu’ils se manifestent…

Concours
Dans le merveilleux monde de la relève, il existe beaucoup de concours. Certains profitent à des stations de radio et à des marques de bière, d’autres profitent à des compagnies de disques, et il y en a même qui profitent aux groupes qui s’y inscrivent et au public qui y assiste, imaginez…

Il y a aussi une catégorie de petits concours qui profitent un petit peu à tout le monde: les concours de bars. Un peu comme le concours Relève rock alternative du bar Baloos (403, rue Ontario Est): coût d’inscription minime (10 $), petite bourse (1500 $), petite visibilité… L’occasion rêvée de faire ses premiers pas, loin des pressions médiatiques et professionnelles des gros concours commandités mur à mur. Le recrutement des 14 groupes participants se fera jusqu’au 12 mars et s’adresse aux groupes rock alternatifs d’expression anglaise ou française. Le concours s’échelonnera du 17 mars au 19 mai. Pour info: (514) 843-5469

à souligner
– Cette semaine sur Scène Sonik (www.voir.ca), écoutez un extrait en RealAudio du nouvel album de la formation ska The Kingpins, intitulé Let’s Go to Work.

– La formation rock alternative Jaymie (qui s’est mérité une mention spéciale lors de la dernière édition du Polliwog) sera au Café Chaos, le 20 février, en compagnie des Maux-dits.

– Chancelle, la diva des night-clubs d’ici et d’ailleurs, que l’on a aussi vue avec les formations Skyjuice, Rude Luck et dans le film Hang The DJ, sera en solo au Jingxi, le 21 février, en compagnie du D.J. Alain Vinet.

– Une soirée de rock progressif, ça vous intéresse? Le 24 février, au Club Soda, vous pourrez entendre les formations Capharnaüm, Oryzhein et Centrifuge, qui donnent toutes dans ce style.

– Si vous préférez le rock hardcore à l’américaine, le 18 février, au Club Soda, Jaded lance un premier album intitulé Into The Unknown, en compagnie de Mojo et Red River.